• Le gouvernement tunisien envisage de mobiliser l'équivalent de 132 millions de m3 d'eau épurée par an pour desservir des superficies irrigables identifiées de 25 mille hectares. • La BAD a approuvé le 11 janvier 2012 un financement de 64,45 millions de dinars destiné à un projet de mise à niveau des infrastructures de traitement des eaux usées. Soit 88% du coût global du programme. Les ressources en eaux souterraines et superficielles se font de plus en plus rares. Et les besoins en eau ne cessent d'augmenter. Alors, la question qui refait surface : comment pallier les insuffisances en ressources hydriques? Parmi les réponses, la valorisation des eaux alternatives et complémentaires est l'une des plus efficaces. En effet, donner une meilleure image des eaux traitées pourrait élargir leur utilisation. Dans ce cadre, le gouvernement tunisien envisage de mobilier l'équivalent de 132 millions de m3 d'eau épurée par an pour desservir des superficies irrigables identifiées de 25 mille hectares. Le coût global du projet est estimé à 74 millions de dinars. Pour sa part, la BAD a approuvé le 11 janvier 2012 un financement de 64,45 millions de dinars destiné à un projet de mise à niveau des infrastructures de traitement des eaux usées. Soit 88% du coût global du programme. Le protocole de signature de l'accord de ce prêt accordé à l'ONAS, avec la garantie de l'Etat, s'est tenu, hier, à Tunis, au siège du ministère de l'Investissement et de la Coopération internationale. Ce crédit est remboursable sur 20 ans avec 5 années de grâce. «Le projet s'inscrit dans le cadre de la gestion intégrée des ressources en eau en Tunisie dont l'objectif est de minimiser le niveau de stress hydrique en valorisant ainsi l'utilisation des eaux non conventionnelles», relève le ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale, M. Riadh Bettaïeb. Cette opération couvrira 17 gouvernorats, à savoir Ariana, Béja, Ben Arous, Bizerte, Gabès, Jendouba, Kairouan, Kébili, Le Kef, Médenine, Monastir, Nabeul, Siliana, Sfax, Sousse, Tatouine et Tunis. En effet, la réalisation de ce projet permettra non seulement d'améliorer les conditions de vie d'une population d'environ 4 millions d'habitants mais aussi de procéder à l'irrigation de 5 mille hectares de terres agricoles. Il convient de rappeler que le secteur primaire utilise 80% des ressources hydriques souterraines et superficielles devenues de plus en plus rares. Alors que les besoins en eau ne cessent d'augmenter. En rajoutant les espaces verts, la surface irriguée par ces eaux épurées atteindra 8.500 hectares. Les principales composantes du projet sont la mise à niveau des infrastructures d'assainissement et le renforcement des capacités en moyens techniques et en formation de l'Onas. A cet égard, le Pdg de l'Onas a estimé que ce premier accord n'est qu'un début «qui prendra on espère de l'ampleur ». D'ailleurs, une coopération plus étroite avec la BAD donnera des ailes à la filiale ONAS internationale notamment dans les échanges sud-sud. Pour sa part, le vice-président de la BAD, M Gilbert Mbesherubusa, a précisé que le financement a été accordé dans le cadre de la stratégie de gestion intégrée des ressources en eau de la Tunisie. La Banque porte une attention particulière au pays subissant un niveau de stress hydrique élevé et soutient les projets qui proposent de valoriser l'utilisation des ressources en eaux alternatives et complémentaires. D'ailleurs, « le recours aux ressources non conventionnelles, comme les eaux usées traitées, est une des solutions viables pour assurer la sécurité en eau», explique un expert de la BAD. Plus généralement, les rapports de la Tunisie avec son premier bailleur de fonds semblent renforcés. «Cela est d'autant plus perceptible à travers le portefeuille que la banque a accordé à la Tunisie au titre de l'année 2011 d'un montant global d'environ 1,3 milliard de dinars», note le ministre.