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Des réunions de dialogue à partir de cette semaine
Gouvernement — Opposition
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 06 - 2012

• «Nous ne rejetons pas l'idée d'un gouvernement d'union nationale», déclare Lotfi Zitoun
Depuis jeudi dernier 14 juin, le gouvernement est en plein changement de cap. Après l'interdiction des manifestations du vendredi puis la fermeté nouvelle à l'égard de toutes les violations de la loi, voici que le gouvernement lance une série de réunions avec des partis d'opposition. M. Lotfi Zitoun, ministre conseiller auprès du Premier ministre, nous déclare dans la foulée: «Nous ne rejetons pas l'idée d'un gouvernement d'union nationale». En clair : nous ne la rejetons plus, car il y a encore une semaine, cette proposition était publiquement repoussée.
«Nous ne rejetons pas l'idée d'un gouvernement d'union nationale». C'est ce qu'a déclaré Lotfi Zitoun à La Presse hier. Le conseiller politique auprès de Hamadi Jebali n'a pas exclu la possibilité d'élargir le gouvernement à d'autres partis de l'opposition. «Si le chef du gouvernement et les présidents de la Troïka le décident».
En fin de semaine dernière, M. Zitoun avait annoncé l'intention du gouvernement d'ouvrir la porte du dialogue aux partis de l'opposition à travers des réunions qui vont s'échelonner sur une période non limitée. Il s'agira de réunions bilatérales, le gouvernement d'un côté et un seul parti à la fois de l'autre. Toutefois, si tous les partis de l'opposition sont concernés par cet appel, ce sera avec «le parti le plus largement représenté à l'ANC» que la réunion inaugurale se déroulera.
Si l'on exclut El Aridha qui ne compte plus que 11 députés après les nombreux départs de ses membres, il s'agit donc du parti El Joumhouri visé par M. Zitoun.
Les rencontres seront présidées par le chef du gouvernement Hamadi Jebali, en présence de M. Zitoun lui-même et de membres du personnel politique non encore désignés. Les présidents et autres secrétaires généraux des partis de l'opposition seront entourés de leurs équipes respectives.
A l'ordre du jour, la situation générale du pays, «En passant en revue les propositions de l'opposition et en les écoutant dans les affaires communes ». Des discussions entre gouvernement et opposition qui feront office d'un dialogue voulu «national et fructueux». Avec une focalisation sur quelques thèmes phares et d'actualité comme «l'organisation de l'instance des élections».
Le coup d'envoi de la première réunion sera donné après le retour de M. Hamadi Jebali de voyage, au courant de cette semaine. Théoriquement celle-ci est prévue d'ici la fin de la semaine. «Nous nous adapterons à l'agenda du chef du gouvernement», précise M.Zitoun.
Est-il prévu une redistribution de portefeuilles ? Ce n'est pas à l'ordre du jour, répond M.Zitoun en développant : « Nous avons un gouvernement et une opposition, il n'est pas dit que chaque rencontre entre les deux aboutisse automatiquement à un remaniement. D'un autre côté, il n'est pas exclu, si le chef du gouvernement et les présidents de la Troïka voient qu'il est nécessaire d'élargir la coalition pour aboutir à un gouvernement d'Union nationale, pourquoi pas ?! »
Issam Chebbi : «Nous ne demandons pas de participer au gouvernement»
Interrogé à propos de cette initiative, Issam Chebbi, membre du bureau exécutif du Parti Al Joumhouri, rappelle: «Notre parti a toujours appelé à l'instauration d'un dialogue continu entre le gouvernement et les partis de l'opposition».
Un dialogue national avec les membres du gouvernement a été depuis longtemps proposé, en effet, par les têtes de liste de ce parti de la coalition El Joumhouri. Bien que non encore officiellement informé du dialogue que le gouvernement projette d'ouvrir dans les prochains jours, M. Chebbi déroule un ordre du jour tout prêt : la création de l'instance de la justice transitionnelle, l'organisation du secteur de la magistrature, l'instance indépendante des élections, le choix du système électoral et le développement régional. Selon lui, les partis de l'opposition doivent prendre part aux choix qui vont être faits sur ces sujets clés.
