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Cassures...en douce
ENSEIGNEMENT : Ecole/ collège puis collège/ lycée :
Publié dans Le Temps le 05 - 01 - 2009

En recevant les bulletins du 1er trimestre de leurs enfants, ce sont surtout les parents dont les enfants sont en 7ème année de base ou en 1ère année secondaire qui sont les plus désappointés. C'est en effet, dans ces deux niveaux scolaires que les moyennes obtenues au 1er trimestre sont les plus médiocres.
C'est que le passage de l'école primaire au collège et du collège au lycée ne s'opère pas toujours sans dégâts ! Les conditions de travail en primaire sont très différentes de celles du collège, de même l'ambiance générale et le contexte scolaire dans le collège ne sont pas ceux qu'un élève retrouve au lycée, une fois passé au secondaire. Si la majorité des élèves de 7ème année de base s'adaptent progressivement et voient leurs moyennes s'améliorer dès le 2ème trimestre ; les élèves de 1ère année secondaire, eux, continuent souvent à connaître des difficultés d'adaptation même en 2ème année et peut être jusqu'à la classe terminale. A vrai dire, ce passage d'un cycle à un autre cause d'énormes problèmes à un nombre non négligeable d'élèves pour des raisons diverses.
Cette coupure transitoire survenue dans le cursus de l'élève se répercute souvent sur ses résultats scolaires et mène la plupart du temps au redoublement ou à l'abandon scolaire, un phénomène très fréquent chez les classes de 7ème année de base où on a enregistré 34.450 abandons en 2002/03, soit 59% du total des abandons.
En effet, les taux des redoublements et des abandons scolaires dans le second cycle de l'enseignement de base restent assez élevés malgré les efforts déployés par l'Etat ; ces taux sont respectivement de l'ordre de 15,8 % et 9,7 % en 2002/2003. Ce hiatus a aussi ses répercussions sur les élèves de 1ère année secondaire qui, depuis la réforme de 2002 constitue un tronc commun au terme duquel une première orientation est effectuée vers les multiples filières et au terme de la 2ème année, l'élève est orienté définitivement vers l'une des 9 filières réparties en quatre familles : Lettres (Langues ; Sciences humaines et sociale) ; Sciences (Mathématiques ; Sciences techniques ; et Sciences expérimentales) ; Technologie de l'Informatique (Informatique multimédia ; et Informatique industrielle) et Economie et services (Economie et gestion ; et Commerce et affaires).
Certains élèves, les moyens et les moins bons surtout, ne savent à quel saint se vouer devant ce grand nombre de filières et vu leur niveau généralement insuffisant, ils sont orientés vers des branches indésirables, ce qui pousse souvent certains élèves à l'abandon ou aux écoles privées pour poursuivre leurs études dans la branche qui leur a été refusée dans les établissements publics.

Changements radicaux
En effet, des changements radicaux interviennent dans le parcours scolaire de l'élève chaque fois qu'il entame un nouveau cycle. Parmi ces changements, le nombre d'élèves qui croît régulièrement tous les ans, que ce soit dans les collèges ou les lycées. On compte actuellement en moyenne 30 par classe au collège, 25 au lycée, alors qu'en primaire une baisse sensible est remarquée ces dernières années où le nombre d'élèves par classe est de l'ordre de 22,3 élèves.
Le nombre d'heures de travail pour les élèves augmente brusquement en passant d'un cycle à un autre : l'emploi du temps est plus chargé chaque fois que l'élève passe d'un cycle à un autre. Les enseignants deviennent plus nombreux au collège et au lycée alors qu'en primaire, l'élève n'en a que deux seulement. Le fait de passer d'une école de 5 à 6 salles de classe à un établissement qui comporte 15 à 25 salles pour le collège et 30 à 50 ou plus pour le lycée, cela peut provoquer un choc, du moins un embarras chez les nouveaux élèves qui débarquent pour la première fois au collège ou au lycée. Rares sont les nouveaux élèves qui parviennent à s'intégrer sans difficulté dans ce nouveau cadre. C'est donc le manque d'adaptation aux nouvelles circonstances qui influe sur les résultats du 1er trimestre des élèves de 7ème de base et ceux de la 1ère année secondaire. Ce n'est qu'à partir du 2ème trimestre qu'ils commencent à s'habituer au nouveau contexte scolaire et on peut remarquer alors une amélioration sensible dans leurs moyennes, surtout chez les élèves de 7ème année.

Mauvais résultats
Quant aux élèves de 1ère année secondaire, ils sont peut-être victimes d'un autre changement plus grave : c'est le fait que, du jour au lendemain, ils se trouvent obligés d'étudier des matières scientifiques et techniques en français, alors que ces mêmes matières leur ont été enseignées en langue arabe durant tous les deux cycles de l'enseignement de base. Et comme la majorité des élèves accusent une certaine faiblesse en français, il y a risque de ne pas comprendre le contenu de ces cours véhiculés en français (maths, sciences expérimentales, sciences physiques, technique), d'où leur mauvais résultat dans ces disciplines. Là, l'expérience a montré que seuls les élèves bons en français arrivent à tenir le coup et à bien assimiler les cours. Les élèves faibles en langue française ont d'énormes difficultés à suivre les cours et restent généralement toujours en retard par rapport aux autres.

