L'affaire de l'agression d'un chef de délégation de judo par l'entraîneur national Mongi Kachouri, qui a fait couler beaucoup d'encre et susciter la réprobation générale dans les milieux sportifs, a été examinée dernièrement par le conseil de discipline de la Fédération Tunisienne de Judo. Après mûre réflexion, le conseil a décidé de résilier d'abord son contrat d'entraîneur national de la sélection senior hommes et a proposé sa suspension et sa mise à l'écart de toutes les activités de judo pendant seulement... une année. Ce qui semble inadéquat avec l'énormité de l'infraction inadmissible commise au terme d'un stage qui s'était déroulé en France. Nous croyons savoir, d'autre part, que le bureau fédéral a entériné la décision prise par la commission de discipline. A titre de rappel des faits, le sélectionneur, qui est avant tout un éducateur, a eu une altercation avec le chef de la délégation, à l'aéroport Charles De Gaulle, au retour de l'équipe nationale, avant de perdre totalement son self-contrôle et de l'agresser gratuitement. Un acte insensé que l'instance fédérale se devait de sanctionner plus lourdement avant de transmettre sa proposition au département de tutelle. Sûrement, l'entraîneur fautif mérite une sanction plus sévère, car pour les judokas qu'il encadre, il est indubitablement le premier à veiller à instaurer la discipline au sein du groupe et non celui qui y a dérogé ostensiblement. Dans toutes les fédérations nationales, le comité directeur a la latitude d'aggraver les sanctions proposées par les commissions. Puisse à présent la Fédération Tunisienne de Judo revoir la sentence proposée et prendre une décision en adéquation avec la faute commise, loin de toute mansuétude ou sentimentalisme, car nous estimons que le prestige du sport tunisien a été écorché et de surcroît à l'étranger. Des sanctions prises pour l'exemple donneront certainement matière à réfléchir à tous ceux qui ont un caractère acariâtre et qui s'emportent avec une légèreté déconcertante, comme ce fut le cas lors de ce malheureux incident. Notons par ailleurs que le directeur technique national Abdelmajid Sénoussi a été chargé d'assurer l'intérim de l'entraîneur démis de ses fonctions, pour faute grave. Enfin, le conseil national de la FTJudo s'est tenu, hier à la maison des fédérations, et a notamment examiné la mise à jour de la réglementation sportive et technique en fonction des nouvelles normes internationales, particulièrement en matière d'arbitrage.