Monnaie en circulation : la barre des 25 milliards de nouveau franchie    Taux de remplissage des barrages : les derniers chiffres    Pluies intenses attendues sur plusieurs régions de l'Ouest    Tunisie : la BAD s'attend à une croissance de 2,3% en 2026    Carthage annonce deux projets de loi pour faciliter l'accès au logement    Alerte météo : fortes pluies et grêle prévues dans plusieurs régions tunisiennes    La conférence de l'ONU sur la solution à deux Etats aura lieu à la fin du mois    Orientation universitaire : les bacheliers pourront accéder à leur mot de passe le 15 juillet prochain    Liverpool retire le numéro 20 après le décès de Diogo Jota    Météo : ce qui vous attend ce week-end    Le Club Africain lève l'interdiction de recrutement imposée par la FIFA    Logement social : Saïed donne le feu vert à des mesures historiques    Japon : plus de 1 800 secousses enregistrées en 3 semaines dans les îles Tokara    L'UE envisage une nouvelle taxe sur les grandes entreprises pour alimenter le budget européen    Routes et ponts : le ministère met les bouchées doubles pour 2025    L'UNESCO inscrit deux nouveaux sites culturels en Afrique sur la Liste du patrimoine mondial    Détenu de Gafsa, FTDES, ambassade d'Italie…Les 5 infos de la journée    Trump relance la guerre commerciale, les Bourses plongent    Information importante pour notre clientèle: Changement au sein de notre réseau d'agents    Atef Ben Hassine prédit un « séisme de mesures » pour le 25 juillet    Conférence internationale sur le rôle des forces armées dans la protection des civils: Adoption de la Déclaration de Tunis    Dinar tunisien : la devise la plus solide du continent africain    Records de pluie à Kélibia, vent extrême à Kébili : mai 2025 sous l'effet du changement climatique    Rendez-vous visa : l'Ambassade d'Italie met en garde contre les arnaques payantes    Hamoud Boualem rachète Rouiba et écarte le français Castel    Incendie national : les colibris s'épuisent, les charognards festoient    Superman Trump : plus fort que la réalité !    Le FTDES convoqué par la direction des impôts dans le cadre d'une enquête judiciaire    Le Club Africain face à de nouvelles turbulences financières    4 ans de prison et plus de 5 millions de dinars d'amende pour Lazhar Sta    Programme officiel de la 37e édition du Festival international de Nabeul    Météo en Tunisie : nuages passagers, vent fort dans le sud    Tunisie – Bac 2025 : taux général de réussite pour les 2 sessions principale et de contrôle    Villages SOS : plus de 67% de taux de réussite au baccalauréat    Hend Mokrani : il devient très difficile de programmer des artistes internationaux en raison de leurs positions relatives à la Palestine    Patrouiller et saluer les gens ne suffit pas pour rassurer les populations civiles : il faut les écouter, les informer et mériter leur confiance (Album photos)    Netanyahu propose une trêve pour désarmer Gaza… ou l'écraser    Festival de Carthage : Mekdad Sehili dénonce l'utilisation de son nom sans accord    UNESCO : Trois sites africains retirés de la Liste du patrimoine mondial en péril    Abdelaziz Kacem: Vulgarité, mensonge et gangstérisme    Attijari Bank signe la plus belle publicité qui touche le cœur des Tunisiens de l'étranger    Habib Touhami: François Perroux, l'homme et le penseur    Mercato : Le Club Africain renforce sa défense avec Houssem Ben Ali    Nor.be et l'Orchestre de Barcelone font vibrer Dougga entre tradition et création    Tunisie Telecom félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Tunisie Telecom félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Tunisie - Walid Boudhiaf établit un nouveau record national à -118 mètres    Diogo Jota est mort : choc dans le monde du football    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des solutions à trouver !
Secteur du livre, indépendance éditoriale et bibliodiversité
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 02 - 2012

• «L'édition indépendante : perspectives européennes et maghrébines», une conférence de Luc Pinhas à la Bibliothèque nationale
«Je crois que tout a basculé. Personne ne sait ce qu'il faut faire. C'est terrifiant », a confié Mohamed Kameleddine Gaha, le directeur de la Bibliothèque nationale de Tunisie, mercredi dernier, à l'occasion du lancement d'un cycle de conférences, organisé en partenariat avec l'Institut français de Tunisie et l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain.
