• Désertant leur nouveau site, les propriétaires des étals anarchiques reprennent leur… domination territoriale antérieure au cœur de la ville des Roses. Advienne que pourra ! Décidément, le phénomène des étals anarchiques a la peau dure du côté de la ville de l'Ariana. La preuve : il vient de renaître de ses cendres, en se réimplantant dans ce point — ô combien névralgique — qu'est l'aire ceinturant le marché municipal. Là où le commerce parallèle, qu'on croyait écrasé par les derniers coups de boutoir de la mairie, a, contre toute attente, retrouvé son aura, à coups d'étals sauvages éparpillés çà et là, et paralysant la circulation aussi bien des véhicules que des piétons ! Le tout au nez et à la barbe d'une police municipale tantôt absente, tantôt impuissante. La grogne Entre-temps, la grogne est, de nouveau, à son comble auprès des commerçants exerçant légalement à l'intérieur et aux alentours du marché municipal. Il est vrai que leurs recettes quotidiennes s'en sont lourdement ressenties. A leurs risques et périls. «A cause de cette concurrence tout à fait déloyale, on éprouve désormais de la peine à joindre les deux bouts, outre l'obligation d'honorer nos taxes et crédits bancaires», déplore l'un d'eux. Et d'ajouter, encore plus désabusé : «Cela a de quoi nous pousser à fermer boutique et à aller renforcer les rangs des chômeurs». Son collègue va encore plus loin en brandissant la menace d'un sit-in devenu à ses yeux inéluctable «face au mutisme des autorités tant municipales que régionales, pourtant maintes fois avisées». Outre ces «victimes», on en a dénombré d'autres auprès des habitants des lieux qui se plaignent de «l'entassement des déchets et ordures générés par les étals anarchiques et faisant la joie des moustiques, alors que la saison de la canicule s'installe». Le pire est que le retour en force de ces étals a été tellement fulgurant que toutes les voies donnant sur le marché municipal ont été coupées ! La municipalité a-t-elle jeté l'éponge ? Et la municipalité dans toute cela ? A-t-elle déclaré forfait? A-t-elle définitivement jeté l'éponge ? A l'Hôtel de Ville, si on cache mal sa défaite, on se contente de promettre de revenir bientôt à la charge. Or, les événements des dernières semaines n'incitent guère à l'optimisme, dans la mesure où ils ont été émaillés de sit-in bruyants devant le siège de la municipalité. Au point que certains propriétaires d'étals anarchiques y ont fait irruption en grand nombre pour proférer des menaces, au cas où ils seraient empêchés de revenir à leur lieu de prédilection près du marché municipal, sous prétexte que le nouveau site que leur a aménagé la mairie au prix fort (200 mille dinars) n'a pas arrangé leurs affaires. Autre signe de pessimisme, l'impasse juridique dans laquelle s'est retrouvé le conseil municipal provisoire dont le mandat a expiré depuis le mois de février dernier. Autant de signaux forts qui ne trompent pas sur une éventuelle abdication de la municipalité dans sa lutte contre le phénomène des étals anarchiques. Dommage !