• La Tunisie tient à renforcer les opérations de prospection des champs d'hydrocarbures sur tout le territoire national, et ce, pour constituer de nouvelles réserves nationales • Malgré l'évolution de la production attendue des hydrocarbures, la balance des énergies primaires devrait connaître un déficit de l'ordre de 143 mille Tep au cours de cette année La demande des particuliers et des industriels en énergie conventionnelle ne cesse d'augmenter au fil des ans vu l'accroissement démographique, d'une part, et le développement du tissu économique, d'autre part. Les secteurs du transport, de l'industrie, de l'agriculture et du tourisme consomment annuellement d'importantes quantités d'énergie dans leurs activités. Or, la production est limitée et ne parvient pas à satisfaire tous ces besoins, ce qui oblige l'Etat à recourir à l'importation et à subir les fluctuations des cours des hydrocarbures sur le marché mondial. Toute nouvelle découverte confirmée d'un champ pétrolier est bien accueillie par l'Etat soucieux de diminuer un tant soit peu le déséquilibre de la balance énergétique. L'année dernière a connu pourtant une évolution des cours du pétrole en comparaison de l'année précédente. Le prix du baril a atteint jusqu'à 115 dollars, soit une hausse de 45%, alors que la valeur marchande du dollar par rapport au dinar a connu, de son côté, un léger recul en 2011 qui a enregistré aussi une diminution de la production du pétrole au niveau national de l'ordre de 2.3%, soit une production de 6.8 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) au lieu de 7.3 millions de Tep prévus sur la base de la production de l'année 2010 qui était de 7 millions de Tep. Une meilleure production dans les champs Cette diminution est imputée essentiellement à l'arrêt de travail à répétition dans les unités de production dans plusieurs champs pétrolifères, dont certains ont connu un début d'épuisement naturel. A noter que la Société tunisienne des industries du raffinage (Stir) a repris ses activités en juin 2011, ce qui va permettre de satisfaire une partie des besoins intérieurs en ressources énergétiques, alors que l'autre partie sera satisfaite grâce à l'importation. En parallèle, la demande en ressources énergétiques a atteint, l'année dernière, les 3.7 millions de Tep contre 4 millions de Tep, une année plus tôt, ce qui correspond à une chute de 7.5%. Mais compte tenu du fait que le taux de la baisse de la production est plus important que celui de la demande, le déficit de la balance des énergies primaires a été de 539 mille Tep contre un déficit de 516 mille Tep en 2010. Comme prévu cette année, les cours du pétrole ont connu une augmentation qui arrange les pays exportateurs plus que les pays importateurs. Au niveau national, les prévisions tablent sur un développement de la production du pétrole pour atteindre 3.64 millions de Tep, et ce, à la faveur de l'accroissement de la production prévue au niveau des champs de Achtart, Barka, Maamoura et Cercina. Les prévisions tablent également sur une évolution de la production du gaz naturel grâce un accroissement des quantités produites au champ Hasdrubal qui a connu un arrêt de la production pendant pas moins de 73 jours au début de l'année écoulée. On s'attend aussi à une meilleure production dans les champs de Maâmoura, El Franig, Adem et Chargui. Compte tenu de toutes ces données, la production des hydrocarbures devrait atteindre les 7.4 millions de Tep. Projets publics et privés Malgré l'évolution attendue de la production des hydrocarbures, la balance des énergies primaires devrait connaître un déficit de l'ordre de 143 mille Tep au cours de cette année. Au niveau de la balance commerciale, le déficit serait de 278 MD, avec des répercussions directes sur le budget de l'Etat soumis à des pressions importantes pour compenser les produits énergétiques. La Tunisie tient, en tout cas, à renforcer les opérations de prospection des champs d'hydrocarbures sur tout le territoire national, et ce, pour constituer de nouvelles réserves nationales. Le nombre des autorisations de prospection et de forage serait de 53, alors que celui des puits atteindrait les 19 contre respectivement 50 et 12 au cours de l'année dernière. Il est prévu aussi de consolider l'infrastructure énergétique et, notamment, dans les domaines de la production, du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz, ainsi que dans les domaines du raffinage et du stockage des hydrocarbures. Des projets publics et privés dans le secteur énergétique, qui ont connu un retard de réalisation au cours de l'année dernière, devraient connaître une relance. Parmi les projets dont les travaux sont programmés cette année, celui du développement du gaz naturel dans le Sud tunisien, qui permettrait de maintenir le rythme des prospections dans des sites profonds, ce qui a donné lieu à l'octroi de neuf autorisations à des firmes qui ont investi dans la prospection avant de passer au développement. La raffinerie de Bizerte ferait l'objet, de son côté, d'une poursuite de l'opération de maintenance en assurant une meilleure sécurité et un développement de la capacité du stockage, et ce, dans le but de donner un rendement efficient. Un projet de raffinerie à Skhira serait également réalisé par des privés en partenariat avec des investisseurs étrangers.