La nouvelle année scolaire table sur la réduction du nombre des élèves par classe à 22,2 dans les écoles primaires, 29,8 dans les collèges et 27,5 dans les lycées avec pour objectif d'améliorer les conditions de travail des enseignants. Toutefois ce nombre n'est pas toujours respecté dans nos établissements. Des contraintes multiples font que certaines classes dépassent les normes établies par le ministère de l'Education et de la Formation. Dans les pays de l'OCDE, le nombre d'élèves par classe dans l'enseignement primaire est en moyenne de 22 élèves, avec d'importantes variations d'un pays à l'autre. Avec 23 élèves par classe dans le primaire, la France est légèrement au-dessus de cette moyenne. Mais la taille des classes varie du simple au double selon les pays. Ainsi, les enfants Sud-Coréens ont-ils une moyenne de 35 élèves par classe dans le primaire, mais les jeunes Grecs, Islandais, Italiens, Luxembourgeois, Portugais et Suisses sont moins de 20 par classe. C'est dire que la Tunisie n'est pas loin des normes exigées dans le primaire par les pays développés. Mais dans le secondaire et malgré la baisse du nombre d'élèves, les classes demeurent surchargées entre 29 et 30 actuellement. Toujours dans les pays de l'OCDE, dans le premier cycle du secondaire, la France se situe exactement dans la moyenne, avec 24 élèves par classe, mais, là encore, le chiffre varie selon les pays : de moins de 20 élèves au Danemark, en Islande et en Suisse mais il est à 30 élèves ou plus au Mexique, au Japon et en Corée du Sud. En Angleterre des effectifs de 30 élèves par classe sont communs dans le secteur public alors que dans le secteur privé, la norme est proche de 15 élèves par classe. La taille des classes dans les écoles anglaises est l'une des plus importantes parmi les pays développés avec une moyenne des 26,2 élèves par classe en primaire et de 21,1 en secondaire dans le secteur public. Un problème d'encadrement Il est vrai que les classes surchargées posent problème pour les élèves eux-mêmes. Dans une classe bondée d'élèves, la concentration diminue ce qui influe sur leur encadrement et leur formation. Une étude de l'Institut de l'éducation de Londres a révélé que " les élèves les moins doués sont ceux qui souffrent le plus du manque d'encadrement individualisé consécutif à la surcharge des effectifs. Ajouter cinq élèves dans une classe augmente de 40% le nombre d'élèves dont les résultats vont baisser de manière conséquente. " L'augmentation de l'effectif par classe rend la tâche de l'enseignant difficile. " Le courant passe mal nous dit Senda prof de maths. Mais faute de locaux et de profs, on est obligé de composer avec ces classes de plus de 30 élèves. Il est vrai dit -elle, on a aussi des classes de moins 27 élèves notamment dans les filières sport et informatique " Le système d'orientation a beaucoup influé. " Dans notre lycée on a des classes d'économie-gestion surchargées qui dépassent les 30 alors que dans les sections sciences et maths, on a moins. Toutefois, ceci ne m'empêche pas de me donner à fond et de mieux communiquer avec mes élèves. Mais avec moins d'élèves, le rendement sera meilleur " estime Nadia prof d'arabe qui ajoute " On n'est pas loin des normes des pays développés. 30 élèves. C'est considérable. Si on pouvait diminuer cet effectif de seulement trois ou quatre élèves, ce serait déjà plus simple d'enseigner efficacement. " Des classes à plus de 30 élèves ne sont pas faciles à gérer. Affaire de contexte. Affaire d'époque aussi. "Il y a quarante ans, un instituteur pouvait se retrouver face à 40 élèves, on n'entendait pas les mouches voler. On n'est plus dans la même pédagogie magistrale, dans la même relation. On a besoin de moins d'élèves pour être dans l'échange " nous dit un directeur d'école primaire. Il est vrai que le ministère de l'Education a pris cette année des mesures strictes pour ne pas surcharger les classes notamment dans les classes terminales. Une manière aussi de rentabiliser notre enseignement. Des consignes strictes ont été adressées aux directeurs des établissements pour former des classes équilibrées. Pour certains parents, ces classes surchargées n'arrangent pas leurs affaires et c'est la ruée vers les établissements privés avec moins d'élèves que dans le public. Kamel Bouaouina Moyenne des élèves par classe Le nombre d'élèves par classe est toujours un sujet brûlant au moment de la rentrée scolaire. En Tunisie, la moyenne des élèves par classe a connu une baisse depuis les années 80. Ainsi dans le premier cycle de l'enseignement de base, le nombre d'élèves par classe est passé de 33,3 en 1981-82 à 30 en 1991-92 à 28,3, 2001-2002 et à 23, 2 en 2006-2007. Dans le deuxième cycle de l'enseignement de base, la moyenne est passée de 34,7 en 1981-82 à 34,3 en 1991-92 à 31,7 en 2006-2007 alors qu'au secondaire la moyenne est passée de 32 en 1981-82 à 31,4 en 1991-92 pour remonter à 34,4 en 1996-97 et descendre à 29,2 en 2006-2007.