L'affaire de l'Etoile Sportive du Sahel et de son président déchu par une décision de justice est un cas d'école en la matière. Car même si on a élu, le 4 mai dernier, un nouveau président en la personne de M. Ridha Charfeddine, la présidence de l'ESS n'est pas encore résolue sur le plan juridique. L'avocat de Hmaïed, Maître Fathi Laâyouni, compte faire appel le 14 mai. Il rejette en bloc la décision rendue par la justice en date du 14 avril qui a destitué son client de sa fonction de président de l'ESS et tout ce qui a suivi par la suite. Maître Laâyouni a tenu samedi une conférence de presse dans un hôtel de la capitale au cours de laquelle il a évoqué les arguments qu'il compte présenter durant l'audience du 14 mai. Chèques en blanc Au vu des textes de loi qu'il a cités et aux arguments qu'il a livrés, il semble clair que le dossier de l'affaire de l'Etoile est très compliqué. Version des faits tels que présentés par Me Laâyouni: Le 14 avril, la justice a déchu son client et nommé une commission de gestion provisoire présidée par M. Abdeljalil Bouraoui. Selon Maître Laâyouni, des chèques ont circulé après le 14 avril et portant la double signature de Hmaïed et de son trésorier Foued Kacem, lui-même démissionnaire depuis le 10 mars dernier. Un chèque signé par MM. Hmaïed et Kacem au profit de la Ligue du centre a été délivré à la date du 15 avril, au lendemain de la destitution juridique de Hafedh Hmaïed. D'autres chèques ont également circulé, même après le 4 mai, date de l'élection du nouveau bureau directeur, présidé par Ridha Charfeddine. Maître Fathi Laâyouni a fait savoir qu'un carnet de chèques en blanc portant la signature de son client a été délivré au trésorier pour pourvoir subvenir aux besoins quotidiens du club vu que Hafedh Hmaïed vit à cheval entre Tunis et Sousse. Or, toujours selon Me Laâyouni, des chèques portant la signature de Hmaïed ne devaient plus circuler à partir de la date du 14 avril. Maître Laâyouni s'est étonné de voir la signature du trésorier démissionnaire paraître sur une traite émise par son client comme hypothèque alors qu'elle émane de son compte bancaire personnel et non pas celui de l'Etoile ? Vice de forme L'avocat de Hmaïed rejette la décision de la justice ayant le vice de forme. Selon lui, c'est le tribunal sportif qui aurait dû être saisi et non pas le Tribunal de première instance de Sousse. Maître Laâyouni estime que le tribunal de Sousse a autrepassé ses prérogatives : «Les plaignants ont demandé le changement de date de l'assemblée extraordinaire élective. Ils ont jugé la date de juillet 2013 comme très éloignée. Aussi, les démissions des membres directeurs ne sont pas légales puisque le bureau directeur n'a pas statué sur ce dossier». Pour toutes ces raisons et pour d'autres relatives à un vice de forme, il estime que son client est à ce jour, le président légitime de l'Etoile Sportive du Sahel. Rendez-vous le 14 mai 2012 pour appel. Une affaire à suivre…