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Théâtre au Bardo
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 05 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
On apprend que le texte du préambule de la nouvelle Constitution sera finalisé, discuté et adopté au cours de la semaine prochaine. Ce ne sera pas trop tôt et on se demande comment les constituants vont faire pour terminer, d'ici le 23 octobre, la rédaction, la discussion et l'adoption de cette Loi fondamentale pour laquelle ils ont été élus. Il faut dire que la plupart du temps, ils s'occupent du programme du gouvernement et de la loi de finances complémentaire pour 2012. Le budget initial avait été adopté en 2 jours alors que ce budget complémentaire (10% du budget total) retient l'attention depuis plus de 12 jours. Le moins que l'on puisse dire est que les élus prennent leur temps. De façon, parfois, incompréhensible. Ainsi, à titre d'exemple, la séance plénière de lundi a commencé en retard, le quorum n'étant pas atteint. Et ça n'était pas la première fois. En fait, comment cela se passe-t-il au Bardo ? Notre télé nationale, Watania, si décriée, fait son boulot en retransmettant en direct, sur ses deux chaînes, les délibérations de l'Assemblée. Ce qui permet aux téléspectateurs de voir et entendre à l'œuvre les élus. Et cela ressemble parfois à une pièce de théâtre, où les intervenants sont nombreux et les dialogues improvisés. L'intrigue, riche en rebondissements, se dessine au fur et à mesure, proposant des actions et des réactions diverses, suscitant des émotions, des colères, des dépits, des bouderies, des invectives et aussi de l'humour.
Mardi, on a perdu beaucoup de temps juste sur un point : le groupe du mouvement Ennahdha proposait le report de la discussion des articles 38 et 39 de cette loi de finances complémentaire, afin de lui permettre de mieux les examiner ; grosse discussion et refus d'un certain nombre d'élus. En définitive, le vote électronique a tranché et Ennahdha, avec ses alliés, a eu gain de cause. D'ailleurs, dès qu'il y a vote, la cause est entendue, il n'y a jamais de surprise, la Troïka imposant ses idées. Grosse discussion aussi à propos de l'article 41 qui avait été rejeté lors de la discussion du budget initial. Après beaucoup de temps de palabres, l'article fut retiré «pour éviter toute polémique».
Toujours mardi. Examen des articles 50, 51, 52, et 53 portant sur «la généralisation du droit du timbre fiscal sur les cartes et opérations de recharge aux factures de téléphone, pré et post-payées». Il s'agit, pour l'usager, de payer une redevance de 400 millimes sur chaque recharge de son téléphone portable de 5 dinars. Jusqu'ici, cette taxe était de 300 millimes et elle avait été imposée par l'ancien régime, sans aucune discussion. Les interventions des élus à ce propos ont été nombreuses ; on en relève quelques-unes :
- «Je voudrais savoir combien rapporte au budget de l'Etat cette augmentation de 100 millimes sur la taxe affectant toute carte de 5 dinars du téléphone mobile ?». Ce à quoi le président de l'Assemblée, Mustapha Ben Jaâfar, répond, pince sans rire : «Pour baisser la consommation».
- Près de trois quarts d'heure autour de ce point : «Les cartes de moins de 5 dinars sont taxées de 400 millimes ; celles de 5d, de 400 millimes ; or, il n'y a pas de cartes de moins de 5d, il y a des coupons ; cela veut-il dire que les coupons de 1d sont taxés de 400 millimes».
Intervention du secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances, chargé de la Fiscalité, Slim Bésbès : «Laissez-nous le temps d'étudier cette question. Il s'agit, simplement, d'augmenter de 100 millimes la taxe de 300 millimes qui existait avant ; il s'agit d'harmoniser les dispositions qui existaient. Ne nous pressons pas, il ne faut pas se précipiter».
- Remarque du président de l'Assemblée : «On ne se presse pas, mais après la révolution, Einstein est arrivé avec beaucoup de nouveaux calculs».
On continue, on discute, on remarque et puis on trouve la solution (géniale): «La taxe sur toute recharge de 1 dinar est fixée à 80 millimes». Ouf ! Et les articles 52 et 53 sont enfin adoptés.
Bien entendu, cela ne se passe pas sans passion et sans intervention, parfois tranchante, de celui qui dirige les débats. Ainsi, lundi, le vice-président Larbi Ben Salah Abid remplaçait M. Ben Jaâfar. Il semble qu'il en a adopté le style et le comportement. Lui aussi veillait à atténuer les contestations, les objections, en coupant le micro aux récalcitrants, rappelant que c'était lui qui décidait, allant jusqu'à dire : «Nous ne sommes pas dans un souk ici ».
On avait prédit dans une chronique du 18 décembre dernier que les travaux de cette Assemblée s'apparenteraient à un feuilleton télévisé gratuit. On y est : du théâtre au Bardo, retransmis en direct à la télé.


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