«Les victimes et le choc psychologique», «les mécanismes juridiques de la justice transitionnelle» et «la préservation de la mémoire», tels sont les thèmes principaux qui ont été traités hier au cours du symposium qui a démarré jeudi à Tunis. M. Tarek Bellaj, psychologue, a indiqué que le choc psychologique, ou le traumatisme, peut avoir lieu suite à des accidents routiers, des catastrophes mais aussi suite à des actes de torture. Ce n'est plus un secret que plusieurs militants, syndicalistes, étudiants, et même des éléves ont subi différents types de torture. Ces actes de violence ont été la cause non seulement du choc psychologique, mais aussi ils ont touché la vie familiale et sociale de l'individu, de manière à parler «d'une rupture familiale et sociologique». «Les symptômes du traumatisme, a-t-il ajouté, sont le sentiment de revivre l'événement, le sentiment du désespoir et de l'horreur, l'hyper vigilance, l'isolement et l'évitement des autres, l'excitation intense, la réaction du sursaut exagéré en cas de bruit ou de mouvement brusque, les difficultés de concentration et de mémorisation, les difficultés du sommeil, le sentiment de culpabilité répété...» Cependant, les individus peuvent réagir différemment face à des événements similaires. Un individu peut ne pas souffrir d'un traumatisme lors d'un événement, alors qu'un autre peut être traumatisé lors du même événement,d'où la nécessité de l'intervention d'un spécialiste. M. Tarek a précisé, d'autre part, que «c'est le rôle des médias et des organisations qui doivent d'expliquer ce phénomène inconnu en Tunisie. A cet effet, l'existence des spécialistes et de centres spécialisés dans l'ensemble de la République est devenue nécessaire». Dans ce même contexte M. Fethi Touzri, psychiatre, estime qu'outre le traitement psychologique et physique du traumatisme qui nécessite l'instauration de centres de traitement spécialisés ainsi que la formation de spécialistes, la réadaptation des personnes victimes est très importante, et ce, à travers la gratification et la récompense de ces personnes ainsi que les familles des martyrs. Par ailleurs, Mme Néziha Boudhib, avocate, a expliqué que «le succès du processus de la justice transitionnelle ne peut être réalisé que lorsque des commissions indépendantes le prennent en charge». En outre, Mme Naziha a souligné que «la société civile et les militants des droits de l'Homme vont travailler sur l'ancrage d'un projet d'instauration d'une commission indépendante dont le but est la recherche de la vérité, l'écoute et l'indemnisation des victimes, la préservation de la mémoire ainsi que l'archivage de notre histoire» Les témoignages des victimes présents à la rencontre s'articulent autour les différents types de torture, la nécessité de la réadaptation, de l'écoute des victimes ainsi que des responsables qui ont commis ces crimes...