Au cours d'une cérémonie organisée hier après-midi au siège du département de la Justice, MM. Noureddine Bhiri et Mohamed Belhocine, respectivement ministre de la Justice et coordinateur résident du programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à Tunis, ont procédé à la signature d'une convention de coopération visant la réforme du système judiciaire dont la période s'étalera sur deux ans, à partir de cette année. Egalement partenaires dans ce projet, estimé à 10 millions de dinars, le Haut commissariat des droits de l'homme (Hcdh) et le ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle. L'objectif est de parvenir à mettre en place une stratégie prospective susceptible de faire fonctionner l'appareil judiciaire sur des bases solides et de dégripper ses mécanismes afin de le remettre à l'heure de la transition démocratique. Il s'agit, en fait, d'un projet de soutien matériel, législatif et institutionnel touchant tous les rouages de l'administration judiciaire et pénitentiaire. Dans son allocution, M. Bhiri a relevé que cette initiative est animée d'une ferme volonté politique d'aller de l'avant sur la voie d'une justice totalement indépendante, neutre et constructive. Un projet stratégique et ambitieux, d'autant plus qu'il devrait impliquer toutes les parties concernées; corps d'avocats et magistrats et auxiliaires de justice, et répondre aux attentes de tous les Tunisiens. Autrement dit, il s'agit là d'un programme global qui porte les prémices d'une véritable métamorphose d'un vieux système longtemps abusé et coincé par la machine dictatoriale qui n'a cessé, à maintes reprises, de le vider de toute sa substance et ses valeurs sublimes. Aujourd'hui, il est plus qu'impératif de redorer son blason pour en faire un nouveau système digne de la confiance du citoyen, à la hauteur des défis de l'étape actuelle et en mesure de réaliser la justice transitionnelle et rendre justice aux justiciables. Et le ministre de souligner que la réforme judiciaire escomptée est un processus multidimensionnel couvrant l'institution constitutionnelle, judiciaire, financière et professionnelle qui ne portera ses fruits que dans une approche participative en matière de conception, d'élaboration et d'exécution, en toute synergie avec les standards internationaux et les différentes conventions universelles des droits de l'Homme. Et de poursuivre qu'il ne revêt sa pleine signification que lorsqu'il aura abouti à son ultime but : mettre en œuvre la justice transitionnelle et réussir la réconciliation nationale. Pour conclure, M. Bhiri a qualifié ce projet de réforme d'un vrai défi, dont la société entière est appelée à relever, avec beaucoup d'efforts et de patience, au moment où le pays traverse une conjoncture historique assez difficile. Abondant dans le même sens, M. Belhocine n'a pas tari d'éloges pour les efforts considérables consentis par tous les partenaires dudit projet de réforme, faisant valoir, par là même, le «généreux» soutien matériel émanant des gouvernements des pays amis, à savoir la Norvège, la Belgique et la Roumanie. Il a tenu également à relever que ce projet s'appuie essentiellement sur une vision stratégique de réforme judiciaire et pénitentiaire visant à renforcer les capacités du ministère de la Justice en matière de planification et de formation et de faire évoluer le cadre législatif conformément aux normes internationales en la matière. Il a fini par réitérer l'engagement du Pnud et sa disposition à soutenir l'effort de la Tunisie dans la réforme judiciaire et la réussite de son processus démocratique.