«Le référentiel zeitounien entre hier et aujourd'hui» était le thème d'une conférence scientifique organisée par l'Association tunisienne des imams, dimanche à Ouardanine (Monastir). Mounir Rouis, directeur du département Civilisation à l'Université Zitouna et spécialiste en histoire de l'Islam a donné un aperçu sur l'histoire et le rayonnement de la Zitouna à travers les âges, depuis la création de cette prestigieuse institution scientifique par Hassène Ibn Noomane entre l'an 79 et 84 de l'Hégire (698-407 de l'ère chrétienne). La Zitouna a connu son âge d'or au XIIIe siècle (ap.J.-C); elle accueillait alors les étudiants algériens, marocains et soudanais en plus des Tunisiens venus de toutes les régions. Au XVIe siècle, et avec la chute de la dynastie hafside, l'activité scientifique de la Zitouna a connu un déclin accentué par l'arrivée des conquistadors espagnols en Tunisie. Depuis mars 1958, l'enseignement à la Zitouna devient uniquement supérieur, donnant naissance à l'Université de la Zitouna qui aura joué un rôle majeur dans la lutte pour l'indépendance. Les ulémas et savants de la Zitouna n'ont cessé d'innover dans leurs articles et recherches jusqu'au XIXe siècle, date à laquelle on avait mis fin à l'ijtihad (effort de réflexion et d'interprétation), a pour sa part rappelé le Pr Abdelfatteh Mourou. «Nous devons, aujourd'hui, redonner à la Zitouna la place qui lui sied en tant que phare religieux et scientifique qui prône un ijtihad éclairé et sert l'intérêt national», a-t-il souligné. Plusieurs interventions ont également été présentées sur l'histoire de la pensée modérée en Tunisie, les pionniers de la pensée éclairée, à l'instar de Cheikh Taher Ben Achour, ou encore le rôle de la Zitouna dans l'exégèse des hadiths.
