A l'issue de la 15e session du conseil d'administration de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) et de la 4e session de l'assemblée générale qui ont eu lieu dans un hôtel à Gammarth, à la banlieue nord de Tunis, un nouveau président a été élu, M. Issoufou Issaka, ministre de l'Hydraulique et de l'Environnement du Niger, et M. Khatim Kherraz, d'Algérie, en tant que secrétaire exécutif pour un mandat de 4 ans. La France a été élue comme vice-président alors que la Tunisie, le Maroc et l'Algérie sont des rapporteurs et le Tchad et la Libye des membres. Notre pays qui a présidé cette organisation deux mandats consécutifs a jugé bon de laisser la place à d'autres membres pour occuper le poste de la présidence dans le cadre de la démocratie et la rotation dans les postes de haute responsabilité. La présidente sortante, Mme Mamia El Banna, ministre tunisienne de l'Environnement, a tenu, hier à la fin des travaux, une conférence de presse dans laquelle elle a indiqué que les travaux de l'Assemblée nationale ont permis d'approuver les rapports financier et moral ainsi que le programme d'activités de 2012 et la stratégie future s'étendant jusqu'à 2020. Ladite stratégie se décline en deux thèmes dont l'un est d'ordre scientifique et l'autre d'ordre technique. Parmi les axes de la stratégie, figure la gestion rationnelle de l'eau et du sol compte tenu des conditions climatiques et démographiques. Echanger les expériences Il s'agit de prendre les décisions pertinentes en temps opportun selon une approche intégrée et adaptée aux changements climatiques. Le ministre a révélé que la Tunisie a participé dans un ensemble de projets dont celui qui a trait aux ressources hydriques profondes qui lie notre pays à l'Algérie et à la Libye. Une exploitation rationnelle de ces ressources assurerait leur durabilité. Des commissions constituées d'experts sont mobilisées pour faire réussir les projets arrêtés. L'OSS qui est financé par les cotisations des pays membres a souffert il y a quelque temps de problèmes financiers. Pourtant, il est appelé à relever plusieurs défis dont ceux qui concernent la désertification, l'eau, les changements climatiques... M. Issoufou Issaka a exprimé son engagement à assurer le rayonnement de l'Observatoire et relever les défis qui se présentent en collaborant avec les institutions, les organisations internationales et les sous-groupes régionaux en vue d'échanger les expériences sur la base d'un partenariat actif. Le nouveau président compte également mettre en œuvre les conventions internationales comme celles qui concernent la biodiversité, la lutte contre la désertification et les changements climatiques. La stratégie de 2020 comporte un ensemble de projets — pour lutter contre la désertification et s'adapter aux changements climatiques dans les activités agricoles — qui seront réalisés selon une approche participative impliquant la population. L'orateur a remercié la Tunisie qui a pu participer dans une large mesure au redressement de la situation financière de l'OSS. Elle reste d'ailleurs le pays d'accueil de cette structure. La Suisse a promis également de fournir son soutien pour permettre la réalisation de certains projets. Une déclaration a été publiée suite à l'assemblée générale des pays et organisations membres de l'OSS en perspective de la tenue de la Conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio+20). Ces pays et organisations membres soulignent «l'importance d'améliorer et d'approfondir les connaissances sur les systèmes aquifères circum-sahariens qui prennent notamment en compte leur aspect transfrontalier et insistent sur le rôle des centres d'excellence régionaux tels que l'OSS pour renforcer les connaissances de ces ressources en eau peu renouvelables et accompagner une action concertée entre les pays concernés pour la préservation et la gestion durable de ces ressources». Les membres confirment, par ailleurs, «l'importance de développer et de renforcer des systèmes de surveillance environnementale dans les pays africains particulièrement vulnérables aux effets de la désertification et du changement climatique et dont les économies et les sociétés, essentiellement rurales, sont dépendantes de l'état des écosystèmes». Les participants recommandent, par conséquent, d'assurer une meilleure connaissance de l'état des ressources naturelles et un meilleur suivi de l'évolution de ces ressources, ce qui constitue une aide à la décision politique dans le cadre d'une transition vers une économie verte et équitable. Encore faut-il que toutes les parties prenantes en milieu rural soient convaincues de cette démarche et agissent dans le bon sens.