• Plus de 42 experts tunisiens et étrangers ont débattu divers points se rattachant à l'identification des causes qui ont permis à certaines villes de poursuivre leur essor et de précipiter le déclin d'autres cités ayant connu la gloire tout au long de leur histoire Quelles actions faut-il entreprendre pour mieux valoriser notre patrimoine culturel et pourquoi certaines villes historiques ayant connu diverses gloires tout au long de leur existence ont connu un net déclin et leur rayonnement s'est réduit comme une peau de chagrin ? Tels sont les principaux axes qui devraient sous-tendre, jusqu'à aujourd'hui, le débat auquel prennent part 42 experts et autres chercheurs spécialisés dans le domaine de l'archéologie, des études sociologiques et historiques sur l'évolution des cités urbaines tunisiennes à travers le temps et la valorisation du patrimoine, au demeurant relevant de divers horizons et de divers pays méditerranéens et dont certains ont choisi de leur propre gré de participer à leurs comptes personnels aux travaux de ce premier colloque organisé par l'Association Althiburos de Dahmani avec le concours d'autres organismes et institutions agissant dans le domaine des recherches archéologiques sur la question des villes historiques entre rupture et continuité. Le questionnement a été tel que de nombreux participants n'ont pas manqué de se poser la question sur le pourquoi du déclin et certaines villes, pourtant connues pour leur histoire glorieuse, alors que d'autres villes continuent de prospérer. Le choix s'est porté cette année sur la région du «haut Tell» tunisien en ce qu'elle renferme de paysages naturels et anthropisés à même de constituer un repère pour un circuit culturel, d'autant plus que les prodiges naturels et la somptuosité des lieux rend, à vrai dire, dérisoire tout commentaire sur les lieux. Au-delà de l'héritage antique et du processus d'islamisation, l'interrogation sur la métamorphose des cités antiques trouve son illustration, selon une étude menée par Chokri Touihri, dans les éclairages donnés sur l'histoire du peuplement de la région à travers l'analyse des vestiges, des fonctions des espaces architecturaux et bien d'autres lieux qui ont servi à maintenir la vie dans certaines cités et de garantir soit leur essor soit leur déclin, notamment en ce qui concerne des villes romaines de la Tunisie continentale, contrairement aux villes côtières, comme l'explique Nabil Kallala, archéologue, qui espère que le colloque permettra aux participants de mieux connaître notre passé historique et tous les soubresauts qui l'ont jalonné, indépendamment de ce qui s'est réellement passé, non seulement en Tunisie, mais aussi dans nombre de villes méditerranéennes, aussi bien sur les plans de l'histoire que des transitions économiques ou sociales (peuplement, colonisation, islamisation, etc.). Le colloque devrait aussi examiner les questions d'évolution urbaine de la ville de Tebassa en Algérie, de Zenten en Libye, de Sufetula et de Sbiba en Tunisie, et ce, en plus des éclairages et des remarques sur les deux cadrans de la ville du Kef et de la topographie du prestigieux site d'Althiburos, dont la conservation montre son importance à l'époque romaine. Le Kef est, néanmoins, connu pour la richesse de ses sites culturels et archéologiques qui donne à la région son autorité en tant que phare culturel et lieu de rencontres culturels et de brassage civilisationnel, d'autant plus que nombre d'entre eux ont été restaurés et forment donc un ensemble homogène à même de favoriser un essor de la région. Un objectif majeur que tente de mettre en place le colloque en répondant aux points noirs qui ont émaillé l'histoire de la région et constitué de surcroît un frein à la poursuite de l'essor qu'elle a connu il y a plusieurs siècles.