Les cultures ont subi de nombreux dommages suite aux inondations qui ont eu lieu à la fin du mois de février. Des superficies entières ont été noyées par les eaux. Les zones agricoles qui ont été les plus touchées sont celles de Béja, Jendouba, La Manouba, Ariana et Bizerte. Les importantes quantités d'eau, qui se sont abattues, ont détruit 19.000ha de grandes cultures, 2.000 ha d'arboriculture et 1.000 ha de culture maraîchère. L'eau qui s'est accumulée au niveau des sols a détruit 14 mille ha de blé pour une superficie totale de un million trois cent mille ha de zones emblavées. « Pour pouvoir sauver les superficies inondées, il faut poursuivre le pompage, a souligné un responsable au niveau du ministère. Nous avons observé que certaines cultures céréalières à Bizerte et à Béja ont été contaminées par la septoliose. Il faut donner de l'ammonitre et traiter contre les mauvaises herbes ». Bien qu'elles aient provoqué des dégâts considérables, les dernières pluies ont eu, toutefois, un impact positif sur les réserves en eau des barrages qui ont atteint leur capacité maximale avec l'accumulation de deux milliards de m3, suffisant à répondre aux besoins des zones irriguées ainsi que de la consommation nationale en eau pour les trois années à venir. Le 3 mars dernier, le ministre de l'Agriculture a organisé une réunion regroupant les représentants des commissariats régionaux au développement agricole (Crda) des gouvernorats du Nord-Ouest pour discuter de l'état de l'infrastructure de base et des grandes pertes causées au niveau des cultures après la neige et les importantes pluies qui se sont abattues sur le territoire. Il est ressorti de cette réunion que les Crda doivent intensifier leurs interventions sur le terrain, évaluer les situations d'urgence, identifier les zones sinistrées et venir en aide aux agriculteurs qui ont durement été touchés et qui ont subi des pertes considérables. Par ailleurs, au cours de cette réunion, le ministre a relevé que le rendement des périmètres irrigués se situait en-deçà des attentes, ne correspondant pas du tout au volume des investissements prévus pour le financement de l'eau d'irrigation et l'acquisition des fertilisants. Par conséquent, la baisse de rendement de ces zones irriguées devra nécessiter l'évaluation de l'efficience des systèmes de production et des méthodes de travail adaptés à ces périmètres irrigués. En outre, le ministre a mis l'accent sur la nécessité de mieux rationaliser et gérer l'eau servant à l'irrigation des zones agricoles. Parmi les autres recommandations émises : les agriculteurs doivent continuer à payer leurs dettes auprès des commissariats régionaux au développement agricole, afin qu'ils puissent maintenir leur équilibre financier leur permettant d'apporter un support financier et matériel aux agriculteurs qui en ont besoin. D'un autre côté, le ministre a insisté sur le fait que les Crda doivent rompre avec les anciennes pratiques et améliorer leur gestion interne qui doit rester indépendante de toute influence et pression externes.