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La Tunisie, ce bateau ivre
A la recherche d'un nouvel équilibre
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 07 - 2012

• Moncef Marzouki: « Oui, j'ai envisagé de démissionner mais je me suis ravisé ».
• Un gouvernement d'union nationale reste possible
Encore un coup de théâtre. Le président Marzouki a entamé hier matin une série de rencontres avec des leaders de partis politiques ou de groupes parlementaires, qu'ils soient de l'opposition ou de la coalition gouvernementale. Peu de choses ont filtré sur la teneur de ces entretiens et surtout de leur objectif. Une certitude cependant, le président provisoire ouvre depuis Carthage une sorte de dialogue national se voulant rassembleur. Après une semaine ponctuée de communiqués et de démentis de la part des deux instances de l'exécutif.
Parallèlement, un épais brouillard continue d'entourer diverses questions importantes, sans qu'il soit possible d'obtenir la moindre information. C'est comme si une consigne de silence avait été donnée partout. Or les sujets qui demeurent sans réponse précise et qui préoccupent médias et opinion publique sont nombreux, en voici quelques uns :
– Moncef Marzouki a-t-il oui ou non adressé à l'ANC une demande d'aval pour le limogeage du gouverneur de la Banque centrale? Comment a réagi le Premier ministre sur ce dossier?
– Moncef Marzouki a-t-il retiré la saisine de l'ANC au sujet du conflit de compétences avec le Premier ministre?
– La décision d'admettre les ressortissants maghrébins sans passeport est elle entrée en vigueur? Est-elle limitée dans le temps? Concerne-t-elle uniquement les séjours touristiques ou bien également la résidence et l'emploi? C'est une décision prise par le président ou bien par le gouvernement et est-ce que c'est au ministre des Affaires étrangères d'ouvrir les frontières.
– Le pays s'achemine- t- il vers un gouvernement de salut national ou d'union nationale?
– Que signifie la démission de Mohamed Abbou, secrétaire général du CPR, du gouvernement ? Une démission de plus touchant les hommes du Président !
Interrogations et attentisme
Depuis hier jusqu'à mercredi inclus, les chefs de partis d'opposition mais également de la coalition au pouvoir seront reçus par le chef de l'Etat. Selon des sources concordantes, tous ont répondu à l'appel, hormis le mouvement Wafa présidé par Abderaouf Ayadi, qui a opposé une fin de non-recevoir.
Logique électorale entamée par un Président dénué de réelles prérogatives, volonté réelle de désamorcer la crise ouverte avec le gouvernement ? Nul ne le sait. Le porte-parole de la présidence semble être absent.
Yassine Brahim : « Attendront-ils leur congrès pour bouger? »
Les représentants du parti Joumhouri, Maya Jribi secrétaire générale, et Yassine Brahim, secrétaire exécutif, ont été reçus hier vers 11h du matin par le président Marzouki. La réunion a duré près de 40 minutes. Ce fut ensuite au tour du parti Ennahdha avec à sa tête Sahbi Atig, le président de son groupe parlementaire. Hamma Hammami, secrétaire général du Parti ouvrier communiste tunisien, a également été l'hôte de Marzouki.
Le président avait confié aux représentants du parti coalisé Al Joumhouri qu'il avait pensé démissionner mais s'était ravisé en estimant que dans l'intérêt du pays, il faudra trouver une autre issue. C'est ce que nous a appris Yassine Brahim. Toujours selon la déclaration du secrétaire exécutif à La Presse, M. Marzouki est conscient que le pays va mal et qu'il endosse une partie de la responsabilité, puisque faisant partie de la Troïka dirigeante. Mais le premier responsable dans ce qui arrive, estime M.Brahim, c'est le parti dominant qui dirige tout seul le pays. « Nous avons défendu Marzouki plus que lui-même ne s'est défendu. Son parti a voté contre l'intérêt de rééquilibrer l'exécutif, rappelle-t-il, aujourd'hui il y a un déséquilibre que lui-même reconnaît, ce choix lui a coûté cher», allusion évidemment à l'organisation provisoire des pouvoirs publics.
Maintenant, la question que tout le monde se pose, précise M.Brahim, en laissant entendre que le président est tout disposé à rassembler: aura-t-il la capacité dans le cadre d'un dialogue entre les trois parties de la Troïka à raisonner le parti dirigeant? Personne ne le sait. La probabilité de réussite est élevée, espère encore M.Brahim. «Si effectivement il y a une majorité qui se dégage pour se mettre autour d'une table et discuter », tout en précisant que «personne ne peut prétendre avoir la solution ».
C'est à un gouvernement d'union nationale que M.Brahim fait allusion, il a fini par le dire: « Il faudra juste réajuster ce gouvernement, mais chacun étant conscient de ses limites, rassure-t-il, peut être attendront-ils leur congrès pour bouger, et s'ils bougent avant, ce sera tant mieux », finit-il par lâcher.
Hamma Hammami : « Il faudra faire face à cette nouvelle forme de dictature »
Le secrétaire général du Parti ouvrier communiste tunisien (Poct) a déclaré au terme de son entrevue avec le président que l'Assemblée nationale constituante doit être considérée comme l'autorité suprême du pays pour débattre des grandes orientations et choix stratégiques de la politique nationale aux plans intérieur et extérieur. Il semble lui aussi s'adresser directement au parti Ennahda. M.Hammami a insisté, en outre, sur la mise en place d'un agenda spécifique à la phase actuelle de transition dans une volonté nette de cerner cette période transitoire qui a l'air de s'allonger tous les jours. Le secrétaire général a profité de l'occasion pour adresser à toutes les forces démocratiques, partis, associations et indépendants un appel à faire face à « cette tendance de consacrer une nouvelle forme de dictature en Tunisie ».
Le président Marzouki a également reçu dans la journée d'hier, les chefs des groupes parlementaires d'Ettakatol et des démocrates.
Quel est le sens réel de cette valse des secrétaires généraux et des présidents des groupes parlementaires, et comment l'interpréter ? Si l'on s'en tient à ce lisse communiqué de la présidence de la République, « ces rencontres se situent dans le cadre de l'examen de la situation politique dans le pays et de l'écoute des différents points de vue et pour étudier les questions de divergences qu'a connues la scène politique au cours de cette dernière période».
Au-delà de l'habillage politique, le locataire provisoire de Carthage se cherche-t-il de nouvelles alliances après s'être rendu compte de l'erreur de vote qui lui avait coûté si cher au moment de l'élaboration de l'organisation des pouvoirs?
Est-il encore possible de rééquilibrer les centres de pouvoir ou encore de convaincre le parti majoritaire à faire des compromis ? La réponse du parti Ennahdha ne s'est pas fait attendre, par la voix de M.Atig : « Il n'y a aucune crise constitutionnelle pour revoir la composition de l'actuel gouvernement», ajoutant que «la Troïka est parvenue à surmonter la crise ». De quelle manière? On ne le dit pas.


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