Le bureau provisoire installé fera-t-il mieux que la gestion courante du championnat? Le football d'aujourd'hui en Tunisie est un football de juristes. Ils sont partout et nulle part pour diriger les affaires de la FTF et des clubs. Ça fait le bonheur des hommes de loi, mais pour d'autres, le football est désormais otage des textes et des tribunaux. En attendant que nos institutions sportives rompent complètement avec l'ancien système et les anciennes pratiques (même si on devra attendre longtemps pour reconfigurer le modèle du foot tunisien), on essaye d'avancer et de souffler un air de liberté et de transparence. A commencer par la Lnfp dissoute après la démission de 5 membres. C'était prévisible après les élections de la FTF. Maintenant, nous sommes devant un nouveau bureau installé par la FTF et qui a pour mission de gérer les affaires du championnat jusqu'à la fin de la saison et jusqu'aux nouvelles élections. Quelle mission assignée à ce bureau provisoire formé de 12 juristes? Ahmed Ouerfelli, président du bureau provisoire de la Lnfp, répond : «C'est une mesure venue après la dissolution de l'ancien bureau. Nous avons un mandat provisoire et clair : gérer les affaires du championnat jusqu'à la fin de la saison. Nous prendrons toutes les décisions qu'il faut pour que le championnat fonctionne normalement. Nous n'avons aucune ambition électorale. D'ailleurs, nous avons pris l'engagement de ne pas nous présenter aux futures élections». Bien que provisoire, ce bureau mandaté va avoir un champ d'action comme pour l'ex-bureau. Toutefois, deux questions persistent : est-ce que c'est ce bureau qui va organiser les futures élections? Ce bureau va-t-il proposer la levée du huis clos? Ambiguïté juridique Pour la première question, ce bureau provisoire n'est pas habilité à organiser les élections de la Lnfp. Qui alors? Deux possibilités : ou bien c'est la commission indépendante qui a tenu les élections de toutes les fédérations, ou alors c'est la FTF. Or, les textes qui existent actuellement parlent des fédérations sportives. La Lnfp n'en est pas une. La FTF en tant que structure placée à un rang supérieur est habilitée à le faire. D'ailleurs, le nouveau bureau de la Lnfp avait tenu hier soir une réunion avec la commission indépendante des élections pour résoudre cette ambiguïté. Venons-en au huis clos. C'est une décision beaucoup plus complexe. Les nouveaux dirigeants de la Lnfp ne sont pas contre la levée du huis clos, mais devront consulter la FTF et surtout le ministère de l'Intérieur. D'ici demain, les rôles seront répartis entre les nouveaux membres. Tout ce qu'on espère, c'est que la Lnfp sortira enfin du champ de la FTF pour prendre son indépendance. Ça, c'est une autre paire de manches.