Sayhi, Traoui et Ben Yahia ont donné plus de solidité et d'inspiration offensive Traoui, Sayhi et Ben Yahia ont commencé le match du Pérou ensemble. Trois milieux «défensifs» au lieu de deux, c'est une nouvelle tradition tactico-technique qui s'installe en sélection, annonciatrice d'un renouveau par rapport au passé. Remontons un peu en arrière : Sami Trablesi avait révolutionné la configuration du jeu de l'équipe de Tunisie à la dernière CAN. Ce fut contre le Gabon et par la suite contre le Ghana. Pour l'anecdote, ce sont deux matchs perdus mais où l'équipe a laissé forte impression. Sami Trablesi remet cela. Bonne ou mauvaise formule? D'après ce que nous avons vu contre le Pérou, c'est satisfaisant. L'équipe de Tunisie joue mieux et se porte plus vers l'avant que lorsqu'elle évolue avec deux pivots. Théoriquement, c'est un peu contradictoire mais en football la théorie importe peu devant la réalité du terrain. Une fois sur le gazon, les joueurs se fient plus à leur configuration de jeu préférée qu'aux instructions de l'entraîneur. Avant-hier encore, nous avons découvert un entrejeu tunisien plus équilibré avec la formule de trois récupérateurs-relanceurs. Le hic… Traoui en pivot axial, Ben Yahia un peu plus vers l'avant à droite et Sayhi à gauche, ce fut la répartition initiale des tâches. Après, nous avions relevé une petite rotation selon la position du jeu. Ben Yahia changeait sa place avec Traoui, légèrement décalé à droite. Les mouvements offensifs étaient très intéressants tout au long du match. Néanmoins, la couverture était moyenne. A chaque fois que Pizarro ou Vargas accéléraient, ils passaient facilement le milieu de terrain tunisien. Passer d'un 4-2-3-1 à un 4-3-2-1, avec M'sakni (petit match) et Khélifa comme relayeurs à Nouioui, a-t-il apporté grand-chose à la sélection? Face à un adversaire tonique qui joue vite et à une seule touche (le style sud-américain), cette formule a apporté ce qui suit : - Le trio Ben Yahia-Traoui-Sayhi a un point commun : la technique individuelle. Ben Yahia et Sayhi surtout sont forts en relance dans les duels-clés à l'entrejeu. Ce fut le match de Wissem Ben Yahia qui a pu profiter des espaces pour se porter à l'avant. On l'a vu très menaçant avec ses boulets de canon. Le fait d'avoir deux équipiers pour le couvrir y a été pour beaucoup. Cette formule à trois milieux défensifs sur le papier ne veut pas dire que l'équipe de Tunisie a fait de la défense. Au contraire, le trio utilisé, frais et bien inspiré, donnait plus de solutions à M'sakni et Khélifa. En créant le surnombre au milieu, l'équipe de Tunisie avait à chaque endroit du terrain un ou deux joueurs de plus que les Péruviens. - Avec un Korbi en perte de vitesse et un Ragued peu inspiré dans le rôle offensif, Traoui, Ben Yahia et Sayhi (sobre et qui gagne beaucoup en adaptation) sont désormais des joueurs de base dans les plans de Sami Trabelsi. Ils apportent beaucoup de dynamisme à la prestation globale. Va-t-on continuer avec ce même plan de jeu? D'après ce que nous avons vu, ce 4-3-2-1 permet à nos joueurs de former un bloc consistant et de faire le surnombre. Paradoxalement, c'est un schéma qui permet à l'équipe de mieux s'exprimer au niveau offensif. Ce n'est plus un hasard, c'est un fait qui se confirme d'un match à l'autre.