• Persistance des sources de tension: inflation (5,4%), aggravation du déficit courant et poursuite de la baisse des réserves en devises qui ont atteint, fin février, 106 jours d'importation • Amélioration des indicateurs d'investissement, de production industrielle, du tourisme et d'emploi En dépit de la persistance des demandes sociales dans les différentes régions du pays, le premier trimestre 2012 annonce, d'ores et déjà, une embellie au niveau de l'activité économique. Les indicateurs disponibles laissent apparaître des prémices d'une reprise qui vient rompre le marasme qui avait prévalu en 2001. Cette reprise se perçoit notamment à travers le meilleur comportement des secteurs des industries manufacturières, avec une évolution positive de l'indice de production industrielle (+10,5% en janvier 2012), l'augmentation significative des importations des matières premières et demi-produits (12, 8%) et des biens d'équipement ((23,7%) au cours du premier trimestre de l'année en cours. Elle se perçoit, également, à travers le regain timide de l'activité dans le secteur touristique qui, au terme des deux premiers mois 2012, a enregistré une évolution de 39% au niveau des entrées (notamment des Européens) et de 32,2% au niveau des recettes en devises (330 millions de dinars). Cette reprise qui demeure, toutefois, fragile se vérifie au plan des exportations qui se sont accrues de 9,1% au cours du premier trimestre 2012, grâce au dynamisme du secteur agricole et agroalimentaire (+25,7%) et de l'énergie (+19,1%). En revanche, les exportations minières marquent le pas, en particulier celles des phosphates et dérivés qui ont chuté de 4,5% par rapport à la même période 2011. Les signes de reprise concernent, en outre, les investissements globaux qui ont observé une croissance de 15,4% au cours des deux premiers mois, pour se situer à 291 millions de dinars, ainsi que les investissements déclarés dans les zones de développement régional estimés à 297,1 MD. En matière d'emploi, les données communiquées par l'Agence nationale de l'emploi et du travail indépendant laissent montrer un léger mieux. On recense, en effet, 11.660 opérations de placement assurées par cette agence (contre 9.561 en 2011) au cours du premier trimestre 2012. La même tendance est enregistrée au niveau du nombre des demandeurs d'emploi ayant bénéficié des interventions de la même agence dans le cadre du programme d'accompagnement des créateurs de petits projets (3.471 au cours du premier trimestre de l'année en cours). Au cours de la même période, on a constaté aussi une évolution notable des recettes fiscales (+ 24,2%) et des transferts des Tunisiens à l'étranger qui ont atteint au cours de cette période 401,2 millions de dinars, soit un accroissement de 16,5%. En même temps, l'économie nationale donne des signes de fragilité. Outre la baisse des réserves en devises qui se sont situées, à fin février dernier, à 10.246 MD, ou l'équivalent de 106 jours d'importation, l'on décèle une aggravation du déficit courant qui a atteint 1, 5% du PIB au cours des deux premiers mois 2012 et la poursuite de la tendance haussière qu'observe le taux d'inflation qui s'est situé, à fin mars, à 5,4%. Il va sans dire que le renforcement de la reprise de l'activité économique dans le pays reste largement tributaire des corrections à apporter à ces distorsions qui risquent de devenir structurelles.