Notre santé se consume à cause du tabac, Il en va de même pour celle de nos proches. A cela s'ajoute les prix des cigarettes qui flambent : trois bonnes raisons pour arrêter de fumer. Sauf qu'il y a toujours des fumeurs parmi nous qui continuent à dépendre de la cigarette malgré d'innombrables tentatives d'arrêter de fumer… vouées à l'échec. Le seul pouvoir de la volonté ne suffit pas, en effet… Il reste celui de la loi. Il va sans dire que pour un fumeur, écraser une fois pour toute un mégot, serait une gageure. Cela est possible mais pas toujours facile. A chacun sa méthode. La loi en est une peut être. Ce serait une nouvelle dynamique d'aide à l'arrêt du tabac. A l'heure de la nouvelle législation anti-tabac, arrêter de fumer devient une préoccupation croissante des instances publiques. « Il faut dire qu'on ne peut changer les habitudes des gens avec la loi. Cela on le sait tous. Mais certains parmi nous savent moins que le tabac contient 4000 substances dont 400 sont nocives pour la santé aussi bien du fumeur que de celui qui inhale la fumée. Le tabac est l'un des facteurs de risque pour bon nombre de cancers dont celui des poumons et il est à l'origine de bon nombre de maladies cardio-vasculaires. Autant combattre ce fléau par tous les moyens possibles et imaginables.», commente M. Mabrouk Ennadhif, directeur de l'hygiène des milieux et de la protection de l'environnement lors d'un point de presse tenu hier matin au siège du ministère. Le but étant de dresser un état des lieux décent du mois de mars 2010. Huit mois après qu'est-ce qui a été fait et qu'est-ce qu'il reste à faire ? Il est à signaler en ce sens, que les agents du ministère de la Santé publique ( ils sont pour le moment au nombre de 1946) sont à pied d'œuvre pour pousser les gérants des restaurants et des cafés à se conformer à ce decret dont l'application s'est faite en deux temps. « Depuis mars dernier on a commencé par sensibiliser les intéressés de la nécessité de se plier à ce decret pour passer, huit mois après, à les obliger à le faire. Dans les espaces dont la superficie est de moins de 50 m2, il faut aménager 15 m2 pour les fumeurs. Pour les espaces qui dépassent 50m2 il s'agit d'aménager carrément une partie des lieux pour les fumeurs en installant, bien entendu, des extracteurs de fumée.» précise notre interlocuteur. Les fumeurs font de la résistance Cette campagne anti-tabac n'a pas tardé à donner des résultats palpables. M. Ennadhif, chiffres à l'appui, a montré que quasiment 80% des restaurants et des salons de thé huppés se sont pliés à ce decret et que 50% des cafés classés dans la première catégorie s'y sont conformés. « Cela n'aurait pas été possible sans le recours à des inspections de contrôle (au nombre de 63753), à 13031 avertissements, 749 propositions de fermetures et 990 procès verbaux. » précise notre interlocuteur qui rappelle que le ministère ne lésine sur aucun moyen pour aider les fumeurs à arrêter. « On compte aujourd'hui 257 consultations d'aide au sevrage. Pour les non-fumeurs, il s'agit de multiplier les actions dans les établissements scolaires pour amener les enfants à ne pas s'essayer à la cigarette une fois devenus adultes. » avance M. Ennadhif. Des progrès importants ont été réalisés dans la prise en charge de l'arrêt de tabac. Mais est-ce qu'on sait aujourd'hui lutter d'une manière efficiente contre la dépendance psychologique ? Les fumeurs vous diront que la sensation produite par l'inhalation de la fumée reste difficile à vaincre car l'envie de fumer est liée au final à des réflexes conditionnés que l'on devrait prendre en considération dans une cure de sevrage…. N'empêche, les efforts consentis par les instances publiques ont permis, un tant soi peu, de changer les mentalités de nos concitoyens. « Une personne qui fume dans un bus ou n'importe quel autre moyen de transport en commun est vue de travers, aujourd'hui par les autres voyageurs. Cela dit il y a un changement dans le bon sens. Il faut donc que le citoyen lui-même sache qu'il est de son plein droit de se restaurer ou de voyager sans être enfumé. » précise notre interlocuteur. Mona BEN GAMRA ------------------ Loi anti-tabac La loi n°98-17 du 23 février 1998 relative à la prévention des méfaits du tabagisme vise à protéger les fumeurs passifs et interdire toute publicité portant sur le tabac. Elle est entrée en vigueur une année plus tard. Le décret n°98-2248 du 16 novembre 1998 fixe les lieux affectés à l'usage collectif dans les lesquels il est interdit de fumer. Dans son article 3, ce décret précise la possibilité d'aménager des espaces réservés aux fumeurs. L'article 13 explique les sanctions encourues la première fois et en cas de récidive. Le décret du vendredi 19 mars est applicable à tous les cafés, les restaurants et les institutions publiques. ------------------ Chiffres En l'an 2010 les équipes de contrôle du Ministère de la santé ont effectué 63753 inspections de contrôle pour s'assurer de l'application de la loi anti-tabac concernant les cafés et les restaurants. 13031 avertissements ont été formulés à l'encontre des réfractaires. On a enregistré 749 propositions de fermetures de commerce et 990 PV. On note par ailleurs que 6982 gérants se sont pliés à ce decret de loi.