Tous unanimes : il faut passer aux actes, aux sanctions. Il y a une dizaine de jours, le ministre de la Jeunesse et des Sports réunissait dans son bureau quelques personnalités sportives footballistiques pour un tour de table sur l'état des lieux de notre sport-roi, les perspectives et les solutions à court et à moyen terme. Tous y sont allés de leurs idées et de leurs propositions. De Hammouda Ben Ammar à Othman Jenayah, de Mehdi Ben Gharbia à Maher Ben Aissa, en passant par Mrad Mahjoub et Faouzi Benzarti. Nous y étions. Très rapidement, la discussion s'est focalisée sur la violence, surtout celle qui s'est révélée après la révolution, qui a paralysé nos sports et qui devient un véritable cauchemar pour tous. Qui sont-ils? Que veulent-ils? Jusqu'où iront-ils? Et pour combien de temps séviront-ils? Tous y sont allés de leurs analyses, de leurs propositions et des moyens pour combattre ce fléau. Tous, par contre, étaient unanimes : il est temps de l'arrêter et, pour y faire face, appliquer les lois déjà en vigueur. C'est que tous déplorent le laisser-aller du passé et l'impunité dont ont bénéficié les fauteurs de troubles pour des raisons clairement politiques, qui consistaient à fermer les yeux face aux dépassements d'une partie du peuple sportif afin de continuer à «anesthésier» le pays en entier à travers une passion manipulée. Aujourd'hui que la sonnette d'alarme est tirée, Tarek Dhiab est on ne peut plus clair : «Le seuil de tolérance est atteint et dépassé depuis un bon bout de temps. A présent, il faut appliquer les lois sportives et judiciaires. Oter des points aux clubs, sanctionner vigoureusement joueurs et dirigeants et avoir recours à la justice pour les actes de violence des supporters. Des peines de prison ferme sans interventionnisme aucun». Les incidents du Palais des Sports à l'occasion d'EST-CA, de Mahdia pour EMM-ESS et des dizaines d'autres incidents sont venus rappeler que la situation est grave et qu'il ne faut pas attendre qu'il y ait des morts (oui, des morts!) pour agir fermement.