La galerie Sémia Achour à La Soukra abrite encore une belle exposition où les œuvres de deux artistes sont placées sous le signe du charme et de la féminité sous toutes ses formes, une exposition qui vient clôturer en beauté cette saison cuturelle 2011-2012 pour la galerie, qui pourra profiter d'un congé annuel bien mérité. D'ici là, on a encore le temps d'apprécier les dernières œuvres des deux artistes peintres Amel Ben Hassine et Thouraya Hamouda. La première s'est formée au Centre culturel italien; elle a étudié le dessin et la restauration des tableaux chez Abderrazak Fehri. La seconde a étudié l'art graphique de la peinture artistique et publicitaire, puis s'est formée à l'Académie internationale de stylisme du Louvre à Paris. Cela a permis à l'une comme à l'autre de développer sa propre identité sur la toile et leur propre style de peinture : « le pointillisme». En créant des objets d'art et de la joaillerie en recourant au sable, Thouraya Hamouda dévoile un style tout ce qu'il y a de plus original. On reconnaît ses modèles par une sorte de remplissage — en mosaïque — de points sur la surface des corps qu'elle dessine et qui apparaissent, à première vue, comme un ensemble de scupltures en pierres sur la toile. Amel Ben Hassine, quant à elle, laisse s'exprimer ses impulsions, dictées par la nature des femmes qu'elle peint et par le lyrisme qui les habite. Par l'utilisation du dessin comme fond de l'image, elle produit une œuvre fine et délicate, révélant un monde intime et discret, dirigé par les émotions que les taches coloriées embellissent. De la liberté se dégage aussi de ses compositions, où dessin et couleurs se mélangent de façon homogène et pas du tout appuyée. Toutes les deux, dans leur recherche de la perfection visuelle, placent souvent les femmes au cœur de créations complexes débordant d'émotions et de poésie. Une alliance entre instinct de création et maîtrise du geste, grâce à un pinceau épuré et rapide, ciselant le corps féminin avec acuité. Deux regards croisés qui laissent apparaître des silhouettes féminines libérées baignant dans une atmosphère feutrée et harmonieuse, nous donnant le sentiment que ces femment se parlent et chuchotent de petits secrets, s'échangent des confidences et s'engagent dans des dialogues complices, sinon connivents. Et que les corps ou les visages ne comportent pas de contour ou, au contraire, ne soient qu'un contour sans aucun signe, ils demeurent habités par la même force d'expression et la même émotion. L'exposition se poursuit jusqu'à la fin du mois.