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La crise racontée par Lotfi Zitoun
Exclusif
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 07 - 2012

● « Il n'y a pas de véto sur un gouvernement d'union nationale »
● « L'avis qui prédomine est le report de la révocation de M.Nabli»
● «M.Mohamed Abbou est réellement en colère »!
Lotfi Zitoun, ministre chargé des Affaires politiques auprès du chef du gouvernement, apporte un intéressant éclairage sur la situation en cours en évoquant tous les problèmes qui ont agité la scène politique et l'ensemble du pays, dans des déclarations exclusives à notre journal.
Il est tout sauf banal qu'un pays comme la Tunisie subisse un cafouillage organisé, qui a gêné tout le monde et suscité colères et moqueries. C'est que loin de tout chauvinisme contreproductif, les Tunisiens sont fiers de leurs institutions républicaines et n'acceptent pas que le prestige de l'Etat soit ainsi bafoué et que le pays s'enlise dans le ridicule. Après une période où la Tunisie entière a tangué au rythme des communiqués et de leurs démentis systématiques, l'Etat semble reprendre ses droits. Eclairages
En ce qui concerne la question de l'ouverture des frontières, qui a agité l'opinion et fait réagir pratiquement tous les politiques, le secrétaire d'Etat Abdallah Triki avait déclaré à notre journal (édition du 28 juin) que l'ouverture des frontières entrerait en vigueur le premier juillet. Quelques jours après, son chef hiérarchique, le ministre des Affaires étrangères en l'occurrence, dément formellement cette information. Qu'en est-il au juste ?
Il y a eu un défaut de maîtrise (irtibek) évident, qu'on ne peut nier, et un manque de coordination entre les différents niveaux du ministère des Affaires étrangères et entre le gouvernement et la Présidence.
Pour rappel, le premier qui a parlé des quatre libertés est le président de la République et il a promis que les décisions entreraient en vigueur au cours de cette période. Seulement, ces décisions obéissent à des conventions bilatérales. L'Union du Maghreb Arabe ne dispose pas d'outils ni d'instances requises pour permettre la mise en application de ces grandes décisions. Il n'y a que des conventions bilatérales pour le moment qui régissent les rapports. Nous avons pensé, un moment, pour donner une impulsion au tourisme, permettre à nos frères algériens le droit d'accès au territoire tunisien avec la carte d'identité seulement. Il y a eu concertations avec les Algériens qui ont déclaré que cette disposition ne convenait pas à leurs exigences sécuritaires. Nous avons abandonné l'idée.
En ce qui concerne le droit à la propriété, cela fait un moment qu'il est accordé aux Tunisiens et même pour les terres agricoles. Nos partenaires marocains et algériens nous ont demandé la réciprocité. Les Algériens demandent le droit à la propriété. En outre, nous sommes en train de régulariser les cartes de séjour et les dossiers des Algériens qui ont demandé la nationalité. Un grand nombre est en train d'en bénéficier.
Pour ce qui concerne le droit de vote aux municipales, il faut savoir que le Maroc l'a accordé, dans sa Constitution, aux étrangers résidents. En ce qui nous concerne, c'est la Constitution qui doit le stipuler, autrement dit, il ne peut se faire ni par décision du gouvernement ni par la loi.
Ce qui a été dit par la voix du président de la République, c'est-à-dire un droit de vote, ne peut être appliqué sans être inscrit dans la Constitution. Au prochain sommet des chefs d'Etat, en octobre, la question de l'accès au territoire sur présentation de la carte d'identité sera à l'ordre du jour, et je ne pense pas qu'il y aura adhésion à ce projet. La situation n'est pas mûre.
Maintenant sur le principe, même si l'on considère que la décision n'est pas mûre, je tiens à dire que la campagne qui est orchestrée maintenant contre les Algériens et les Marocains au cœur de la saison touristique n'est pas convenable.
Ce manque de coordination et d'harmonie au sein du gouvernement serait-il le résultat naturel d'une coalition?
