Tout au long de ces dernières semaines, on n'a cessé de rappeler et d'affirmer qu'au niveau de la situation actuelle de l'économie tunisienne et même de ses perspectives, les clignotants sont totalement au rouge. Ce pessimisme est d'autant plus légitime que notre économie s'est inscrite, depuis le soulèvement du peuple tunisien, dans une tendance de décroissance plutôt vertigineuse. Les statistiques parlent ainsi de quelques milliards de dollars de manque à gagner, ce qui équivaut à environ 4% de croissance. Les projections pour toute l'année 2011 donnent de leur côté des frissons avec un taux de croissance prévu de moins de 1% et des pertes significatives en termes d'emplois. Nos principaux secteurs stratégiques, exception faite, peut-être, du textile-habillement, semblent également cloués à une stagnation économique largement inquiétante. Mais ce qui renforce encore ce sentiment pessimiste, comme on l'a déjà soulevé dans notre édition de la semaine dernière, c'est surtout ce manque total de visibilité économique, faute de planification fiable et précise. Toutefois, l'on reconnaît que depuis quelques jours, et avec le soutien escompté du G8 au plan tunisien de relance économique, les choses semblent prendre une nouvelle tournure, plus optimiste, bien entendu. Il est vrai, en effet, que le soutien des principales puissances industrielles au plan tunisien, avec surtout des engagements financiers de quelques milliards de dollars, ne manquerait pas d'aider largement la Tunisie à retrouver ses repères économiques, ce qui lui permettrait d'entamer sûrement la pente de la croissance et donc de réussir concrètement sa relance. Cette relance est en mesure d'être assurée rapidement, pour peu que la Tunisie sache «schématiser» convenablement son plan d'action. Une telle schématisation suppose, forcément, comme le signifient les experts internationaux, la coordination parfaite avec les différents partenaires économiques, l'orientation vers les priorités nationales et donc la satisfaction des besoins immédiats de notre économie. Egalement, elle suppose, peut-être bien, un respect total du calendrier politique !