Faisant preuve d'une solidarité sans faille, la Tunisie a fait prévaloir son endurance pour atteindre son objectif Stade Mohamed V de Casablanca, temps printanier, pelouse en bon état, assistance moyenne, arbitrage de Wahid Timouni (Libye). Maroc-Tunisie 2-2 (1-0). But de Rabti à la 31' sur penalty, Saber Khélifa à la 75', Meriah à la 82' sur penalty et Soulaimani à la 85'. Avertissement à Balbouli. Expulsion de Ben Salah. Tunisie : Mathlouthi, Hammami (Msakni), Meriah, Ifa, Ben Youssef, Korbi, Bergaoui, Yahia, Dhaouadi (Bouazzi), Darragi, Khélifa (Ben Salah). Maroc : Limyégui, Karouchi, Chihani, Hadji, Rbati, Raki, Ajdou, Abdelghani, Salhi, Rachid, Slimani. L'équipe nationale des joueurs locaux était-elle représentative de notre championnat national ? Les meilleurs sont là certes mais ont-ils été utilisés à bon escient ? La question se posait en début de rencontre mais force est de constater que le staff technique a vu globalement juste. Sur le papier, les Aigles avaient fière allure. Un onze compétitif, des joueurs cadres dans chaque ligne de jeu et une ossature rompue au haut niveau, comme en atteste la présence de Balbouli, Darragi, Korbi et Ifa, tous les quatres présents au sein du onze rentrant, quelques jours auparavant, face à la France. La Tunisie a évolué en 4-3-3 via une approche tactique quelque peu new-look. Outre Korbi et Bergaoui à la récupération et au ratissage, seul Ben Yahia a cumulé le rôle de relayeur offensif et de joueur tampon vers les pointes que sont Khélifa (en tant qu'éléctron libre offensif) et Dhaouadi, dans un rôle plus décalé (alternant tantôt sur le couloir gauche et de tant à autre sur le côté opposé). Evoluant dans un registre qui ne lui sied pas, Darragi n'a pu laisser libre court à sa vista et à sa bonne lecture du jeu. Plus bas, en défense, le latéral volant Meriah et le polyvalent Chady Hammami ont occupé les flancs, alors que Syam Ben Youssef a composé la charnière centrale avec le néo-axial Bilel Ifa. La rencontre en soi n'a pas atteint les sommets. La mauvaise entrée en matière des nôtres leur a valu de courir après le score (et le chronomètre) tout au long de la première mi-temps. Forcing d'entrée des «Lions de l'Atlas», avec un pressing constant dans le périmètre de jeu tunisien, alors que les Aigles subissent, accusent le coup, mais restent tout de même bien disposés sur le terrain. L'application tactique de la Tunisie, la bonne négociation des duels et une certaine mobilité axiale lui vaudront de tenir tête au Maroc, du moins jusqu'à la...30' de jeu. L'abattage axial et la récupération sont certes de mise côté tunisien mais la construction offensive et l'aptitude des nôtres à poser le jeu et à opérer par passes courtes et par triangulations n'a pas été visible lors du premier half. A la demi-heure de jeu, le Maroc pousse, et ce qui devait arriver arriva. 31' de jeu, Bilel Ifa s'interpose de manière irrégulière devant son vis-à-vis marocain, en dehors de la surface de réparation. Contre toute attente, l'arbitre décrète un penalty. La sentence sera exécutée avec brio par Rbati qui prend à contre-pied Mathlouthi. Nullement rassasié par cette ouverture du score, le Maroc poursuit son ascendant. Côté tunisien, on ne donne pas l'impression de vouloir en découdre, quoique... En défense, Ben Youssef est fébrile alors qu'à l'entrejeu, Wissem Ben Yahia semble assez court physiquement. Manquant de jus et de tempérement, les Aiglons n'ont pas semblé en mesure de tenir le rythme imposé par les Marocains. Toujours au niveau de la ligne médiane, Korbi n'était que l'ombre de lui-même, semblant à court de souffle. Presque aucun débordement, aucun surnombre créé, aucune combinaison ou autre créativité dans le jeu, l'équipe de Tunisie n'était que l'ombre d'elle-même en première période. Saber Khélifa a beau multiplier les appels et contre-appels, son jeu en rupture ne portera pas ses fruits en première période. L'entrée de Msakni De retour des vestiaires, la Tunisie avance d'un cran et tente de varier son jeu. Le Maroc tient bon mais peine face aux déboulés des avants tunisiens, précisément Bouazzi et Msakni. La Tunisie pousse, le match s'emballe et les deux équipes se portent résolument à l'offensive. Il y avait d'ailleurs du K.-O. dans l'air. Première alerte, Darragi touche du bois. Seconde alerte et voilà que Saber Khélifa libère ses coéquipiers de la tête suite à un bon service de Meriah. Entre-temps, l'entrée de Msakni a été plus que bénéfique pour la Tunisie. Msakni temporisateur, catalyseur et distributeur, la touche de ce dernier a positivement rejalli sur le onze de Sami Trabelsi. Sur sa lancée, la Tunisie obtient un penalty transformé par Meriah. La rencontre redouble d'intensité, le Maroc égalise sur le fil par Suleimani alors que l'arbitre décrète cinq minutes de temps additionel. Les nôtres tiennent bon mais le Maroc jette toutes ses forces dans la bataille. Grosse pression sur la Tunisie en fin de match mais les Aigles de Carthage s'en sortent à bon compte. La victoire est plus que méritée alors que le Maroc a cru trop tôt à la victoire.