Par Anis SOUADI Depuis la Révolution tunisienne, les différents secteurs économiques, stratégiques notamment, ont régressé d'une manière significative à en juger par des indicateurs largement préoccupants. Des indicateurs qui ont constitué même une menace réelle à notre modèle de développement national. Or , depuis quelque temps, et sans parler du mérite de certains scénarios alternatifs ou encore de programmes de redressement, notre économie a commencé à enregistrer une certaine amélioration au niveau de certains secteurs, et du coup, la tendance baissière de notre croissance a cessé de se creuser. Toutefois, conjoncture oblige, il est trop tôt pour conclure à un retournement de situation ou encore à un rebond, car cette embellie risque d'être provisoire et il ne faut nullement crier victoire. Le chemin à parcourir semble encore très long. D'ailleurs, selon les dernières statistiques, les signes de fragilité et de fatigue de notre économie sont bien évidents. Il est vrai justement que la perspective de loin la plus probable est le maintien de ce freinage économique. Cela est d'autant plus vrai que certains fondamentaux de notre économie connaissent un ralentissement inquiétant, à commencer par la consommation, le moteur le plus puissant de la croissance, et qui piétine encore . De leur côté, les exportations, notamment industrielles, ont repris depuis le mois de mars, et après une courte amélioration, leur tendance baissière, ce qui a contribué, selon le dernier rapport de la Banque Centrale de Tunisie, à l'aggravation du déficit des paiements courants. En parallèle, l'appareil productif se trouve encore grippé pour ne pas dire en panne sèche, faute certainement de financement, d'investissement et surtout de stabilité . Plus grave encore, depuis quelque temps, la visibilité aussi bien politique qu'économique semble totalement nulle, ce qui explique d'ailleurs cette contradiction au niveau des discours politiques et cette confusion au double niveau de l'analyse et de la planification économique et surtout financière. Les deux projections contradictoires du ministère des Finances et de la BCT en témoignent largement. Autant de facteurs défavorables qui imposent une vigilance totale. Cette vigilance doit reposer avant tout sur une analyse ou plutôt un diagnostic sérieux de la situation économique et ensuite sur une planification claire et précise de nos objectifs stratégiques du modèle économique national. Une telle orientation suppose que les différents décideurs aussi bien économiques que politiques apprennent à penser profond, parler concret et surtout agir en terme d'intérêts économiques communs. Elle suppose également un rééquilibrage de notre environnement socioéconomique à travers notamment le rétablissement de la stabilité, la sécurité et la paix.