L'enseignement privé dans le cycle de l'enseignement de base et secondaire évolue à deux vitesses. D'un côté, les résultats enregistrés par le primaire sont très appréciés par les parents mais, de l'autre, ceux du second degré et du secondaire laissent à désirer. La fréquentation des établissements par les élèves est en progression constante dans le primaire et accuse une régression manifeste dans le reste. Aujourd'hui, les effectifs du primaire représentent plus de 25.000 élèves contre 14.500 en 2001-2002. Par contre, le secondaire connaît un déficit de plus en plus marqué. Il est passé en dix ans, de 74.000 à 56.000 actuellement. Dans l'ensemble, on compte un peu moins de 400 institutions dont 104 au primaire. Il y a une décennie, ce nombre n'était que d'une quarantaine. C'est l'engouement des parents pour cet enseignement qui explique l'explosion des effectifs. Le niveau de l'enseignement dispensé est avéré. Il est, même reconnu officiellement par les autorités de tutelle. Dans ces institutions, on applique les programmes officiels avec des spécificités pour l'apprentissage des langues et l'utilisation des Tics. Certaines institutions appliquent des programmes étrangers. Ceci ne rebute pas, outre mesure, les parents. Bien au contraire. Pour eux, c'est un plus à apporter au bagage de leurs progénitures. Les enseignants, eux aussi, se sentent plus motivés par une discipline et des conditions de travail meilleures. Dans les écoles primaires privées, le nombre d'instituteurs est passé de 1.000 en 2001-2002 à plus de 1.500 aujourd'hui. C'est donc un secteur créateur d'emplois. Mais ce qui donne plus de crédibilité à ces institutions, c'est que le niveau des élèves n'est pas à mettre en cause. Bien sûr, tout ne s'explique pas par les conditions ou les incitations existantes. Le niveau social et économique de beaucoup de parents y est pour quelque chose. Ceux qui optent pour l'enseignement primaire privé en ont pour 6 ans. Plus tard, ils peuvent opter pour les concours d'admission dans les collèges pilotes. Les taux de réussite sont élevés pour les nombreuses raisons que nous avons évoquées. En perte de vitesse! La situation des collèges et des lycées est totalement différente. Ce secteur connaît des difficultés qui s'expliquent par plusieurs facteurs. Il y a, d'abord, cette «mauvaise» réputation qui colle à ces établissements. Pour certains, c'est un ramassis d'élèves défaillants ou de mauvaise conduite. Aucune chance pour eux d'être repêchés. Si, dans les années 70 et 80 cet enseignement pouvait offrir une planche de salut à beaucoup de jeunes, il n'en est plus ainsi aujourd'hui. Nombreux sont les employés du secteur public qui ont engagé des gens diplômés du privé. Cela n'est plus possible actuellement puisque même avec des diplômes étatiques, il n'est plus possible de trouver un emploi aussi facilement. C'est ce qui a entraîné une baisse d'affluence et la fermeture de plusieurs institutions. En 2001-2002 les établissements étaient au nombre de 290. Ce chiffre est passé à 280 maintenant. Le nombre d'élèves est tombé, quant à lui, de 74.000 à 56.000 seulement. Des classes comptent, parfois, une dizaine d'élèves. Cette situation oblige de plus en plus de propriétaires à mettre la clé sous le paillasson. Même si on a enregistré un quasi doublement des chances de réussite au Bac. En effet ce taux avoisine les 30 % dopé par le bonus des 25 %. Ce taux n'était que de 17 % il y a dix ans. Les propriétaires invoquent aussi le coût de l'enseignement qui est de plus en plus élevé. Selon eux : l'heure coûte entre 10 et 15D à payer au professeur alors qu'ils essayent de serrer un peu les tarifs pour les élèves. Selon ces professionnels une mensualité se situe entre 50 et 70 D suivant les niveaux. Il y a neuf mensualités. Ils se plaignent de ne pas rentrer dans leurs frais parce qu'ils sont obligés, parfois, à ouvrir des classes pour un nombre très restreint d'élèves. Pour le moment ce sont les écoles qui ont acquis une relative réputation qui sont les plus courus. Les autres peinent à joindre les deux bouts. Par ailleurs, la mise à niveau prônée par le ministère (un cahier des charges à respecter) leur pose de grandes difficultés. Quelques-uns avouent leur incapacité à honorer les clauses de ce cahier. D'autres ont déjà introduit les améliorations nécessaires pour que les locaux soient en adéquation avec leur mission. L'application de ce cahier des charges est prévue pour octobre 2012. C'est pour cette raison que certains promoteurs proposent d'instaurer des subventions et des aides pour que ce secteur continue à jouer ce rôle éminemment social même, si aujourd'hui, les garanties ne sont plus les mêmes. Dans le même sens certains intervenants suggèrent un véritable retour à la discipline dans le public et dans le privé avec le port de la tenue. Ce sont, certes, des détails mais qui ont fait leurs preuves sous d'autres cieux.