Il ne fait pas de doute qu'aujourd'hui le secteur agroalimentaire fait partie des branches d'activité les plus prometteuses à long terme en Tunisie, aussi bien sur le marché tunisien qu'à l'export. En effet, c'est la première fois, que le secteur enregistre trois années consécutives excédentaires, avec 118,2% en 2004, 112,1% en 2005, même tendance pour 2006 Ainsi, le secteur agroalimentaire est passé, de 1988 à 2006, d'un secteur de petite et première transformation à une économie de deuxième transformation. Ce qui a permis l'autosuffisance dans plusieurs domaines : lait, viande, pâtes, yaourt, etc. Et pas moins d'une dizaine de produits agroalimentaires sont exportés par la Tunisie, à savoir l'eau minérale, le lait, les pâtes, les tomates, et autres produits de la mer. Il faut dire que le Programme de mise à niveau (PMN) a apporté une bouffée d'oxygène non négligeable avec plus de 302 entreprises agroalimentaires approuvées (le secteur occupe du reste la première place en matière de mobilisation des investissements avec près de 22% des fonds, dans le cadre du PMN). Ceci étant, au niveau de la fédération de l'agroalimentaire, on est conscient que c'est maintenant que les vrais challenges commencent, notamment en matière de qualité, de concurrence, de compétitivité et d'exportation. D'où la nécessité de mettre en place une politique de recherche-développement, mais aussi des stratégies de partenariat avec des multinationales de référence et surtout d'amélioration des conditions d'accès aux circuits internationaux de distribution. Cependant, pour maintenir le secteur dans cette lancée, plusieurs chantiers doivent être engagés ou du moins renforcés. En effet, personne n'ignore les effets de la mondialisation et de l'ouverture des marchés sur les économies, avec leurs exigences en termes de concurrencer des produits très compétitifs sur les marchés internationaux. Il est donc urgent de hâter le pas en matière de rapprochement entreprise/université, de construction du technopôle agroalimentaire, de coordination des travaux de recherche, formation professionnelle à la carte, de constitution de consortiums pour un meilleur accès aux circuits de distribution ; sans oublier les partenariats aussi bien au niveau l'intérieur du secteur qu'avec les pouvoirs publics ou encore avec des entreprises et/ou établissements à l'étranger. Au final, il y aura à la clé de la création de postes d'emploi, ce qui est de nature à fortement booster la consommation intérieure. T.B.