Difficile de passer le cap
D'autres facteurs non moins importants peuvent entrer en jeu quant à l'intégration des nouveaux élèves au lycée. Pour bon nombre de ces élèves, le collège reste un cadre restreint où les relations sont presque familiales. Haifa, élève en 1ère année secondaire regrette les années collège: « Au collège, on est proche de ses profs, alors qu'au lycée, on se sent un peu dépaysé surtout les premiers mois et on sent que les relations sont un peu tendues entre profs et élèves... ! » Sa camarade Emna confirme ces propos : « Au collège, on a été les mêmes camarades, filles et garçons, durant les trois ans ; une fois au lycée, on nous a séparés, éparpillés sur plusieurs classes ; c'est à peine si tu rencontres un ancien camarade dans les couloirs ou devant le lycée. Et puis, il y a trop d'élèves venus de lieux différents. J'ai trouvé différents caractères surtout chez les élèves qui viennent d'autres collèges! Il faut vraiment du temps pour s'adapter à la vie au lycée ! » D'autres élèves nous ont parlé des méthodes d'enseignement qui diffèrent d'un prof à un autre, des programmes beaucoup plus chargés que ceux du collège et surtout des matières scientifiques et techniques enseignées en français. Jalal, un élève redoublant sa 1ère année secondaire nous a parlé de son expérience avec ces matières : « Mon problème est la langue française. Même parfois si j'arrive à comprendre un raisonnement ou une démonstration en maths ou en physiques, je suis incapable de comprendre l'énoncé d'un problème donné, il suffit d'un mot français inconnu ou mal compris pour être dérouté ! Ce n'est pas une question de terminologie ou de mots techniques propres à une discipline déterminée, les profs nous traduisent généralement ces mots en arabe, mais plutôt une question de compréhension de mots ou d'expressions ou même de toute une phrase en français ! Voilà pourquoi je rate mes devoirs de maths et de physiques. Je regrette d'avoir négligé le français au collège ! »
D'après ces témoignages, on voit que parfois il est difficile pour certains élèves de passer le cap de l'entrée au lycée où ils rencontrent des changements qui peuvent provoquer des perturbations au niveau de l'intégration et des apprentissages, ce qui peut déteindre sur leurs résultats scolaires, surtout au cours du 1er trimestre. Il en est presque de même pour les élèves entrés pour la première fois au collège ; c'est avant tout un problème d'adaptation qui est derrière les mauvais résultats obtenus au 1er trimestre, sauf que pas mal d'élèves arrivent de l'école primaire avec des capacités très faibles quant aux apprentissages de base, à savoir la lecture, le calcul et l'écriture, trois activités principales supposées être acquises à l'école primaire ! Mais aussi les nouveaux lieux, les emplois de temps trop chargés, les nouvelles méthodes, l'accélération du rythme de travail, le grand nombre de matières et d'enseignants et souvent même le manque de continuité entre le premier et le second cycle de l'enseignement de base ; tout cela contribue certainement à la déroute de l'élève de 7ème année de base, peu habitué aux grands changements. Il faudra attendre le 2ème trimestre pour s'adapter aux nouvelles circonstances, pour d'autres il faudra toute l'année scolaire.

Inquiétude
Cette situation provoque l'inquiétude des parents qui s'interrogent parfois sur le rôle qu'ils doivent jouer pour faire réussir à leurs enfants ces phases transitoires école/collège et collège/lycée. Les parents sont en effet concernés par cette transition problématique dans la mesure où ils doivent être au courant des changements qui doivent avoir lieu lors du passage de leurs enfants d'un cycle à un autre. La plupart des parents ont dû vivre la même expérience par le passé. (Sauf ceux qui n'ont jamais fréquenté l'école et qui sont de plus en plus rares !). Ils peuvent dédramatiser la situation en les préparant à la nouvelle étape de leur parcours scolaire. Quand aux enseignants, ils peuvent tenir un rôle très important pour faciliter l'intégration de ces nouveaux dans le collège ou le lycée, ne serait-ce que par des conseils sur la façon de se comporter dans ce contexte nouveau, des mises en garde contre certaines déviations ou par un certain ralentissement au niveau des tout premiers cours pour les habituer peu à peu aux nouvelles méthodes à suivre. Malheureusement, les programmes trop chargés et la rigidité des emplois du temps peuvent empêcher souvent les enseignants à le faire ! Le ministère de tutelle peut prévoir de temps en temps une réunion entre profs des lycées et des collèges pour débattre uniquement des problèmes d'intégration des nouveaux élèves, des méthodes susceptibles de les aider à s'adapter dès les premiers jours dans le nouveau cadre scolaire et par la même occasion, ces profs peuvent prendre connaissance des méthodes de travail suivies dans chaque cycle, des niveaux des élèves dans telle ou telle discipline, des relations avec les élèves des différents niveaux, car il y a actuellement des profs de lycée qui ignorent complètement comment se passent les choses au collège, encore moins à l'école primaire et inversement ! Le fait de se voir peut donc permettre aux uns et aux autres de se faire une idée sur ce qui se passe dans les autres cycles et, partant, se relayer la tâche ; c'est comme les joueurs de foot qui se font passer la balle pour marquer un but : ce genre de rencontre est nécessaire dans la mission éducative pour éviter ce hiatus qui existe entre les différents cycles et parvenir à l'objectif escompté, c'est d'assurer la continuité dans l'apprentissage à travers toute la scolarité de l'élève.


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