Le sevrage constitue désormais la solution radicale pour la lutte contre le tabagisme qui cause le décès de nombreuses personnes de différentes catégories d'âge. Il sera progressivement généralisé à toutes les consultations des centres de santé de base. Les élèves commencent à fumer à l'insu de leurs parents et des enseignants. Au fil des ans, cette habitude de fumer devient une charge lourde et un risque certain pour la santé. Des décès et des maladies chroniques qui coûtent cher à la collectivité nationale sont ainsi enregistrés chaque année. Le cancer sous ses différentes formes constitue la première maladie redoutable due au tabagisme : les différents organes du corps sont touchés, à terme, par cette maladie qui pourrait pourtant être évitée en commençant très tôt par jeter sa cigarette et à se soigner en optant, par exemple, pour le sevrage qui exige de la patience et beaucoup de bonne volonté. Mais il vaut mieux traiter le problème du tabagisme à la racine en se tournant vers l'industrie du tabac. A l'instar de tous les pays du monde, la Tunisie célèbre, aujourd'hui, le 31 mai 2012, la journée mondiale sans tabac placée cette année sur le thème «l'ingérence de l'industrie du tabac», et ce, dans le but de faire face aux unités de fabrication des cigarettes qui utilisent tous les appâts sous forme de publicité tendancieuse susceptible d'attirer plus de clients et d'augmenter le nombre des fumeurs. Une telle démarche diminue l'efficacité des campagnes de sensibilisation visant à informer les gens des méfaits du tabac et à les inciter à arrêter de fumer. Stratégie nationale de lutte contre le tabagisme Selon des sources du ministère de la Santé publique, le nombre des fumeurs âgés entre 10 et 70 ans est estimé actuellement à 1.700.000 soit 50% des adultes, 10% des filles ou femmes et 28% des enfants et des adolescents. Pire, chaque année, le tabagisme cause directement le décès de 7.000 personnes, ce qui correspond à une moyenne de 20 cas par jour. C'est pour cela que la lutte contre le tabagisme constitue l'une des priorités dans le domaine de la santé. La prévention des maladies dues à ce phénomène est privilégiée depuis des années pour éviter leur augmentation. Une stratégie nationale de lutte contre le tabagisme a été mise en place impliquant, au niveau de son exécution, plusieurs ministères, structures et associations concernées. Le but étant d'atteindre les objectifs escomptés, à savoir réduire le nombre des fumeurs et le taux des maladies causées par le tabagisme. Ainsi, dans le cadre de ce partenariat, des programmes d'activités ont été proposés aux citoyens. La vulgarisation et la sensibilisation ont été destinées à la population cible à travers l'organisation de plusieurs manifestations en milieux scolaire, professionnel, sportif et culturel. Ces activités ont concerné le public en général et les jeunes des deux sexes en particulier. Des supports d'information ont été distribués à cette fin. Concernant la législation, le décret n°2611 en date du 14 septembre 2009 complétant le décret n°2248 en date de 1998 a interdit partiellement le tabac dans les cafés et les restaurants, et ce, à partir de 19 mars 2010. La loi n°17/98 en date du 23 février 1998 a été dévolue à la prévention contre les méfaits du tabagisme. Au cours de la même année, un décret promulgué a défini les places publiques où il est interdit de fumer. La Tunisie avait signé en 2010, rappelons-le, la convention-cadre internationale relative à la lutte contre le tabagisme. Actuellement, la loi de 1998 fait l'objet d'un amendement en vue de consacrer un espace des deux côtés des boîtes de cigarettes pour publier des mises en garde (texte et photo) contre le tabagisme en supprimant le mot « light » et autres mots similaires et en interdisant la vente des cigarettes aux enfants âgés de moins de 18 ans. Pour ce qui est du sevrage, il a été possible de former 250 médecins avec généralisation des consultations dans les centres de santé de base dans toutes les régions où la matière remplaçant la nicotine a été proposée avec un rabais de prix de 20%. La stratégie mise en œuvre a permis de réduire le taux des fumeurs de 3.5% au cours de la période allant de la fin 2009 à la fin de 2010 sur la base des rapports régionaux qui se référent aux consultations d'aide au sevrage. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabac est la cause du décès de la moitié des fumeurs. Un décès est enregistré tous les six secondes. Le tabagisme est ainsi placé comme le responsable des maladies mortelles qui peuvent être évitées. Quelque six millions de personnes – dont 600.000 fumeurs passifs – meurent chaque année dans le monde. Au cas où des mesures ne seraient pas prises en matière de prévention, le tabagisme pourrait tuer 8 millions de personnes dont 80% résidant dans les pays à revenu bas et méditerranéens en 2030.