Météo : Nuages et averses dans le Sud    Des pluies orageuses attendues ce soir sur plusieurs régions    Vol digne d'un film : les trésors de Napoléon et Joséphine dérobés au Louvre    CSS : Nouveau visage, nouvel élan    Tunisie : Helmi Hassine nommé à la tête de Tunisair Express    Tunisie : Toutes les nouvelles taxes prévues par le projet de loi de finances pour 2026    Vol spectaculaire au Louvre : des bijoux historiques dérobés à Paris    Or en forte hausse : le gramme d'or 18 carats atteint 400 dinars en Tunisie    Permis et forages : où en est la Tunisie à fin août 2025 ?    MLS : Messi sacré meilleur buteur après un triplé contre Nashville    C3 – 2e tour préliminaire – Nyayo National Stadium (13h00) – Nairobi United-ESS : En quête de sensations fortes    Nouveau coach à la tête de l'US Monastir    L'ambassade de France en Tunisie rappelle les nouvelles procédures d'entrée et sortie de l'espace Schengen    Mohamed-El Aziz Ben Achour: La médina face aux malheurs de l'histoire    Le mouvement "No Kings" mobilise plus de 2.600 manifestations contre la politique de Trump    Le poste-frontière de Rafah restera fermé jusqu'à nouvel ordre    Gabès : grève générale le 21 octobre    Le ministère de la Défense rend hommage à l'amiral à la retraite Mohamed Chedly Cherif    Sur instruction de Kais Saied : la Tunisie et la Chine unies pour sauver Gabès de la pollution !    Parlement : séance lundi sur la crise environnementale à Gabès    Parlement : séance plénière lundi pour sur la situation environnementale à Gabès    Alerte météo : orages et pluies ce soir sur le nord et le centre, avec des vents forts !    Kharbga City, un festival créatif pour les enfants et adolescents à Tunis    Kais Saïed : des solutions urgentes pour la crise environnementale à Gabès    Le Président de la République prend en charge le traitement d'un jeune blessé lors des événements à Gabès    Tunisie face au vieillissement de sa population : une question nationale urgente    TTI ELECSA TN : Retour sur une participation réussie au Salon ELEK ENER 2025    Ridha Bergaoui: Le dromadaire, un précieux allié contre le réchauffement climatique    Huawei et ses partenaires au service de l'énergie solaire en Tunisie    Plus de 20 000 Tunisiens ont obtenu un visa pour l'Italie cette année    L'église Saint Croix à la Médina de Tunis abrite l'exposition "Nouveaux langages dans les arts entre les deux rives"    Tunis fait vibrer le monde au rythme du rock et du métal    Le Festival National du Théâtre Tunisien 'Les Saisons de la Création' se déroule dans son édition 2025 à Tozeur et Tunis    Météo en Tunisie : températures entre 23 et 28 degrés    Pr Riadh Gouider élu Premier Vice-Président de la Fédération Mondiale de Neurologie : une première en Afrique et dans le monde arabe    Riadh Zghal: L'appropriation de la technologie et la demande sociale pour la science    Tunisie : « The Voice of Hind Rajab » dans la shortlist des European Film Awards 2026    Rebirth : l'exposition 100 % féminine qui célèbre la renaissance    Décès de l'acteur tunisien Ali Farsi, une grande perte pour le milieu artistique    La Tunisie entre dans l'histoire : qualification mondiale sans encaisser un seul but !    Tunisie vs Brésil : Le choc amical à ne pas manquer !    L'or explose et dépasse les 4 200 dollars l'once, un sommet historique    Habib Touhami: La confrérie doublement "maudite" des orphelins    Nouveau classement des passeports les plus puissants au monde... Singapour en tête    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    Etats-Unis : la Cour suprême pourrait restreindre les protections électorales des minorités    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    Tunisie vs Sao Tomé-et-Principe : où regarder le match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des élèves qui ont écrit l'histoire de la Tunisie
Célébration du 135e anniversaire du Collège Sadiki
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 05 - 2010

Habillés en burnous, coiffés d'une chéchia, certains sont assis en tailleur, les autres sont allongés sur le côté. C'est ainsi que les élèves du collège Sadiki, vers la fin du XIXe siècle, posaient pour les photos de classe. Posture élégante et allure fière, ces élèves pétillent sur ces photos, exposées, dès le 10 mai 2010, au lycée Sadiki à l'occasion de la célébration du 135e anniversaire de ce prestigieux établissement éducatif. «Le lycée Sadiki est un lieu magique. Il est important que les jeunes, les enseignants, les administrateurs…bref, toute personne qui franchit chaque matin ses portes connaît l'histoire incroyable de ce lycée hors norme», explique Habib Hazgui, directeur du lycée. D'où l'objectif de cette manifestation.
Photos, documents, portraits, citations constituent le contenu de cette exposition. Le directeur prend un plaisir fou à feuilleter un album botanique confectionné, en 1902, par les élèves de l'époque. Il montre, aussi émerveillé, un agenda, beau telle une calligraphie, écrit d'une main sûre et équilibrée, où sont notés les comptes rendus des sorties de groupes, faites à Nabeul en 1902 ou à Zaghouan en 1901, à Sidi bou Saïd ou à Carthage… «Les élèves se déplacent à pied, en relevant tous les détails et en se prenant en photo», déclare-t-il.
