S'inscrivant dans la dynamique de regroupement des forces centristes qui s'est fait jour à la suite des élections de la Constituante, et de la victoire d'Ennahdha et de ses alliés de la Troïka, l'initiative visant à fusionner le mouvement Ettajdid et le Parti du travail tunisien, ainsi que des indépendants du Pôle démocratique progressiste, a fait l'objet, hier, d'une conférence de presse à l'espace El Teatro, à Tunis. Certes, personne ne s'est explicitement référé à M. Béji Caïd Essebsi, mais son ombre a plané sur les débats et son «initiative» n'a pas manqué d'inspirer plusieurs parmi les multiples questions des journalites. Et qui sont restées insatisfaites. MM. Ahmed Brahim, Abdeljellil Bédoui, Riadh Ben Fadhl... ont expliqué à l'auditoire que leur action avait pour finalité de rassembler les forces centristes en un seul parti politique, mais que l'idée était que ce parti soit cofondé à partir de zéro, et non pas qu'un parti préexistant soit simplement consolidé par l'intégration de plusieurs nouvelles composantes en son sein, comme cela a été le cas pour la fusion prévue entre le PDP, Afek Tounès et le Parti républicain. S'exprimant au nom de la composante indépendante, M. Riadh Ben Fadhl a expliqué que les indépendants du PDM rejettent l'idée de rejoindre quelque parti qui existe déjà et tiennent à une nouvelle fondation conjointe dont ils seront partie prenante à part entière. De son côté, M. Abdeljelil Bédoui a indiqué que les trois composantes ont en commun un projet économique et social élaboré et qu'elles agiront en vue d'un projet sociétal global. Il a tenu à faire le distinguo entre deux convergences, l'une de centre gauche et l'autre socio-libérale, plaçant celle à laquelle il adhère dans le premier cas. Il a toutefois admis la possibilité d'une action commune en perspective d'un Etat civil et d'un projet de société moderne. M. Ahmed Brahim, premier secrétaire d'Ettajdid, a, pour sa part, insisté sur les multiples convergences existant entre les différentes forces centristes tunisiennes, insistant sur l'intérêt majeur de leur regroupement en une puissante formation unifiée. Prenant la parole, M. Samir Taïeb, député constituant PDM, membre du BP d'Ettajdid, a rappelé que le fait que l'on assiste à deux dynamiques de regroupement centriste dans le pays n'a pas empêché la création au sein de l'Assemblée nationale constituante d'un groupe parlementaire les ayant unifiées, le «Groupe démocratique», désormais deuxième en nombre d'élus (28), constitué du PDP, d'Ettajdid, d'Afek Tounès et de trois autres députés. Quant à M. Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti socialiste de gauche, membre du PDM «exclu» de l'initiative d'unification, comme il l'a déclaré sur une station radio, il ne comprend pas la raison de cette marginalisation et met en avant l'éventualité d'une alliance avec les «watad» et d'autres forces de gauche.