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Au début était le dessin... à la fin aussi
Présence des arts : A la galerie Ammar-Farhat
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 05 - 2012

On l'avait bien dit que Aïcha Gorgi avait décidé de revenir aux fondamentaux. Après une exposition consacrée à la « matière », la voici qui monte, dans le cadre de « Carthage Contemporary», l'évènement artistique de ce printemps, une exposition de « dessin», cette fois. Pourquoi le dessin, au fait ?
Parce que la relation de l'artiste au crayon est une relation très intime. C'est un geste proche, qui n'est pas celui de la peinture, qui est le départ de toute réflexion, de toute conception. Par le dessin, on entre dans l'univers de l'artiste. «Et comme le dessin est aussi une écriture, j'ai sélectionné cinq artistes aux écritures différentes», dit-elle.
La première d'entre eux est probablement la plus jeune, et c'est une des dernières arrivées dans la galerie Ammar-Farhat : Ymen Berrhouma que la galeriste, découvreuse de talents, suit avec intérêt. Ymen Berrhouma expose une série de dessins tirés, semble-t-il, d'un carnet de croquis, retrouvant ainsi la tradition de l'artiste qui se promène, et recueille une moisson d'impressions, de silhouettes, de saynètes animées. Dans ces croquis rapidement enlevés, Ymen Berrhouma jouit d'une liberté qu'elle n'aurait peut-être pas pu trouver dans l'approche plus formelle de la peinture.
Nicène Kossentini est une habituée des cimaises de la galerie. Elle présente cette fois des encres sous verre d'un étrange manuscrit puisqu'il ne comporte... que la ponctuation. « Chakl », comme elle intitule son travail, est un texte absent, un texte sans son, et sans sens, où il n'y aurait que le mouvement des lèvres. Cette présence-absence du texte, ce Chakl, impose le questionnement sur la valeur même du texte. Et l'on ne peut s'empêcher de se souvenir d'une autre exposition de Nicène, en ces mêmes lieux, où elle avait travaillé sur la logorrhée, sur le foisonnement de la parole, et la perte de sens par son excès justement, contrepoint de cette approche actuelle.
Invitée d'honneur de la galerie, une très grande artiste algérienne, Zouleikha Bouebdella. Les œuvres de Zouleikha se trouvent dans les collections du Centre Pompidou, celles de la Tate Galery, ou encore du Brooklyn Museum. C'est elle qui fit l'évènement en présentant la fameuse vidéo de la danse du ventre sur le rythme de La Marseillaise.
Galerie Ammar-Farhat, elle présente une série de dessins-écritures, « Les Chéris ». Messages d'amour ou de tendresse, ils sont réalisés en une laque rouge dont la texture rappelle celle du sang, tandis que sa brillance évoque celle du vernis à ongles.
« Inscrits dans une éclaboussure ou une coulée, «les Chéris » forment ici une vibration dont les échos résonnent à l'infini. Les deux symboles opposés produisent une énergie explosive et violente. Le résultat de la tension engendrée par l'insolente superficialité du vernis et la nature dramatique de l'éclaboussure sang crée un trouble renforcé par la liberté du dessin ».
Une écriture libre et libérée, très lointaine de la rigueur de la calligraphie, très proche de la gestuelle de la main électrisée, et qui parle aussi de liberté.
Oussama Troudi est une des vedettes de ce Carthage Contemporary. Il est invité par plusieurs galeries. Galerie Ammar-Farhat, il est encore dans le geste intime du crayon. Lui qui a travaillé sur les partitions de musique, sur les lignes imbriquées de nasses, entre, là, dans le registre du pointillisme. Il y acquiert une atmosphère et une profondeur certaine.
Wissem Ben Hassine expose, quant à lui, des corps imbriqués, des silhouettes torturées, d'une force qui évoquerait l'expressionnisme allemand. Sa démarche, très personnelle, épurée, laisse supposer une maturité que n'aurait pas laissé deviner son jeune âge.
Et nous laissons le mot de la fin à Aïcha Gorgi :
« Chaque artiste s'exprime dans son espace personnel. Tous ont une écriture purement tunisienne. Et c'est cela que je souhaite défendre et soutenir. On veut nous imposer une vision occidentale, une réorientalisation de l'art. Je ne suis pas d'accord avec ceux que j'appelle les « Lawrence d'Arabie de l'art». En tant que tunisiens, nous avons un art propre, plein de poésie, une Histoire, avec laquelle nous devons nous réconcilier, et qui n'est pas celle de la mouvance occidentale. Pourquoi se dénaturer ? »


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