La fête des Mères, c'est pour aujourd'hui. D'où nos pensées émues qui interpellent de vieux souvenirs : un peu comme ces anciennes boîtes à musique dont on remonte la manivelle. Aussitôt que nous quitte la chère maman, cet édredon permanent du bonheur n'existe plus. En témoigne le poète Maurice Carême qui aura consacré à la sienne un livre escorté par de beaux vers. Au final, en ce jour de fête, à toutes les mères, le tout meilleur : santé, joie et sérénité. Que Dieu les bénisse. A nos lectrices, à nos lecteurs, cette poésie vous restera en mémoire. A lire et à relire, pour notre plaisir. Et pour le vôtre. Ainsi j'étais au fond de toi Comme un peu d'eau tremblante Dans un vase pur. Ainsi tes yeux voyaient pour moi, Ainsi tes pieds marchaient pour moi, Ainsi ta chair souffrait pour moi, Ainsi tes pauvres mains, Lasses d'avoir lutté pour moi, C'est sur moi que tu les croisais, Ainsi ton cœur battait pour moi Et c'est avec ton sang Que tu faisais mon cœur. Ma mère, Tu es bénie Entre toutes les femmes. Ainsi qu'une fleur Lourde de rosée, Ton sein se penchait. Et, sous cette belle source, C'était déjà ton cœur Que tu tendais à ma bouche. Il était toujours plein d'oiseaux, Et si mon vers chante parfois, C'est à ton lait que je le dois. Maurice Carême