Le constituant rappelle que son parti avait déjà proposé la constitution d'un gouvernement de salut national pour affronter les nombreuses difficultés que rencontre le pays. «Je pense que ce qui est en train de se passer dans le pays donne de la légitimité à notre revendication. Je tiens à préciser, ajoute-t-il, que nous n'avons jamais demandé la chute de ce gouvernement pour le remplacer par un autre».
Il est peut-être prévu un élargissement du gouvernement aux partis d'opposition ? «Nous ne demandons pas de prendre part au gouvernement, répond M. Chebbi, ce que nous demandons c'est de former une équipe de technocrates et de compétences à même d'affronter les difficultés actuelles et de mettre en place un programme pour sauver le pays. Gouvernement et opposition sont d'accord sur le fait que la situation du pays est difficile».
Si on vous propose un portefeuille, vous allez refuser ? Insistons-nous. «L'élargissement du gouvernement à d'autres partis dans l'esprit d'un quota n'est pas la solution. Nous ne pensons pas qu'avec l'élargissement au Joumhouri, le gouvernement sera plus efficace. Non, le problème n'est pas là. Nous voyons que si le gouvernement et les partis se mettent d'accord sur un programme de salut national, celui-ci sera appuyé par l'adhésion de toutes les forces vives, nous pouvons à ce moment-là envisager une issue pour sortir le pays de cette situation difficile».
Mohamed Hamdi : «Nous souffrons d'exclusion»
«Nous n'avons jamais reçu d'invitation. D'ailleurs, nous sommes les exclus de l'Assemblée», se plaint M. Mohamed Hamdi, chef du groupe parlementaire Al Aridha. Si jamais nous recevons une invitation, ce sera notre première revendication, nous voulons être présents dans les médias publics, eux le sont à longueur de journée. Notre deuxième requête, pourquoi M.Lotfi Zitoun ne consent pas à dialoguer avec M.Hechmi Hamdi, nous représentons la deuxième force de l'Assemblée après la Troïka !
C'est tout de même curieux que M. Hamdi n'ait pas revu ses comptes, puisque des 26 députés de départ que comptait le groupe, celui-ci s'est réduit comme peau de chagrin à 11 constituants.
Ahmed Brahim : «Il faut faire le constat de cet échec et en tirer les leçons»
Interrogé par La Presse, le président du parti El Massar confirme, à l'instar de tout le monde, que sa coalition a toujours appelé au dialogue «sérieux et constructif» mais que «cet appel vient un peu tard». Il pense toutefois que seule la voie d'un véritable dialogue associant les partis politiques nationaux, également l'Ugtt et la société civile sera de nature à «sortir le pays de la situation dans laquelle il se trouve».
Quant aux priorités, il n'y a pas d'autres que celles concernant la situation du pays, ainsi que des questions politiques qu'il faut clarifier, telle la mise en place de l'Instance supérieure des élections et assurer réellement son indépendance, et les questions économiques et sociales à traiter d'urgence.
«Il faut faire le constat d'échec et tirer les leçons qu'il faut, assène le chef du parti El Massar, et ce n'est nullement réduit à l'élargissement du gouvernement. Il faut ouvrir le dialogue, il faut qu'on détermine ensemble la plateforme de consensus national, et associer l'Ugtt, qui a lancé l'initiative de dialogue national».
M. Brahim ajoute qu'il faudra affronter les questions avec franchise et responsabilité et que le temps n'est plus à l'élargissement du gouvernement. «Au début, nous avons fait la proposition d'un gouvernement de compétences qui sera à l'abri des déchirements partisans et de partage entre les partis, rappelle M.Brahim, cette proposition n'a pas été retenue, l'expérience montre que le choix qui a été fait n'était pas le meilleur».
Après ce tour d'horizon chez quelques partis de l'opposition, nous constatons de fait que s'il y a un consensus sur l'urgence d'ouvrir un dialogue national. Les maroquins ministériels visiblement ne semblent plus avoir l'attrait d'antan.


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