Ce cycle est une initiative visant à construire « quelque chose pour le livre », pour reprendre l'expression du directeur de la BN. Il essayera, entre autres, de réunir tous les acteurs du secteur autour d'un sérieux projet de réforme alternatif. Il tenterait également de répondre à une question d'une extrême urgence : « Avec quels outils penser la société tunisienne aujourd'hui ? »... Le premier rendez-vous a été donc confié à Luc Pinhas, vice-président de l'Alliance internationale des éditeurs indépendants. Le chercheur a défini avant d'évaluer deux notions apparues dans le champs de l'édition et de la librairie depuis une quinzaine d'années qui sont « l'indépendance éditoriale » et « la bibliodiversité ».
Pinhas s'est basé, dans son intervention, sur des travaux de recherches, menés par des économistes pour évaluer la bibliodiversité. « Une tâche délicate », a précisé le conférencier. Il a brossé un état des lieux de l'édition française, parlé des acquis et des lacunes du secteur, à travers une intervention riche, pointue et très technique... Il a insisté, par ailleurs, sur l'importance du groupement pour faire pression sur l'Etat, en distinguant, à ce propos, deux sortes d'aides possibles : l'une quantitative (à la production et à la vente des livres...) et l'autre qualitative (au financement des projets éditoriaux...). Le chercheur français a aussi évoqué l'édition numérique et sa contribution dans la diffusion du livre à échelle mondiale et dans la conquête d'autres modes de lecture. Il a félicité, à cette occasion, la première initiative de la librairie tunisienne en ligne, lancée par Cérès production.
Avec beaucoup de réserves, Luc Pinhas a abordé la situation du marché du livre dans les pays du Maghreb en général et en Tunisie en particulier, en essayant d'examiner comment les notions « indépendance éditoriale » et « bibliodiversité» peuvent y avoir sens et d'interpeller public, professionnels et responsables politiques. «Après la révolution, le livre a apparemment connu un essor spectaculaire en Tunisie. Il suffit de voir les vitrines des librairies!», a observé le chercheur français. « Ce n'est pas vrai !», devait riposter un éditeur présent. Et d'ajouter : « La révolution a aidé certains éditeurs à prospérer, mais elle a contribué à en tuer d'autres ».
Le secteur du livre regorge apparemment de problèmes immenses. Les auteurs qualifient les éditeurs de « prédateurs » qui reprochent leur « ingratitude » aux écrivains. Selon l'un d'eux, ces derniers « changent de comportement dès la parution de leur premier livre». La relation entre ces deux acteurs semble en crise. «Et ces querelles nous enfoncent de plus en plus dans le gouffre», a observé un auteur.
Il y a urgence à agir. C'est évident. L'historienne Kmar Ben Dana croit que le vrai handicap du secteur vient de la marginalisation du métier de libraire. « Un métier qui doit être révisé de fond en comble. Le livre a besoin d'un récepteur de qualité», propose-t-elle
D'autres éditeurs croient que la privatisation du livre scolaire est essentielle pour nourrir le secteur et favoriser la production du livre culturel. Sans une autonomie financière, le domaine ne pourra pas aller au-delà de ses limites actuelles. L'indépendance de l'édition n'est pas étrangère à la culture tunisienne. L'assistance a rappelé les efforts de Noureddine Ben Khedher, l'un des fondateurs des éditions Cérès qui a toujours milité pour ce principe. « Je me rappelle d'une phrase que ce dinosaure a prononcée pour mettre fin à une querelle avec un auteur. Il a dit : « C'est moi qui mène le plaisir. Et je crois qu'il a raison », nous confie Karim Ben Smaïl, directeur de Cérès. Comment alors peut-on mener le plaisir au lecteur dans cet environnement culturel « trouble » ? « On trouvera des solutions si on restera unis. On a plus que jamais besoin de dialogue», devait conclure Kamel Gaha, le directeur de la BN. Que les bien intentionnés l'entendent...


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.