Les journées d'information et de sensibilisation sur les substituts de l'ammonitre et les avantages de leur utilisation aussi bien pour la préservation de la terre, la qualité du produit agricole et la santé du consommateur se sont multipliées au cours de la dernière période. Déjà, et après trois ans de recherche, on annonce en Tunisie la production de deux nouveaux engrais substituant l'ammonitre.
Bonne nouvelle à moins que ces deux substituts ne soient abondants, surtout que la nouvelle saison agricole est pour bientôt. En effet, et lors de leur dernière réunion, les membres du Bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) ont recommandé de trouver, dans les meilleurs délais, une solution à l'insuffisance des engrais azotés sélectionnés comme alternative à l'ammonitre pour la prochaine saison.
Efficience prouvée à l'échelle internationale Le ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques avait en effet mis fin à l'utilisation de l'ammonitre qui a été remplacé par d'autres engrais azotés à savoir l'Urée et l'Ammonium nitrate sulfate (ANS), compte tenu des problèmes que pose l'utilisation de l'ammonitre agricole, lequel représente 90% des engrais azotés utilisés par l'agriculture tunisienne et notamment les dangers issus du stockage de ce produit. Des commissions constituées pour l'examen des substituts possibles de l'ammonitre ont choisi après trois années de labeur les deux nouveaux engrais à même de répondre aux exigences de l'agriculture tunisienne et à ses spécificités aux plans du climat, du sol et des systèmes agricoles. L'efficience de ces deux engrais a été prouvée à l'échelle internationale quant à leur rôle dans la préservation de l'équilibre alimentaire de la plante et l'amélioration de sa croissance. S'agissant des prix de vente de ces deux nouveaux fertilisants, ils seront fixés par les services agricoles concernés et ce sur la base du maintien du coût de la composante azote dans l'ammonitre afin de préserver le pouvoir d'achat de l'agriculteur. A cet égard, deux rencontres ont été organisées par l'Institut national d'agronomie de Tunis (INAT) avec le concours de la Direction générale de la production agricole en vue de faire connaître les substituts d'ammonitre et de sensibiliser les parties concernées à l'importance du respect des conditions d'utilisation efficiente des engrais et des règles de sécurité et de protection des dangers pouvant en résulter.
Bien expliquer les méthodes d'utilisation des engrais Les intervenants parmi les agriculteurs ont recommandé d'adopter la démarche scientifique pour l'utilisation de ces engrais à travers l'analyse de la nature du sol afin de quantifier l'azote qu'il renferme, d'évaluer les besoins en engrais et de répartir ces besoins selon la croissance de la plante et la nature du climat dans lequel elle croît. L'utilisation de l'urée n'est préconisée que dans les zones humides et semi-humides et dans le système irrigué. En effet, son utilisation n'est pas recommandée sur les terres peu humides, outre l'interdiction de son épandage sur le feuillage. Tandis que l'ammonium nitrate sulfate (ANS) concerne toutes les zones bioclimatiques et les différents systèmes agricoles. Ils ont, également, appelé les différentes structures concernées au ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques ainsi que les différentes directions régionales, notamment les commissariats régionaux au développement agricole (CRDA), à assurer toutes les conditions de réussite à cette opération en d'efforts afin de sensibiliser les agriculteurs dans toutes les régions à l'importance de ces nouveaux engrais et leur expliquer les méthodes de leur utilisation. A rappeler que pour la prochaine campagne agricole, les superficies programmées à emblaver atteindront près d'un million 500 mille ha.