-M.Abdallah Triki est un homme compétent et c'est un indépendant et ne relève d'aucun parti, mais je dois dire que l'organisation provisoire des pouvoirs n'est pas précise et les compétences ne sont pas définies comme il le faut. L'affaire Baghdadi Mahmoudi en est une preuve directe. A chaque fois que nous avançons dans cette expérience, les crises vont se déclencher. Mais je tiens à dire que ces crises dans les gouvernements de coalition sont habituelles même dans les pays qui ont l'expérience et la tradition dans ce type de gouvernance.
Je tiens à dire également que nous sommes en train de subir les conséquences du manque de précision dans les définitions des attributions. Les Affaires étrangères, c'est un domaine où il y a collégialité de pouvoirs. Nous sommes en train de voir par exemple que les visites officielles à l'étranger ne sont pas organisées comme il se doit. Nous sommes conscients de tout cela et ne le nions pas.
Le dialogue avec les partis d'opposition que vous aviez lancé il y a une quinzaine de jours est comme relégué aux oubliettes et nous constatons tous que c'est le président qui a repris l'initiative.
Nous étions en train d'en parler là en ce moment au Premier ministère. La situation ne nous a pas permis d'ouvrir ce dialogue.
Au moment où l'affaire Mahmoudi avait éclaté, nous nous apprêtions à entamer le dialogue avec les chefs de partis. La vérité c'est que nous n'avons pas prévu que cette affaire allait susciter des réactions d'une telle ampleur, comme une motion de censure ou encore les réactions de nos partenaires dans la Troïka. Mais je tiens à dire que la situation s'est stabilisée et nous allons lancer le dialogue et établir un agenda dans lequel seront traités tous les sujets importants. Nous allons écouter les partis d'opposition.
Que pensez-vous de l'initiative du président de lancer le dialogue avec les partis d'opposition et ceux de la coalition ?
Chaque concertation avec l'ensemble des concurrents de la scène politique est positive et permettra d'alléger la tension. La vérité c'est que la semaine dernière, nous avons atteint un niveau élevé d'agitation qui risquait de menacer l'image de notre expérience coalisée et démocratique et même l'image institutionnelle du pays du point de vue économique. Les intérêts suprêmes de l'Etat étaient même menacés. Surtout après le refus de signer les deux projets de loi relatifs à la Banque mondiale et au FMI. Ces deux textes seront désormais signés par le président de la Constituante, c'est ce qui est prévu par l'organisation des pouvoirs.
Donc, pour revenir à ce genre d'initiatives de dialogue, je dirais que même si une partie va marquer des points aux dépens d'une autre partie, l'essentiel c'est que les gens se parlent. Nous savons par exemple que Mme Maya Jribi a demandé à voir le président par le passé et qu'il s'était excusé. Nous espérons de notre côté que les réunions avec le chef du gouvernement commenceront bientôt.
Après l'affaire de l'extradition, il y a eu l'affaire du Gouverneur de la Banque centrale ?
En réalité, c'est la question la plus problématique, celle qui a suscité énormément de malentendus. La révocation de M.Nabli avait été évoquée par le passé. Il faut savoir que c'est la Constituante qui révoque et nomme le gouverneur de la Banque centrale suite à une proposition faite par le président de la République et le chef du gouvernement, et c'est la Constituante qui vote. Entre-temps, il y a eu de nouvelles donnes économiques, la dégradation de la note souveraine de la Tunisie. Une nouvelle délégation de l'agence de notation Moody's est arrivée dans notre pays. Or, le président de la République a choisi un timing précis qui a jeté un voile sur la décision.
Avec l'annonce de la révocation du gouverneur de la Banque centrale, décision annoncée et soumise à la Constituante, avec le refus de signature des deux projets de loi cités tout à l'heure, nous avons senti que la situation financière du pays et l'économie tunisienne étaient désormais menacées. Les réactions sur les marchés américains étaient d'ailleurs négatives.
Le chef du gouvernement a invité lundi le gouverneur de la Banque centrale, il lui a parlé avec franchise, nous avons trouvé en lui un homme compréhensif. Et, nous allons trouver une solution. Cependant, l'avis qui prédomine est le report de la révocation. La situation du pays est compliquée. La décision de refus de signature des deux projets de loi, et parler de remise en question du remboursement des crédits, tout cela a envoyé un message très négatif et très dangereux sur notre situation économique.
