Tarek Dhiab aurait beaucoup aimé parler sport, il aurait adoré entretenir ses proches collaborateurs et ses amis de football, le vrai, le joué. Il n'en a malheureusement pas eu le loisir depuis qu'on l'a chargé du ministère de la Jeunesse et des Sports. La jeunesse d'abord, vaste chantier pour tout un pays qui voit le meilleur de la population en marge de la société, au chômage, aux oubliettes. Puis ce sport qui se contente de titres arabes pour mieux masquer les manquements des uns et des autres. Puis enfin le football qui se joue dans les coulisses, dans les cafés et dans les coups bas où l'enjeu n'est plus une restructuration ou une résurrection de notre sport-roi, mais une place à la fédération, la tête d'une liste et la course folle vers les intérêts personnels. Entre-temps, nous savons d'ores et déjà que Londres 2012 et les Jeux olympiques seront le énième camouflet pour notre sport, comme nous sommes tous réduits à subir cette violence aveugle qui frappe notre sport en général et notre football en particulier. Violence que nous avions vu venir, résultat de comportements irresponsables de tous les acteurs de notre sport-roi. Tous sans exception, y compris une certaine frange de journalistes qui continuent à faire le jeu des uns et des autres dans cette période de flottement post-révolutionnaire, propice à toutes les manipulations. C'est simple : aujourd'hui, nous ne pouvons plus aller au stade, devenu théâtre de toutes les violences. Organisées et spontanées mais qui produisent le même effet destructeur. Déjà, il y a plus d'un mois, Tarek Dhiab a réuni quelques personnes pour en parler, mais il s'est vite rendu compte qu'il faut passer à la vitesse supérieure. Le spot publicitaire est un premier pas important qui sera sûrement suivi par d'autres. A commencer par le colloque qui débutera ce matin, à 9h00, à la maison des fédérations sous le signe «Ne tuez pas le sport». Pour plus de précision, des colloques, il y en a eu. Des bons, des mauvais et des… semblants. Mais ce qui a franchement manqué, ce sont les sanctions contre tous ceux qui ont réduit notre sport et notre football en champ de bataille de… l'absurde. Aujourd'hui, et pour longtemps encore, l'heure est sans doute au débat mais elle devrait également être à l'écoute. L'écoute de toutes ces tendances de supporters qui peuplent nos stades et qui ont sûrement quelque chose à dire sur le sujet. Des jeunes dont le mal de vivre et le ras-le-bol n'ont d'égal que l'indifférence (quand ce n'est pas la manipulation) des autres acteurs de notre football. Débat, Ecoute mais aussi Sanctions. Là-dessus, Tarek Dhiab est catégorique : le moment des sanctions est arrivé. Le sport est redevenu sport et le football, football et ceux coupables de violences directes ou indirectes doivent en payer le prix. Débat, écoute et sanctions : une trilogie plus que jamais actuelle dans notre sport et notre football. Pour que l'un et l'autre ne meurent pas!