«La mise en place d'une justice transitionnelle à travers les voix des martyrs», tel est le thème du symposium qui a démarré hier et doit se poursuivre aujourd'hui à Tunis. Cette rencontre, qui a été organisée par l'association Freedom House en collaboration avec l'Association liberté et développement de Regueb, s'est déroulée en présence d'organisations de la société civile tunisienne et étrangère et des familles des martyrs de la révolution. Les thèmes proposés à la discussion générale ont tourné autour de la consécration de la justice transitionnelle, du rôle des familles des victimes de la révolution appelées à ester en justice afin de dévoiler les violations dont les martyrs ont été l'objet, du rôle des médias dans le domaine de la concrétisation de la justice transitionnelle ... M. Mohsen Sahbani, chargé du dossier de la justice transitionnelle auprès du ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, a insisté sur le fait que le dossier des martyrs, étant un dossier très compliqué, nécessite l'implication de toutes les parties : le gouvernement, l'Assemblée nationale constituante, les partis et notamment les familles des martyrs. Il a rappelé, d'autre part, que les experts qui ont visité la Tunisie ont insisté sur l'opportunité de faire réussir la justice transitionnelle dans notre pays. La Tunisie est disposée à accueiller tous les experts qui peuvent soutenir et appuyer cet effort national. De son côté, Mme Lisa Davis, conseiller juridique senior pour les affaires internationales auprès de l'Association Freedom House, a rendu hommage à la Tunisie qui a créé un ministère chargé des droits de l'Homme et de la justice transitionnelle. En outre, elle a souligné que cette période est très importante dans la transition démocratique en Tunisie. Elle a mis l'accent sur le rôle important des sociétés civiles, constituant une force d'impulsion et qui peuvent contribuer à l'instauration de la justice transitionnelle à travers leurs propositions et initiatives. Les familles des martyrs doivent contribuer à la mise en place de cette transition et être conscientes de l'importance de leur contribution à ce processus transitionnel. Pour qu'on puisse mettre en place une justice transitionnelle, «il faut dévoiler la réalité, respecter les droits de l'Homme, consacrer la primauté de la loi, fonder un système démocratique, mais le plus important c'est traiter, et non pas rompre, avec le passé; en fait, les responsables des dépassements et des violences doivent rendre compte de leurs méfaits et ils doivent être jugés», a affirmé M. Mazen Shaqoura, chef du bureau du Haut commissariat aux droits de l'Homme à Tunis. La séance d'aujourd'hui permettra aux participants de traiter les thèmes suivants: «les victimes et le choc psychologique», «les mécanismes juridiques de la justice transitionnelle» et «la préservation de la mémoire».