• En attendant la tenue des élections dont la date n'est pas encore fixée, la plupart des municipalités roulent, en ce moment, deux à l'heure… Au grand dam des citoyens ! L'heure est au flou au sein de la plupart de nos municipalités, en butte aujourd'hui à un vide juridique sans précédent. En effet, deux conseils municipaux provisoires sur trois, issus de l'après-révolution, sont toujours là, dépassant ainsi largement le délai de fin de leur mandat qui devait expirer depuis février dernier, en prélude à la tenue des élections municipales. Or, celles-ci ont été reportées aux calendes grecques, bien que le président de la République ait formulé le vœu de les organiser le mois courant. Effets néfastes Face donc à ce vide juridique, les conseils municipaux provisoires ne savent plus, désormais, à quel saint se vouer. D'où des effets manifestement néfastes sur leur rendement. Ainsi, outre l'impossibilité d'entériner la réalisation de nouveaux grands projets fortement budgétisés et prévus dans le long terme, le revers de la médaille est également perceptible dans d'autres domaines de l'action municipale, tels que le piteux état des parcs roulants, la lutte contre le double phénomène des étals et constructions anarchiques, les conventions de jumelage et de partenariat avec les municipalités étrangères, ainsi que la titularisation des employés et agents provisoires. Pire, deux municipalités sur trois éprouvent, aujourd'hui, de la peine à légaliser les contrats de mariage, les conseillers municipaux n'étant plus, depuis le mois de février dernier, habilités à les signer. Cela, sans parler du vent de l'absentéisme qui souffle sur plusieurs équipes municipales dont certaines ne comptent plus les… sit-in consécutifs à la grogne des habitants. Ceux-là mêmes qui, sans vis-à-vis ou presque, ont perdu patience face à l'entassement de problèmes et de vœux encore en suspens. «Depuis la fin du mois de février, on ne sait plus quoi faire», déplore «courageusement» un maire, sous couvert de l'anonymat. La paralysie quoi ! Elections anticipées ? Notre interlocuteur ajoute avec le même réalisme, en proposant la tenue d'élections municipales anticipées. «C'est là, souligne-t-il, la thérapie idoine pour sortir de l'impasse et, par là, redonner aux mairies pouvoir, estime et efficience». Pour un autre expert de l'action communale, il n'y a pas 36 mille solutions. «Ou, suggère-t-il, on opte pour des élections anticipées, ou alors on réglemente la situation actuelle des conseils municipaux provisoires, en leur fournissant tous les moyens susceptibles de les responsabiliser et surtout de leur permettre de poursuivre la réalisation des projets épinglés dans le cadre des plans de développement communaux, en attendant que le gouvernement se prononce enfin sur le sort des élections municipales».