• Le déficit de la balance des paiements courants atteint 1,5% du PIB. • Baisse des avoirs en devises à 10.246 millions de dinars, soit 106 jours d'importation. Après l'approbation de la loi de finances complémentaire, le gouvernement s'emploie à soumettre son programme économique et social aux élus de la nation. Un programme qui envisage une croissance de 3,5% et une hausse de 2466 millions de dinars des ressources de l'Etat pour atteindre 25 401 millions de dinars, contre 2466 millions de dinars qui étaient prévus sur le budget initial. Selon certaines sources gouvernementales, on affirme que la situation économique du pays est en train de s'améliorer. On mise ainsi sur une croissance d'un chiffre au cours des trois premiers mois. On avance ainsi des explications. Cet optimisme est dû à la croissance des exportations des industries manufacturières, à la hausse des intentions des investissements et surtout à la reprise de l'activité touristique. Est-ce évident ? Dans la foulée de ces chiffres et cet optimisme, la Banque Centrale de Tunisie, a rendu au public un communiqué relatif à la situation économique du pays durant les deux premiers mois de l'année 2012. Un bilan pragmatique qui porte en son sein des signes d'optimisme et des signes d'inquiétude. On évoque ainsi l'amélioration de certains indicateurs économiques. « En particulier, le secteur des industries manufacturières qui a enregistré une progression tant au niveau de la production que des exportations, le tourisme qui affiche un accroissement au niveau des entrées et des recettes en devises », indique-t-on dans ce communiqué. Les deux premiers mois de l'année en cours ont connu une hausse de 9% des exportations industrielles et certains premiers indices de reprise de l'activité touristique. Conjointement, ledit communiqué laisse apparaître des appréhensions. Chiffre à l'appui, le déficit de la balance des paiements courants atteint 1,5% du PIB. Le niveau des avoirs nets en devises a continué à baisser, revenant à 10.246 MDT ou l'équivalent de 106 jours d'importation contre 113 jours à fin décembre de l'année précédente. « Les importations de biens d'équipement et des matières premières et demi-produits qui se sont inscrites en hausse » révèle le communiqué. Cette hausse des prix à l'importation était accompagnée par une hausse des prix à la consommation au niveau du marché local. L'indice des prix à la consommation a atteint 5,4%, durant les deux premiers mois de l'année en cours, contre 3,2% pour la même période de l'an passé, sous l'effet surtout de la persistance des pressions sur les prix de certains produits alimentaires frais. Le taux d'inflation hors produits alimentaires s'étant maintenu au niveau de 4,1% pour le deuxième mois consécutif. En revanche, le communiqué mentionne que l'intervention de la Banque Centrale de Tunisie sur le marché monétaire a baissé durant la première moitié du mois de mars courant portant sur une injection moyenne de liquidité sur le marché de 3.729 MDT contre 3.917 MDT en février. Le taux d'intérêt moyen s'est élevé au cours de cette période à 3,51% contre 3,42% pour le mois de février. A la lumière de ces évolutions, le Conseil d'Administration a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale de Tunisie et a recommandé de suivre de près l'évolution de l'inflation et d'œuvrer à contenir les facteurs sous- jacents. Il a recommandé en ce sens de soutenir le secteur bancaire en vue de poursuivre le financement de l'activité économique.