La Troïka s'est engagée par écrit avec un document signé qui prévoit de respecter nos engagements de paiement. Nous ne sommes pas en situation de remettre en cause le remboursement de la dette. Cela donnerait une image très négative de notre pays. Par ailleurs, le communiqué de la révocation du gouverneur n'était pas étayé, on ne peut pas révoquer le gouverneur de la Banque centrale en deux phrases, il faut s'appuyer sur une argumentation économique relevant de la politique financière du pays. Cela n'a pas été respecté et a envoyé un message dangereux qui nous a perturbés tous.
Le président a-t-il, oui ou non, retiré sa demande d'arbitrage auprès de l'ANC ? Je parle bien sûr de la demande concernant le conflit de compétences entre lui et le Premier ministre, après l'affaire de l'extradition...
Je ne sais pas s'il l'a effectivement retiré mais je dois dire qu'au cours d'une réunion de la Troïka, nous avons demandé officiellement qu'elle soit retirée. Parce que nous considérons qu'il y a conflit. Et nous ne savons pas si cela a été fait.
Les trois présidents ont l'habitude de se réunir chaque mardi soir autour d'un dîner de travail. Qu'en est-il pour cette semaine ?
-Non, ils ne vont pas se réunir, mais nous prévoyons que des dirigeants de la Troïka, cinq membres de chaque parti, vont se réunir après-demain, vendredi. Nous allons essayer de faire participer les présidents. Mais nous ne sommes pas sûrs qu'ils soient là. Nous essayons de désamorcer la crise.
L'appel au gouvernement d'Union nationale est-il encore d'actualité ?
Oui nous sommes ouverts à l'élargissement de la Troïka que ce soit pour les indépendants ou pour les partis qui veulent nous rejoindre. Nous voulons atteindre les prochaines élections et même achever l'élaboration de la Constitution, au plus près du consensus. Rien n'est exclu.
Pourtant M.Sahbi Atig a nié totalement à la sortie de sa réunion avec le président avant-hier la nécessité d'un gouvernement d'union nationale ?
C'est juste une question d'appellations. Il n'y a pas de véto sur cela, soyez sûr il n'y a pas de véto. Nous ne fermons pas la porte aux personnes en qui nous sentons la volonté d'harmonie et de participation dans cette expérience qui est originale de la Tunisie.
La démission de M. Abbou a été interprétée de différentes manières, certains disent que c'est le futur candidat du parti Ennadha pour remplacer Moncef Marzouki à la présidence. Les rumeurs annoncent qu'il aurait dîné avec le chef du gouvernement.
Ce n'est pas vrai ! Si Mohamed est réellement en colère!
Il faut d'abord dire que c'est le ministre de la Réforme administrative. Dès qu'il a assumé cette responsabilité, il lui a paru que la réforme administrative et la Fonction publique devaient être un même département, alors que cela ne correspondait pas à l'accord qui est à la base de la coalition. Après un moment de concertation, ces attributions lui ont été accordées.
Par la suite, dans le cadre de la lutte contre les malversations, il a voulu coordonner avec les instances de contrôle, lesquelles instances relèvent du ministère des Finances, du ministère des Domaines de l'Etat et du Premier ministère.
Par la suite, il a demandé la création d'une instance de contrôle qui supervise tous les ministères et toutes les institutions publiques. Le gouvernement avait une objection évidente parce que ceci relève des attributions du gouvernement que d'avoir la main haute sur les affaires de l'Etat, cela ne peut relever de l'attribution d'un ministère qui supervise les autres ministères en plus des fonds qu'il faut lever et du temps qu'il faut pour mettre un tel système en place.
Nous avons 23 instances de contrôle dans le pays. M. Abbou n'a pas accepté et a considéré que sa mission ne peut se faire sans cette instance. Nous avons proposé qu'il travaille dans le cadre des instances présentes, il a choisi de démissionner. Cela fait un moment qu'il le voulait, et nous respectons ses convictions. Je tiens à dire que si Mohamed est un homme respectable et intègre. Je vois aussi que c'est le secrétaire général d'un parti qui traverse des difficultés et prépare les prochaines élections. Peut-être qu'il lui importe peu qu'il reste au gouvernement ou qu'il s'occupe de son parti. Et, il n'a pas rencontré le chef du gouvernement, contrairement aux rumeurs.


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