Nabil Ammar reçoit l'ambassadeur des Etats Unis à Tunis    L'ambassade russe dément les informations sur les avions militaires en Tunisie    Ariana : Saisie de 100 plaques de cannabis    Où se trouve l'arbre le plus haut du monde ?    ARP: Adoption de l'accord de prêt de 300 millions de dollars entre la Tunisie et le BIRD    Marché de Kairouan: Prix des légumes, des fruits et des viandes (Vidéo+Photos)    UTAP : 30% des Tunisiens pourraient renoncer à acheter des moutons    Coupure d'eau potable dans ces zones    Dalila Ben Mbarek Msaddek : on refuse encore une fois de me délivrer une autorisation de visite !    Monde: L'épouse de Bachar Al Assad souffre d'une leucémie    À 39 ans, Cristiano Ronaldo prêt à briller à l'Euro 2024    Découvrez le classement mondial et arabe des pays producteurs d'Acier    Real Madrid : Toni Kroos annonce la fin de sa carrière    Nabil Ammar reçoit l'ambassadeur du Qatar en Tunisie    Daily brief régional du 21 mai 2024: Repêchage des corps de deux enfants noyés au large de Zarzis    Prix de l'or au 20 Mai 2024 : Informations essentielles sur les prix de l'or en Euro, Dollar et Livre Sterling    Aéroports Tunisiens : Vers une capacité de 35 millions de passagers d'ici 2035    Ambassade du Canada : Lancement courant juin des Journées Mobilité Canada 2024    Bizerte : Coup d'envoi du recensement général de la population    Décès de la militante Naama Nsiri    En vidéo : des familles se réjouissent de l'arrivée de leurs enfants en Italie    Aujourd'hui, ouverture du 1er forum de la formation professionnelle : Le forum, et après ?    IRAN : Début des cérémonies funèbres en hommage au président Ebrahim Raïssi    Décès tragique du président iranien : Enquête ouverte pour déterminer les causes de l'accident, politiquement, rien ne devrait changer    Israël-Hamas : Amal Clooney a oeuvré pour l'émission des mandats d'arrêt de la CPI    Ridha Zahrouni : la violence témoigne de l'échec du système éducatif !    Commerce extérieur: Les 20 pays avec lesquels la Tunisie est déficitaire et excédentaire    Groupement Professionnel des Energies Renouvelables de la Conect : La transition énergétique, levier de croissance et de création de richesse    Le CA est d'attaque : Pousser à l'action    EST – Sorti sur une civière samedi : Ben Hmida récupérable !    Mungi Bawendi, lauréat du Prix Nobel de Chimie 2023, invité de l'Université de Tunis El Manar    «Al Massafa Sifr», la dernière pièce de Ali Bennour et sa troupe estudiantine, ce samedi 25 mai au Rio : Un nouvel espace de dialogue entre l'université et la culture    Tribune | Quel avenir pour la Cinémathèque tunisienne ?    L'acteur Ali Bennour à La Presse : «Je crois en l'importance et l'influence du théâtre universitaire»    Kais Saied renforce les mesures contre l'entrave au service public    Mondiaux paralympiques : Médaille d'or pour Yassine Guenichi    L'Espoir Sportif de Jerba s'arrête aux huitièmes : Un parcours honorable    Sotrapil propose un dividende de 1,3 dinar par action pour l'exercice 2023    Sfax, l'épopée de 1881    Météo : Ciel peu nuageux et températures en légère baisse    Près de 23 mille migrants irréguliers sur le sol tunisien, d'après le ministère de l'Intérieur    Biden défend Israël contre les accusations de génocide à Gaza    Comment est choisi le nom du plat tunisien « Nwasser » ?    Le 225ème anniversaire de la naissance d'Honoré de Balzac    Les Filles d'Olfa remporte trois prix lors de la 8e édition des Prix des Critiques pour les films arabes    Décès confirmé du président iranien Ebrahim Raïssi    Le président colombien réagit au tifo de l'Espérance sportive de Tunis    Ce samedi, l'accès aux sites, monuments et musées sera gratuit    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une action en justice contre Béji Caïd Essebsi
Comité de défense des victimes de torture du mouvement yousséfiste
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 03 - 2012

Le comité de défense des victimes de tortures du mouvement yousséfiste a intenté deux actions en justice et une troisième en cours contre les responsables du ministère de l'Intérieur et de la direction de la sécurité publique durant les années de braise entre 1957 et 1972 et qui sont «encore en vie», a annoncé Me Mabrouk Kourchid, président dudit comité.
