• Les solides fondamentaux économiques pourraient apprécier le rating de la Tunisie. La note de la Tunisie sera-t-elle révisée à la hausse ou la baisse ? Bien qu'il s'agisse de notification abstraite pour de nombreux économistes et une grande majorité d'hommes politiques, le nouveau rating du pays aura des effets non négligeables sur l'économie nationale. En effet, une éventuelle dégradation de la notification du pays est de nature à peser lourd sur la relance de l'activité puisque, entre autre conséquence d'une telle notification négative, la Tunisie aura moins d'accès au marché financier international. En d'autres termes, on ne pourrait avoir de crédit pour financer l'économie qu'à des taux élevés. De plus, le pays pourrait perdre des places dans le classement des investisseurs. Compte tenu de l'ampleur de ces effets sur la sphère réelle et financière, on peut conclure que les agences de notation font la pluie et le beau temps de toute économie. Actuellement, une délégation de l'agence de notation internationale «Fitch Rating» est à Tunis, dans le cadre d'une visite technique périodique pour la révision de la notation du pays. Cette même agence a baissé d'un cran la notation de la Tunisie, en mars dernier, de BBB à BBB-. La décision a été justifiée par le fait que la crise politique a dégradé les perspectives à court terme, pour l'économie, les finances publiques et le système financier. Cependant, le rapport a prévu une révision à la hausse de cette notification si un gouvernement stable se formait après les élections. Aujourd'hui, la Tunisie bénéficie de solides fondamentaux pour un pays qui a connu de profondes turbulences au triple niveau politique, sécuritaire et social. Déjà, lors de sa récente visite en Tunisie, Mme Christine Lagarde, directrice générale du Fond Monétaire international a considéré que le niveau d'endettement, estimé à 43% par rapport au PIB, n'est pas exorbitant compte tenu des perspectives économiques de la Tunisie. De même, qu'il serait judicieux de consacrer une petite part des 6% du déficit budgétaire à la relance de l'activité économique et à la création d'emplois. D'où, selon l'analyse de Mme Lagarde, la Tunisie dispose d'une marge de manœuvre dans la gestion des finances publiques. De la crédibilité des agences de notation Quoi qu'il en soit, le rating de Fitch ne sera que l'amorce de tout un processus. A la hausse ou à la baisse, la décision ne prendra de l'ampleur que lorsque ses deux principales concurrentes, Moody's et Standard & Poor's, qui représentent plus de 87% de l'activité de notation financière à l'échelle mondiale, adopteront le même comportement. A cet égard, il convient de rappeler que les travaux et rapports de ces agences sont largement contestés un peu partout dans le monde. Et l'histoire a montré que leurs prévisions et classifications se heurtent parfois à la terrible réalité de la chose économique et certaines pratiques inavouables de la sphère financière. En 2001, Standard & Poor's et Moody's notent la société Enron en catégorie «investissement», la meilleure. Quatre jours plus tard, la société déclare une faillite. En 2008, la banque d'investissement multinationale Lehman Brothers est notée «A», la veille de son effondrement. Pour ce qui est des crises de dettes souveraines, les agences n'ont rien vu venir. Par la suite, elles se sont rattrapées. Mais leurs réévaluations n'ont fait qu'aggraver la situation. Et la question qui refait surface : suivant quels critères les agences évaluent-elle la solvabilité d'un Etat, d'une entreprise ou d'une banque ?-