• L'avenir de Gabès se défend d'être de près ou de loin derrière les incidents de son match d'avant-hier face à l'ASM Cette rencontre mérite en vérité d'être inscrite au Guiness-Book pour sa durée (trois heures) et pour les nombreuses interruptions qu'elle a connues (au moins quatre, dont une entre les deux mi-temps d'une durée de quarante minutes). Mais la Zliza, par la voie de son porte-parole, Nader Bouchaâ, considère qu'elle n'a rien à se reprocher : «Depuis la rencontre de Béja, nos supporters sont en colère. Ils disent avoir subi des menaces, et nous avons dû tenir une réunion avec eux pour calmer les esprits. Il y a également la censure qui frappe notre club qui ajoute à la colère : nous avons inscrit un but régulier à Béja qui a été invalidé sans que la Moviola prenne la peine de l'analyser. Ce qui s'était passé dimanche après-midi nous dépasse : l'arbitre, Abdelhamid Hachfi, tenait à faire appliquer le huis clos. Malheureusement, dès qu'il vidait les gradins des intrus, ceux-ci revenaient en escaladant les points défectueux de l'enceinte, derrière le stade. Nous avons assuré en coordination avec le service d'ordre la sécurité de l'arbitre et de l'équipe visiteuse. D'ailleurs, aucune agression ne s'était produite; aucun spectateur n'a investi l'aire de jeu. Toute la difficulté provient des interruptions répétées de la rencontre tout simplement parce que l'arbitre insistait pour n'admettre que le nombre de supporters toléré par les règlements régissant le huis clos. Les dirigeants de Gabès ont eu beau tenter de convaincre nos supporters pour obtempérer et quitter les lieux. Nous avons eu beau essayer de les convaincre qu'en agissant ainsi, ils mettaient en danger les intérêts de leur club favori. En vain, puisque quelques minutes après avoir abandonné les tribunes, ils étaient de nouveau là ! Parce qu'ils avancent l'argument qu'à Béja, il y avait des centaines de fans des Cigognes sur les gradins. Et qu'une application du huis clos doit s'appuyer sur la réciprocité : s'il y eut des milliers de personnes présentes à Béja pour notre match d'il y a une semaine, pourquoi se rappeler subitement qu'il y a un huis clos qu'il faut rigoureusement appliquer, et pourquoi à Gabès seulement ?», explique le porte-parole du club sudiste. De son côté, le secrétaire général, Nabil Didani, trouve qu'il n'y a rien eu d'exceptionnel avant-hier au stade olympique de Gabès : «Autant d'interruptions relèvent des compétences de l'arbitre, seul maître à bord. Le match est en tout cas allé à terme sans qu'il y eut aucune agression ou menace contre l'arbitre ou l'équipe visiteuse», fait-il remarquer. Sofiène Hidoussi : «Les deux équipes lésées» Sur un même élan, l'entraîneur de la Zliza, Sofiène Hidoussi place le débat au niveau de la question de principe : «La règle du huis clos autorise la présence d'une vingtaine de personnes dans chaque camp. Or, que voit-on, aujourd'hui ? Partant d'El Menzah à Radès, de Bizerte à Zarzis, il y a régulièrement de 300 à 400 spectateurs au moins. S'il y eut autant d'arrêts de la rencontre, les conséquences ont été subies par les deux équipes : l'ASG, lui aussi, en a eu, également, marre d'attendre 35 minutes ! A la différence que, si mes joueurs étaient restés tout ce temps-là sur la pelouse à s'échauffer, ceux de l'ASMarsa ont préféré passer tout ce temps-là aux vestiaires. En tout cas, personnellement, l'attitude de l'arbitre m'a vraiment plue. Toujours faut-il appliquer les règlements un peu partout, et de façon uniforme. Au point où nous en sommes, nous devons choisir entre le renforcement de la sécurité dans l'application du huis clos et entre l'annulation pure et simple de cette mesure qui prive le foot de sa substance et de son charme, à savoir la présence du public. Un public qui a fini par vomir les savants débats politiques et autres dont il est gavé à longueur de journées», conclut Hidoussi.