Plusieurs documents décrivent ainsi le comportement sans reproche de ces élèves modèles, calmes et «silencieux et appliqués dans leur besogne». «Le surveillant général se contente de passer d'une étude à une autre, plutôt pour diriger les élèves dans leur travail que pour assurer la discipline, car il n'y en a pas à faire (…) Depuis l'ouverture de la nouvelle Sadikia, c'est-à-dire depuis huit ans, pas une seule inscription sur les murs, pas une seule entaille aux tables, pas une seule tache d'encre sur les planchers. Tout est aussi propre et aussi net que le premier jour», d'après Louis Pierre Machuel (1848-1922), directeur de l'enseignement public.
Sur les murs du lycée, seront accrochés des portraits d'une génération de l'élite politique, culturelle et scientifique tunisienne. Y figurent les leaders du mouvement de libération nationale, Habib Bourguiba, en premier, les fondateurs du parti du Néo-Destour et environ soixante-dix ministres. Le collège Sadiki a formé aussi le premier médecin tunisien, Béchir Dinguezli, le premier journaliste, Ali Bouchoucha, le premier animateur radio, Abdelaziz Laroui, le premier homme de théâtre, Ali El Khazmi Fraj… et la liste est longue.
Une vie, une histoire
Le général Kheïreddine, en 1875, alors Premier ministre, avait proposé au bey Mohamed Essadok, souverain de la Régence de Tunis, la création d'un établissement permettant aux jeunes Tunisiens de se préparer aux carrières libérales et administratives. Mission aujourd'hui accomplie.
Le collège fut fondé et installé à la rue de l'Eglise, à la médina de Tunis (l'actuelle rue Jemaa-Ezzitouna) dans un grand immeuble construit sous le règne de Hammouda Pacha. Le nouveau collège a démarré avec 150 élèves, sélectionnés au hasard, 50 internes et 100 demi-pensionnaires, tous boursiers.
«Les internes devaient être entièrement habillés, nourris et blanchis aux frais du collège, tous les élèves, sans exception, devaient recevoir les livres et les fournitures classiques», témoigne encore Louis Pierre Machuel. A cette époque, les élèves étaient libres de choisir, à leur entrée au collège, le français ou l'italien comme langue européenne, mais la majorité suivaient les cours de l'enseignement arabe.
Après une période de crise, le directeur de l'Enseignement s'efforce, en 1883, de mettre un peu d'ordre dans le chaos. Les méthodes d'enseignement qui étaient en usage furent profondément modifiées. Un nouveau règlement fut élaboré. On enseigne le coran, la grammaire arabe et celle française, le calcul oral et écrit et le système métrique… A partir de 1883, l'enseignement français avait été principalement dispensé d'après les programmes des brevets de capacité de l'enseignement primaire français. Un certain nombre d'élèves sont placés à la tête de plusieurs postes. En 1887, le collège envoya même Béchir Dinguezli faire des études de médecine à l'Ecole d'Alger puis à la faculté de Médecine de Montpellier….
Nouveau local,
nouvelle génération
En 1890, au moment de la transformation du collège Saint-Charles en lycée, on projeta de fusionner le Collège Sadiki avec le nouvel établissement qui reçut à cet effet le nom de Lycée Sadiki. Le projet fut très vite abandonné avec la nomination, en 1892, de M. Delmas, le premier Français à la tête de la direction de l'école. Le programme des cours fut encore changé et on y ajouta des cours spéciaux de traduction, de droit administratif et de jurisprudence musulmane. Cependant, l'œuvre de la réorganisation de la Régence poursuivie par le Protectorat s'achevait peu à peu. L'Etat a décidé donc de modifier de nouveau l'enseignement afin de préparer les élèves tunisiens à des carrières ou des professions nouvelles en dehors des emplois administratifs. Le collège fut donc transféré, en 1897, dans l'établissement actuel qui s'adapte mieux aux besoins de l'Etat. Dans le nouveau local, on a aménagé un laboratoire de chimie, une classe de physique, une salle de dessin, une bibliothèque… «Certains de ces équipements et quelques meubles de l'époque ont survécu jusqu'à aujourd'hui», observe le directeur. Le jardin aussi a survécu. Un jardin qui, lors de sa création, a initié à toutes les opérations de jardinage : terrassements, nivellements, plantations, greffages… La pratique vient compléter l'enseignement théorique qui est donné dans les cours de chimie et de botanique.
Malheureusement, un seul album de botanique a été trouvé ainsi qu'un seul agenda de sortie de groupes. «De ces 135 ans d'existence, il n'en reste presque rien», nous confie un archiviste, mobilisé depuis presque une année à ramasser, à classer et à répertorier les tas de documents repêchés dans les coins et recoins de l'école. En collaboration avec le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et le ministère de l'Education, il a aménagé un espace pour le tri et le traitement des papiers retrouvés. Pour cette charge très délicate, il y a deux archivistes professionnels, engagés à temps plein. «Nous essayons de sauver le peu que nous possédons et c'est déjà beaucoup», insiste le directeur. Le public découvrira donc des merveilles oubliées depuis des siècles dans les casiers de classe, comme la beauté angélique, aujourd'hui dépoussiérée, de ces élèves studieux qui ont écrit l'histoire de la Tunisie.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.