• Les dernières pluies ont détruit 600 ha d'équipements d'irrigation, 74 puits et 287 moteurs de pompage d'eau L'agriculture tunisienne a toujours été dépendante, dans une large mesure, des effets climatiques malgré la création de plusieurs zones irriguées reparties à travers plusieurs régions du pays. En effet, la sécheresse prolongée ou les pluies abondante en une période courte constituent un frein pour le développement de la production. Et pourtant, notre pays ambitionne de réaliser la sécurité alimentaire dans certains produits pour réduire un tant soit peu les importations qui concernent aujourd'hui en plus de grandes quantités de céréales, de la viande ovine et bovine, des pommes de terre au cours de périodes de soudure notamment, sans oublier les matières premières et les intrants... Le coût de production des agriculteurs devient au fil des années élevé, ce qui ne lui permet pas d'améliorer ses recettes de façon souhaitée. Lors des dernières pluies diluviennes, qui se sont abattues pratiquement sur toutes les régions, ont causé bien des dégâts pour les agriculteurs. Certaines parcelles ont été inondées, ce qui a porté atteinte aux différentes campagnes à peine commencées. Déjà, les terres souffrent de plusieurs maux comme le morcellement — qui ne favorise pas un meilleur rendement — le manque de la main-d'œuvre et le coût élevé de production, voilà que les pluies sont venues compliquer les choses au cours de cette saison. Ces pluies ont eu, cependant, un effet positif sur les barrages dont les réserves ont été renouvelées pour atteindre des niveaux élevés. Approvisionnement régulier des marchés Le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement a pris les dispositions qui s'imposent pour venir en aide aux agriculteurs sinistrés, en effectuant le diagnostic d'usage avant de commencer à verser les indemnités aux agriculteurs, qui ont enregistré des pertes suite aux inondations causées par les pluies diluviennes du mois d'octobre dernier et qui ont touché les régions du bassin de Oued Majerda. En crue, cet oued, considéré comme le plus dangereux, est à l'origine la hausse du niveau de l'eau dans les zones agricoles de proximités qui sont alors rapidement submergées. Un fonds a été ouvert, par ailleurs, par le département des finances, pour participer à résoudre les problèmes qui ont surgi suite à ces inondations. Doté d'un budget de 8 millions de dinars (MD), et approvisionné par le budget de l'Etat, ledit fonds a été chargé de compenser les agriculteurs qui ont enregistré des dégâts au niveau des exploitations agricoles. Le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement a évalué les pertes à environ 30 MD. En fait, l'objectif de la politique menée au niveau agricole est d'assurer un approvisionnement régulier des marchés à des prix abordables pour les consommateurs — quitte à recourir à l'importation si un ou des produits connaissent une pénurie au niveau national — tout en défendant les intérêts de producteurs en termes de disponibilité d'intrants et de frais. A noter que les dégâts ne se sont pas limités uniquement aux parcelles agricoles, mais ont mis à rude épreuve l'infrastructure destinée au secteur comme les pistes agricoles. Les dommages causés à cette infrastructure sont estimés à 13,2 MD. Les pluies ont détruit 600 ha d'équipements d'irrigation, 74 puits et 287 moteurs de pompage d'eau. Pour ce qui est des agriculteurs sinistrés, leur nombre s'élève à 3.300 agriculteurs dont la valeur des indemnités s'élève à 16,4 MD. Ces agriculteurs sont appelés d'effectuer les travaux d'aménagement nécessaire en vue de remettre en état les différentes parcelles avant de commencer les emblavures. Les pistes doivent également être réparées pour permettre aux agriculteurs de les utiliser dans le transport de la production vers les points de consommation ou de commercialisation. Les démarches ont commencé pour réparer les canaux d'irrigation et réaménager les pistes. Les sinistrés devraient bénéficier d'indemnisations financières et en nature pour pouvoir commencer leurs travaux dans les meilleures conditions avec l'espoir de sauver cette saison agricole, notamment pour ce qui concerne certaines cultures, sachant que certaines régions sont moins touchées que d'autres par ces averses automnales. Le montant de l'indemnité a été défini par des commissions régionales en procédant à un traitement au cas par cas pour éviter toute erreur et donner à chacun son dû. Ainsi, d'après l'évaluation effectuée, une superficie de 7.000 hectares de terres agricoles a-t-elle été endommagée par les pluies abondantes qui ont duré quelques jours. De l'ensemble de cette superficie détériorée, près de 3.100 hectares concernent des cultures maraîchères, 1.700 ha de cultures fourragères et 600 hectares d'arbres fruitiers. Cela contribue à la diminution de la production de certains produits, ce qui a eu pour conséquence une diminution des apports pendant quelque temps au marché de gros et à une hausse des prix au niveau des marchés municipaux.