Lors d'une conférence de presse tenue, hier matin, au Palais de Justice à Tunis, Me Kourchid a assuré que «l'ouverture de ces dossiers n'a pas été commanditée par la Troïka ou le président de la République provisoire», comme le prétendent certains médias.
L'objectif de ces actions en justice, a-t-il dit, n'est pas la diffamation pure et simple mais «elles visent à consacrer la justice transitionnelle et à établir les faits sur les abus et exactions commis durant plus de cinq décennies».
Béji Caïd Essebsi, a-t-il précisé, sera convoqué en sa qualité de deuxième responsable politique après Habib Bourguiba, et de directeur de la Sûreté nationale puis de ministre de l'Intérieur durant les années de torture.
Le crime de torture, a-t-il soutenu, est «un acte imprescriptible», citant à ce propos la ratification par la Tunisie en 1973 de la Convention des Nations unies contre la torture (1968), et l'abrogation par la Constituante des dispositions de l'article 5 du décret-loi n°106 qui prévoit l'extinction des crimes de torture après 15 ans.
Une sous-commission a été chargée de l'examen des questions juridiques, précisant que cette commission est ouverte à tous les avocats.
Une commission sera également créée pour archiver cette étape en toute objectivité et impartialité. Elle sera présidée par des académiciens.
Point de vue de l'intéressé : «Une affaire fantaisiste»
• Si Bourguiba était vivant, les Nasseriens s'en seraient pris à lui !
Une conférence de presse a eu lieu hier au Palais de Justice de Tunis au cours de laquelle ont été annoncées deux actions en justice et une troisième, en cours. Cette conférence était organisée par le Comité de défense des victimes de torture du mouvement yousséfiste, et les actions intentées visent, selon M. Mabrouk Kourchid, président du comité, les responsables du ministère de l'Intérieur et de la direction de la Sûreté publique durant la période allant de 1957 à 1972. Plus clairement, c'est le chef du gouvernement précédent, M. Béji Caïd Essebsi, qui se trouve essentiellement visé.
Contacté au téléphone, M. Caïd Essebsi répond que cette initiative est manifestement politique. Pour lui, elle porte la marque du nationalisme arabe d'obédience nassérienne, qui est anti-bourguibien : «Si Bourguiba était vivant, ils s'en seraient pris à lui, mais comme il n'est plus là, ils se tournent contre moi !»
Sur le contenu de cette action, sa position est double : d'une part, fait-il valoir, «je n'ai rien à voir avec ce qui est incriminé»... Autrement dit, l'ancien Premier ministre, qui a effectivement assumé des responsabilités au sein du ministère de l'Intérieur, y compris en tant que ministre, durant la période évoquée, nie avoir été impliqué dans des histoires de torture : «Les faits sont faux !», ajoute-t-il ! D'autre part, il considère qu'il y a prescription... M. Caïd Essebsi rappelle en effet que le délai de prescription de ce genre de faits était autrefois de 10 ans et qu'un décret-loi a porté ce délai à 15 ans. Or il s'agit ici de faits qui remontent à plus de 40 ans.
Il semble cependant que, sur ce dernier point, une controverse juridique pourrait avoir lieu. Le comité en question, par la voix de son président, invoque la Convention internationale contre la torture, ratifiée par la Tunisie en 1973. Selon cette convention, le crime de torture est un «crime imprescriptible». Il ajoute par ailleurs que le décret-loi portant le délai de prescription de 10 à 15 ans a été abrogé par la Constituante, de sorte que la loi actuelle nous mettrait sous l'autorité directe de ladite convention des Nations unies.
Toutefois, du point de vue de M. Béji Caïd Essebsi, il s'agit d'une «mauvaise lecture» de la convention. Pour lui, cette convention ne statue pas sur la question de la prescription, dont le détail est laissé à l'initiative des Etats signataires. La loi en vigueur aujourd'hui est bien le décret-loi, dans la mesure où, d'autre part, l'abrogation de la disposition concernant le délai de prescription, si elle devait avoir lieu, aurait à faire l'objet d'un projet de loi de la part du gouvernement: ce qui n'est pas le cas.
L'ancien Premier ministre qualifie l'affaire de «fantaisiste»: «Il est clair que les intentions sont politiques !» Que la Troïka soit derrière aussi, selon l'hypothèse de ce qu'il appelle un «encouragement occulte», il ne saurait l'affirmer: «Je n'accuse personne ici !» Mais il note cependant la «concomitance» de cette action et de son initiative politique...
Raouf SEDDIK


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.