Les agents de sécurité et les gardes-frontières ne chôment pas dans les gouvernorats du Sud-Est. Tant que la situation n'est pas stable en Libye, chaque jour apporte effectivement son lot de surprises dans les délégations de la région. A Ben Guerdane qui a connu des altercations et des écarts de conduite entre des jeunes de la ville et des passagers libyens, certains sages ne sont pas restés les bras croisés. Ils se sont réunis, hier, à la maison de la culture pour désigner des comités de quartier qui aideront les forces de l'ordre à mettre fin à ces agissements. Initiative louable qui a commencé à donner ses fruits puisque le calme est revenu, notamment sur la route qui mène à Ras Jédir et au centre-ville. Par ailleurs, les gendarmes sont parvenus à démanteler une bande de trafiquants qui se livrent à un trafic d'un nouveau genre entre la Tunisie et la Libye. Tout un réseau qui s'étend à Tunis, Nabeul, Sfax, Maharès, Gabès et qui se compose de six personnes, quatre Tunisiens et deux Libyens. Ce groupe tentait de faire passer illégalement des motos d'une cylindrée supérieure à 125 cm3. A Gabès également, les gendarmes ont frappé fort en arrêtant 14 recherchés et deux contrebandiers. Ces derniers, l'un originaire de Kairouan et l'autre de Mahdia, transportaient 8.000 litres de lait et 10.000 œufs vers le territoire libyen. Leurs collègues de Dhéhiba, gouvernorat de Tataouine, ne dorment pas la nuit, pour leur part. Ils ont arrêté des passeurs, dans des pistes sahariennes, chargés de 10 veaux, 2 motos grosses cylindrées, 100 sacs d'engrais et 3.312 paquets de tabac. Zarzis : sit-in devant la recette des finances Les diplômés du supérieur qui se comptent par dizaines à Zarzis, et qui sont encore sans emploi, ont observé un sit-in, hier, devant la recette des finances de la place. Toutes les portes sont fermées avec une banderole accrochée au-dessus. La circulation sur la route du port où se trouve l'institution n'est pas bloquée. Pas de confrontations avec les employés de cette boîte. Un sit-in somme toute pacifique. Les protestataires qui sont des deux sexes sont nombreux. Ils protestent contre la nomination de deux jeunes originaires d'une délégation voisine dans cette recette. «Nous n'avons rien contre ces messieurs, ni contre le ministère des Finances, d'ailleurs. C'est plutôt le ministère des Affaires sociales qui est derrière tous ces agissements. Si ces deux jeunes sont désignés suite à un concours, on les aurait acceptés et respectés. Mais dire qu'ils sont nécessiteux n'est pas une raison convaincante, dans la mesure où il y a beaucoup de chômeurs de ce genre à Zarzis. Des manipulations douteuses qui nous laissent affirmer qu'on n'est pas sorti de l'auberge», nous dit Amor Knis qui a une maîtrise en droit depuis 2002, marié et père de deux enfants, et qui ajoute : «Je suis toujours sans emploi. Je n'ai pas de quoi vivre et faire vivre ma famille. J'ai déposé des demandes d'emploi un peu partout et je n'ai rien obtenu jusqu'à présent. En même temps, on recrute d'autres diplômés d'ailleurs, sous prétexte qu'ils représentent des cas sociaux. On nous prend pour qui ? Mes amis et moi avons franchement des doutes concernant la liste arrêtée par le délégué de la place et le chef de service des affaires sociales. Nous revendiquons plus de transparence». Son ami, le jeune Lassoued, enchaîne : «Zarzis n'a pas eu son quota parmi les recrutements. Pour combler les places vides dans cette délégation, on nous affecte des fonctionnaires originaires de Zarzis qui travaillaient dans d'autres villes et gouvernorats pour qu'ils laissent leurs places aux diplômés de ces villes et par la même occasion minimisent notre chance d'être recrutés. Que voulez-vous qu'on fasse dans ce cas?»