Depuis le 14 janvier et tous les événements qui ont accompagné cette date, on ne parle et on ne pense qu'en termes économiques. Un état d'esprit tout à fait légitime, car les retombées du soulèvement du peuple tunisien ont été catastrophiques. Il s'agit même de toute une hémorragie économique et financière qui risque de s'aggraver encore plus. Toutefois, il faut reconnaître que le fait de parler et de penser en termes économiques ne peut aucunement, à lui seul, sauver notre économie et lui assurer une relance sûre et rapide. Il est vrai en effet qu'une stabilité économique et financière globale repose, avant tout, sur des actions concrètes qui toucheraient non seulement à l'économique mais aussi et surtout au para-économique. D'ailleurs, lors des Assemblées du printemps du FMI et de la Banque mondiale, tenues récemment à Washington, Olivier Blanchard, économiste en chef au FMI, estime que «le rééquilibrage n'est pas en train de se faire aussi rapidement que nous le souhaitons. Et il faut encore plus d'effort pour soutenir l'exportation, la consommation et l'investissement» (voir notre article «Solutions globales pour la Tunisie?»). Ce rééquilibrage dont on parle devrait concerner certains aspects bien précis. A ce stade, l'on peut dire que la stabilité, la sécurité et la paix sont des priorités absolues. Des priorités qui, malheureusement, font encore nettement défaut. Justement, notre environnement socioéconomique est actuellement loin de retrouver sa sérénité, sa certitude et encore moins ses repères. Ce qui explique largement la méfiance des instances internationales. Il est donc urgent aujourd'hui, de multiplier les approches pour récupérer rapidement ces atouts économiques et remettre ainsi tout le monde en confiance, les instances financières internationales et les investisseurs étrangers notamment. En plus de cette question de sécurisation de l'environnement socioéconomique, l'on estime qu'il est également urgent que tous les acteurs économiques, gouvernement provisoire en premier lieu, se libèrent de leur attentisme et retrouvent leur dynamisme. Cela suppose, bien évidemment, des scénarios de reprise bien ciblés et bien orientés.