Plus rien ne semble devoir arrêter une tendance... destructrice Alors qu'on peine à tourner la page d'une longue et interminable saison, voilà que nous nous étonnons de ce qui se passe sur le marché des transferts tunisien. C'est qu'au moment où les clubs n'arrivent plus à achever leur fin de mois et à payer leurs joueurs, le marché des transferts, déclenché il y a quelques semaines, s'envole. Partant du fait que nos clubs ne savent plus où donner de la tête, voilà qu'on flirte avec l'irrationnel. Sinon, comment justifier les doléances exagérées de la part de nos joueurs sur le marché des transferts ? Les montants sont parfois stupéfiants. Des chiffres ? En voilà : il y a des joueurs qui réclament 600 mille, 700 mille, voire 1 million de dinars par an. Hallucinant! Surcotés, surestimés, gâtés et... gâteux Parlons un peu économie (ça fait toujours partie de notre sujet). Dans toute transaction transparente sur un marché concurrentiel, il y a confrontation entre offre et demande d'un produit ou d'un service aboutissant à une régulation sur le prix qui devrait arranger les deux parties. Tout mouvement excessif de l'une des deux premières variables agit sur le prix. Dans le cas d'espèce, nos joueurs offrent leurs services face à une demande des clubs. Quelques remarques : - La pratique de quelques clubs riches sur le mercato estival fait monter les enchères. Deux ou trois clubs tunisiens se plient aux réclamations folles de quelques joueurs. - Au-delà de la demande des clubs, y a-t-il un joueur tunisien qui vaut un salaire annuel de 600.000 ou 700.000 dinars ? Y a-t-il un joueur tunisien qui pèse 1 milliard sur le marché local ? - Regardons les grilles de salaires chez nos clubs. Vous allez être choqués du montant des salaires affichés ou occultes. Une moyenne de 3.000 dinars sans compter les primes. Cela pour les clubs aux moyens limités. Au moment où ces mêmes dirigeants pleurent devant les médias à cause des fins de mois difficiles. L'effet Meddeb et Riahi Hamdi Meddeb est l'un des présidents de clubs qui a mis la main dans la poche pour reconstruire son équipe. Il a été généreux (trop) vis-à-vis de quelques noms avec des salaires plus élevés que la moyenne. L'EST est un club qui supporte une charge salariale effrayante. Cela sans oublier l'activité financière de l'EST sur le marché des transferts. Il faut remonter à quelques années en arrière pour trouver un dirigeant aussi disponible sur le marché des transferts. C'est Othman Jenayeh et l'ESS de la décennie 1995-2005 qui ont mis le feu au marché des transferts et aux salaires avec des transactions... célèbres (Farouk Trabelsi et Emir M'kademi qui ont coûté 600.000 dinars en 1997 et 1999). Aujourd'hui, Slim Riahi débarque au CA avec des milliards et beaucoup d'ambitions. Là encore, les gens aimeraient voir Riahi s'investir et investir pour remplir les caisses. Il s'agit des agents de joueurs et des joueurs eux-mêmes qui voient en Riahi une solution à tous leurs problèmes. Alors, chaque joueur ou agent réclame des centaines de milliers de dinars, voire un milliard pour passer au CA! Le nouveau président du CA va-t-il «aggraver» encore plus la situation sur le marché des transferts et s'aligner sur les caprices de nos joueurs? Espérons que non. Car, si la tendance inflationniste se poursuit avec des salaires et des montants qui dépassent toutes les lignes rouges, nous allons tout droit dans le mur ! Cela va finir par détruire notre football. Un dernier mot à nos joueurs : soyez raisonnables; sinon, vous allez finir par casser votre jouet!