Les participants à cet atelier se sont mis d'accord sur la nécessité de faire ressortir les inégalités du genre dont souffre la femme, notamment à l'échelle économique, et ce, afin d'y remédier dans l'avenir et d'asseoir des stratégies favorables à l'équité entre les sexes. Sur le plan social, les recommandations s'articulent sur la nécessité de constitutionnaliser les droits économiques et sociaux de la femme, de sanctionner ceux qui ne s'y soumettent pas et de renforcer les mécanismes de lutte contre la violence à l'égard de la gent féminine. Pour ce qui est de la vie politique, l'on appelle à la constitutionnalisation de l'équité politique des genres et d'imposer le principe de la parité. Il convient également d'inscrire les conventions internationales pour les droits humains de la femme dans la Constitution. Les participants appellent également à la mise en place de mécanismes nationaux de protection des droits de la femme et à doter le tissu associatif du statut d'observateur de l'Assemblée constituante. Par ailleurs, et en ce qui concerne la santé reproductive, l'assistance est unanime quant à la mise en place d'une réforme générale du Code pénal pour prendre en considération les droits sexuels, l'équité des genres et la consolidation de la pénalisation des violences liées au genre. Le développement des actions d'information et d'éducation sexuelles et la mise en place d'une discrimination positive en matière de couverture sanitaire en faveur des régions défavorisées acquièrent une importance majeure dans la préservation des droits de la femme en une santé reproductive saine. Les recommandations ont également touché les engagements internationaux et nationaux en matière de droits de la femme. Elles appellent à la constitutionnalisation des principes universels pro-féministes, à la non-révision des articles de loi pour le droit de la femme et des hommes, mais aussi à la non-soumission de la législation à la charia. « Le référent arabo-musulman doit être considéré comme un élément central de la personnalité tunisienne mais non comme une source de législation ». L'assistance s'oppose à toute réforme des textes relatifs au statut personnel durant la période transitoire. Pour ce qui est des relations tunio-européennes, les recommandations appellent à la mise en œuvre des recommandations des conférences ministérielles d'Istanbul et de Marrakech, à privilégier les droits de l'homme et ceux de la femme dans le dialogue tunio-européen, à inscrire le respect des droits de l'homme et de la femme dans les documents de partenariat et à imposer ces droits auprès des investisseurs étrangers en Tunisie. Le rôle de la société civile revêt une importance considérable dans l'élaboration des programmes de partenariat et d'échange tunio-européens. L'assistance recommande ainsi l'implication de la société civile dans cet échange, le décloisonnement des discussions afin de permettre aux ONG tunisiennes et arabes de donner le plus dans ces programmes.