Le Temps-Agences- L'Italie s'achemine vers des élections législatives anticipées début avril et le retour probable au pouvoir de la droite sous la bannière de Silvio Berlusconi, qui a déjà dirigé deux fois le gouvernement. Le chef de l'Etat, Giorgio Napolitano, a convoqué en fin d'après-midi au Quirinal les présidents des deux chambres, préalable à une probable dissolution pour sortir de la crise ouverte le 24 janvier par la mise en minorité au Sénat de la coalition de centre gauche de Romano Prodi. A la suite de la démission de ce dernier, qui continue à expédier les affaires courantes, Napolitano avait chargé le président du Sénat, Franco Marini, de tenter de former un gouvernement de transition, le temps de réformer une loi électorale porteuse d'instabilité. Mais les sondages lui étant favorables, Berlusconi, chef de l'alliance de la droite, a exigé des élections anticipées au plus tôt, torpillant les efforts de Marini, qui a dû jeter l'éponge avant-hier soir, ne laissant plus guère de choix au chef de l'Etat. En annonçant la convocation de Marini et du président de la chambre basse Fausto Bertinotti, le Quirinal s'est en effet référé à l'article de la Constitution accordant au président de la République le droit de dissoudre après consultation des présidents des deux chambres. Le scrutin, qui se déroulera dans le cadre de la loi électorale controversée adopté en 2006 à l'initiative de Berlusconi avant qu'il ne soit battu d'un cheveu par Prodi, doit se tenir dans les soixante-dix jours de la démission de Prodi, soit avant la mi-avril. La presse avance les dates des 6 ou 13 avril. "Nous y voici, aux urnes", titre hier Il GIornale, le quotidien de Paolo Berlusconi, le frère d'"Il Cavaliere", que les sondages donnent confortable vainqueur avec constance. A 71 ans, le magnat de la presse, première fortune de la Péninsule, deviendrait ainsi le 62ème président du Conseil depuis la Seconde Guerre mondiale, prenant ainsi sa dernière revanche sur Prodi. Celui-ci a renoncé à conduire la gauche à la bataille, son flambeau politique devant être repris par le maire de Rome Walter Veltroni, qui ne s'attendait pas à un baptême du feu si soudain mais refuse de s'avouer vaincu. "Je ne crois pas aux Cassandre ni aux sondages", assure-t-il. Quel que soit le vainqueur du futur scrutin, de nombreux économistes pensent que l'Italie restera politiquement instable tant que ne sera pas changée une loi électorale basée sur la proportionnelle assortie d'une prime à l'alliance arrivée en tête.