Depuis 2007, un PMN a été prévu dans le cadre des XIe et XIIe Plans de développement. Toutefois, les résultats réalisés demeurent en-deçà des attentes et des prévisions. D'ailleurs, plusieurs facteurs ont entravé la réalisation du programme. «A l'image de tous les autres secteurs, toutes les réformes et les plans ont été quasiment arrêtés. Et cet état de veilleuse dure depuis quinze mois», relève M. Mohamed Zaïdi, directeur général du PMN des circuits de distribution. L'obstacle majeur réside dans le flottement des structures locales. D'ailleurs, les délégués spéciaux sont dans l'impossibilité de trancher dans certains dossiers, notamment les appels d'offres pour les grands projets de restructuration. «Nous avons des fonds disponibles et nous n'arrivons pas à les mobiliser», ajoute le responsable. A cet égard, il convient de rappeler que les circuits de distribution apportent 17% des recettes du titre 1 des municipalités. «De nos jours, ces ressources sont sérieusement menacées», prévient- il. Et d'ajouter : «Le PMN est ouvert à tous. On fournit de l'assistance technique et du financement». Pour la première tranche du PMN (2010-2014), une enveloppe de 183,1 millions de dinars est mobilisée par les secteurs public et privé. A l'horizon 2014, le programme table sur 251 créations de nouvelles entités et 6.170 postes d'emplois. Il est à rappeler que la distribution de la production agricole et de pêche est assurée par le secteur public, principalement les collectivités locales, et le secteur privé. Représentant le secteur public, les collectivités locales gèrent un réseau de 100 marchés de gros des fruits et légumes, 25 marchés de gros des poissons, 241 marchés de détail dont 16 pour les poissons, 148 marchés aux bestiaux et 217 abattoirs des viandes rouges. Le secteur privé, pour sa part, dispose du monopole de la totalité des circuits de distribution des produits avicoles et de la grande et moyenne distribution. Le secteur compte environ 32.000 commerçants de gros et de détail. Le programme de mise à niveau s'articule autour de quatre axes. Premièrement, la mise à niveau physique des infrastructures de distribution conformément aux normes techniques, d'hygiène et environnementales. Le deuxième consiste en la valorisation des produits. Le troisième, à l'amélioration des modes de gestion et de suivi des activités de distribution. Et, enfin, la structuration du mode de mise en œuvre des projets de création ou de mise à niveau des équipements. Parmi les principales composantes du projet, la mise à niveau du Marché d'intérêt national de Bir El Kassaâ et la création d'une nouvelle plateforme de distribution agroalimentaire dans le Grand-Tunis. Incitations financières Dans l'objectif d'inciter les opérateurs public et privé à adhérer à ce programme, des incitations financières seront mobilisées. Pour les opérateurs privés de petite taille et de grand nombre, c'est un schéma de financement de la mise à niveau qui a été conçu avec le concours de la BTS. Désormais, ces projets sont financés par la banque suite à l'approbation conjointe du dossier d'investissement par la direction régionale du commerce et de l'artisanat de la région concernée et la BTS. Les fonds empruntés serviront à hauteur de 40% au financement des équipements nécessaires pour un point de vente modèle. La banque peut financer le fonds de roulement de ces projets jusqu'à 50% du coût d'investissement global. Tout compte fait, le jeune promoteur sera tenu d'apporter un autofinancement s'élevant à 10% du coût de son projet en numéraire ou en nature. Pour ce qui est des municipalités, et dans l'objectif d'alléger leurs contraintes budgétaires, le partenariat fructueux avec l'Agence française de développement s'est traduit au concret par l'obtention d'une ligne de crédit à des conditions très avantageuses. Dès lors, les projets de mise à niveau des circuits de distribution des petites municipalités sont entièrement financés par des subventions. Les moyennes structures seront tenues d'apporter 10% du montant de leurs investissements et le reste est octroyé sous forme de prêt. Les grandes, elles, s'autofinancent de 30% et les 70% restantes par un crédit. Ces fonds sont remboursables sur une période de 20 ans, avec 3 années de grâce et moyennant un taux de 7,5%. Il est à signaler que ces termes sont de loin plus favorables que ceux habituels de la caisse des prêts, seulement 60% de prêt sur 10 ans et à un taux de 8,5%.