La Tunisie sera présente, cette année, à la 9e édition du Festival au féminin qui se tient du 1er au 8 mars, au cœur de la Goutte d'Or (quartier de Paris). Dans le cadre de la programmation 2012 qui comporte du théâtre, du slam, de la musique, de la performance, des expositions et des projections, la Tunisie sera présente avec de la musique à travers la voix de Nawel Ben Kraiem (chant) accompagnée de Rémy Laurent (guitare), Nicolas Bauer (contrebasse), Lewis René (batterie-sampler). Le concert d'une heure quinze minutes est programmé pour demain, au Centre musical Fleury-Barbara. Un pied en France, un autre en Tunisie depuis l'enfance, Nawel Ben Kraiem, Franco-Tunisienne arrivée à l'Hexagone à l'âge de 16 ans, commence son parcours d'auteur-compositeur-interprète à 19 ans à Paris, avec le groupe Cirrus avec, en parallèle, une formation de comédienne. Elle sort son premier album «Mama Please» avec le groupe Cirrus (Iris Music/Harmonia Mundi) et obtient en 2008-2009 le prix Monte Carlo Doualiya Musique à Alexandrie (Egypte), décerné par RFI. Après une tournée avec le groupe Orange Blossom en 2009 (Bonzai Music/EMI), elle retrouve Rémy Laurent, guitariste et cocompositeur de Cirrus et continue sa quête d'un univers personnel onirique et métissé dans les textes comme dans les sons. Nawel travaille, depuis 2010, sur un nouvel Extended Play //EP// (ou Maxi en français, format musical entre le single et l'album) dans lequel elle lie l'arabe, le français et l'anglais et des sonorités autant tribales qu'actuelles (début 2012). Une de ses chansons lui a valu d'être invitée par la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et l'Adami (société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes) au festival de Cannes, dans le cadre des «jeunes talents», pour la Bande originale du film «Yasmine et la Révolution» de la réalisatrice française Karin Albou. Elle a également inspiré le réalisateur français Tony Gatlif qui lui a offert de collaborer sur la Bande originale de son dernier film Indignados, dont la sortie est prévue au cours de cette année. Rappelons que le premier Festival au féminin, qui a pris ses racines dans le quotidien des habitants du quartier de la «Goutte d'Or», installe aujourd'hui, dans un territoire en constante évolution, une vitalité artistique exigeante dans une dynamique d'ouverture et propose une programmation pour tous les publics, avec une envie de partager, d'offrir de l'émotion et de la poésie dans des lieux inhabituels, d'ouvrir les frontières culturelles, de s'ouvrir à l'autre, et de libérer une expression artistique qui fait entendre ce que les femmes d'aujourd'hui ont à dire. Son objectif ultime, d'après les organisateurs, est d'approcher la diversité et l'engagement de la création artistique féminine. Selon la directrice artistique, Laëtitia Guédon, metteur en scène et comédienne, ce festival «se propose d'interroger la place de la femme dans notre société, mais aussi de développer des espaces d'expression et de rencontres pour les femmes». Il est à noter que ce festival est organisé par la compagnie «Graines de Soleil» qui constitue une «plateforme d'échanges et de créations artistiques entre le quartier de la «Goutte d'Or» à Paris (18e), l'Europe, le Maroc, et l'Afrique. Considérant l'art comme un outil vivant et d'utilité publique, la compagnie cherche à faire émerger des terrains de rencontres dans une logique de partage et d'échange entre les publics et l'art, pour amener ces publics euroméditerranéens, dans leurs différences, à se pencher chaque fois un peu plus sur l'humain, ses travers et ses métamorphoses. «Par le jeu, le chant, la danse, éveiller ou réveiller en eux la beauté, la magie, les mener, l'espace d'un instant, sur des chemins nouveaux et poétiques», écrit l'Equipe dans une note d'intention.